« C’est quoi au juste le destin ? Une erreur de trajectoire ? Une anicroche du sort ? Le hasard qui se chamaille avec la nécessité et y laisse des plumes ? » Telles sont les questions qui se mettent à germer dans l’esprit torturé d’Alex Stevens au fur et à mesure qu’il s’enfonce dans le labyrinthique cauchemar en lequel s’est muée son existence auparavant banale. Rien de moins romanesque en effet qu’un employé au Ministère de la Culture dont les jours s’égrènent à lire des dossiers pédagogiques, de surcroît fraîchement largué par la maîtresse qui, deux années durant, avait repeint en rose chair son quotidien couleur muraille. Depuis cette rupture (vieille de vingt-et-un jours exactement au début du roman), Alex, qui ne nourrissait déjà aucune…
Qui, mieux que Jean-Baptiste Baronian, pouvait écrire Le Paris de Simenon ? Président de l’association internationale « Les Amis de Georges Simenon », il sait aussi ce qu’écrire veut dire, comme auteur de plusieurs ouvrages et articles sur ce monstre sacré, comme biographe intéressé par Baudelaire, Verlaine, Rimbaud, mais aussi comme romancier dont l’œuvre n’est pas sans rappeler par certains aspects celle de Simenon, notamment à travers le souci de construire une intrigue narrative soutenue.Baronian nous promène autant dans les rues de Paris où Simenon a vécu des années intenses que dans la bibliographie de l’écrivain belge qui consacra de nombreuses pages à la Ville-Lumière, sous son nom ou via des pseudonymes. Sa connaissance…
À parcourir les quatre pages que recouvre sa bibliographie, on s’aperçoit que Jean-Baptiste Baronian a beaucoup narré et conté, chez Laffont, Bourgois, La Table Ronde, Rivages, Les Belles Lettres et près de dix autres éditeurs. Qu’à travers des essais, des biographies et des anthologies qui sont aujourd’hui autant de références, il aura passé une vie à s’intéresser aux autres écrivains, parmi lesquels Simenon, Baudelaire, Rimbaud, Jean Ray, Rosny-Aîné, Gérard Prévot et une kyrielle de fantastiqueurs connus de tous ou, plus souvent, de lui seul. Qu’il a écrit pour les bibliophiles, les amoureux de Bruxelles, les enfants, les polardeux. Mais que jamais encore il ne s’était livré.Et voici qu’un mince volume paru chez Pierre-Guillaume…
Dans son dernier essai, Jean-Baptiste Baronian apporte la preuve définitive que tout n’a pas été écrit sur Georges Simenon et que, trente ans exactement après la disparition du plus liégeois des écrivains universels (ou du plus universel des écrivains liégeois, le propos est réversible), son œuvre comme sa vie recèlent encore leur lot de trouvailles. Encore faut-il, pour les dénicher, oser s’aventurer dans les recoins inexplorés ou négligés de son univers, dans des œuvres peu citées – Strip-tease, Un banc au soleil, Il pleut bergère…, La prison – ou dans le massif, parfois rébarbatif, des Dictées.Les dix-sept chapitres que compte l’ouvrage auraient pu donc en être vingt, cinquante, cent.…
Voilà le genre d’ouvrage qui séduit d’emblée, par sa seule facture, les bibliophiles au rang desquels s’inscrit l’auteur, Jean-Baptiste Baronian. Couverture cartonnée, vignette reprenant une gravure de la Grand-Place en couverture, iconographie sépia sur papier crème et autres caractéristiques qui invitent le lecteur à découvrir ce Guide secret de Bruxelles.Baronian, sur un peu plus de cent pages, ne pouvait donner le livre total sur Bruxelles, si tant est qu’il puisse exister. Il invite davantage à une promenade dans le temps et l’espace, dénichant des anecdotes méconnues, qui donnent de la ville une image plurielle et cosmopolite. Le lecteur a l’impression de parcourir la capitale avec un guide particulier, parsemant chaque recoin…
Faut-il s’étonner de voir Maigret se tailler une place dans la galerie de la « Fabrique des héros » (collection lancée récemment par les Impressions nouvelles) et y côtoyer Jack Sparrow, Nosferatu, Batman ? Après celles d’un corsaire, un vampire et un justicier, voici donc que se profile la silhouette reconnaissable entre mille du commissaire le plus célèbre du « 36 ». Et le tricorne est troqué contre un feutre mou, et la pinte de sang frais est délaissée au profit d’une pils bien fraîche, et les rues de Gotham City se mettent à ressembler furieusement à celles de La Rochelle ou de Quimper.Un homme sans âge, Jules – dans les premiers romans, il est soi-disant proche de la retraite, puis cela varie d’un titre à l’autre ;…
1864 : un écrivain français de quarante-deux ans, qui commence à faire parler de lui à Paris pour ses écrits sur la peinture, ses traductions des contes de l’Américain Edgar Allan Poe et une condamnation pour des poèmes sulfureux, arrive en exil volontaire à Bruxelles à la recherche d’éditeurs et pour y faire des conférences. Il n’y rencontrera que déboires, déceptions et contrariétés. 150 ans après la mort de Charles Baudelaire, Jean-Baptiste Baronian, qui lui avait déjà consacré une brillante biographie, nous convie à une enquête fouillée sur le long séjour belge du poète des Fleurs du Mal.De ses petits voyages en terres wallonnes, bruxelloises et flamandes, Baudelaire qui « visite soigneusement le pays » prendra…