Pour son premier roman, mon pote Couturiau n’a pas choisi la voie — ni la voix — la plus facile. Il est vrai que pour nous concocter ce Boulevard des Ombres qui s’annonce de prime abord comme un vrai polar « made in U.S.A. ». il pouvait compter sur son expérience de traducteur, ses longs séjours outre Atlantique et ses amitiés américaines. X’empêche. ce n’est pas une mince affaire pour un Européen de poser le décor d’un New York ou d’un Miami qui ne tiennent ni du mauvais feuilleton télévisé ni du pastiche alimentaire français de l’après-guerre (fût-il aussi talentueux, au demeurant, que ceux de Vian ou de Malet)… Or. l’Amérique urbaine de Couturiau, dont les seuls clichés sont parfaitement indigènes, possède la vérité discrète des évidences…