Un livre ne raconte pas qu’une histoire, il a aussi son histoire. À Metz, un conservateur de musée passionné et sa jeune acolyte remontent le fil du temps afin de retrouver la trace d’ouvrages précieux disparus pendant la Seconde Guerre mondiale.
Metz, septembre 1944. Josef Bürckel, haut fonctionnaire nazi, ordonne la destruction des archives allemandes ainsi que de trésors inestimables de la bibliothèque municipale.
Mai 2018. À la veille de prendre sa retraite, Michel Engberg, conservateur au musée de la Cour d’Or, à Metz, n’a jamais cru à cette destruction. Il aime rappeler qu’un fragment de manuscrit est réapparu dans une vente aux enchères en 1981. Gabriela Agnelli, jeune assistante ambitieuse, se laisse gagner par l’enthousiasme de son collègue. Persuadée que la découverte des disparus de la Cour d’Or lui permettra de réaliser son rêve de décrocher un poste au Louvre, elle décide de lui apporter son aide. Commence pour eux une passionnante enquête au coeur des mystères du musée.
Véritable ode à la ville de Metz,
Les Disparus de la Cour d’Or s’inspire d’un fait réel
Auteur de Les disparus de la Cour d’Or
Nous sommes à Metz en 1940. Odile Waldner, bibliothécaire municipale, commence à écrire un journal secret qu’elle destine à son fils, encore tout bébé, afin qu’il sache la vérité sur elle. Car elle pressent que sa vie ne sera pas un long fleuve tranquille.
Nous sommes à Metz en 2018. Michel Engberg, conservateur au Musée de la Cour d’Or, est épuisé par sa longue quête jusque-là infructueuse à la recherche de manuscrits précieux qui ont – auraient – été cachés pendant la guerre pour les soustraire à la destruction programmée par les nazis. À quelques mois de sa retraite professionnelle, sera-t-il aidé ou utilisé par l’ambitieuse Gabriela Agnelli, nouvelle recrue du Musée, dont « Michel a vite compris qu’elle était de passage à Metz –…
« Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. « On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ? » Lire aussi : un extrait de Soren disparu La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. « Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus… »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois. Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…