Bruits du dehors | Objectif plumes

Bruits du dehors

RÉSUMÉ

Nicole Malinconi, en observatrice attentive nous invite à regarder notre vie quotidienne au travers des fragments qu’elle saisit.
« Le quotidien a ce trait essentiel : il ne se laisse pas saisir. Il échappe » écrivait Maurice Blanchot dans L’entretien infini. Nombreux pourtant sont les écrivains à tenter d’en appréhender des bribes : Annie Ernaux dans les espaces du métro ou des grandes surfaces, François Bon derrière la fenêtre du train, sans oublier le singulier Georges Pérec. Nicole Malinconi, elle, s’empare au travers de scènes successives des détails de la vie la plus ordinaire pour questionner ce qui fait notre humanité.
Son écriture la porte au-delà des « écritures du quotidien ». Bruits du dehors nous fait partager avec humour l’absurdité du quotidien et parfois son ressort comique (« Sourire jaune », « Le Roi, les casseurs et Annie Cordy »). La mise à mal de l’humanité touche à l’occasion à l’inhumanité comme avec le récit « Enjoy Tchernobyl ». Par délicates touches Nicole Malinconi nous révèle l’étrange-familier de l’usage banalisé des codes, des mots de passe, des émoticônes et autres algorithmes qui peuplent notre ordinaire (« Chaque clic doit faire mouche »). Dans « Façons de parler » et « Entre deux stations » l’auteure souligne plus précisément encore les effets réels de notre monde contemporain dans la chair même des mots, dans la langue, la parole et par conséquent sur les sujets que nous sommes, du fait « que parler c’est ne pas mourir. »

DOCUMENT(S) ASSOCIÉ(S)
À PROPOS DE L'AUTRICE
Nicole Malinconi

Autrice de Bruits du dehors

Née en 1946 à Dinant, Nicole Malinconi passera quelques années de son enfance en Italie, où son père, Omero Malinconi est retourné pour ouvrir une fabrique de chaussures. Diplômée de l’École sociale de Namur, elle entame sa vie professionnelle en tant qu’assistante sociale avant de se diriger vers le secteur culturel. Elle revient ensuite à son premier métier à la Maternité provinciale de Namur où elle rencontre Willy Peers, médecin engagé pour le droit à l’interruption volontaire de grossesse. De cette expérience naît Hôpital silence, son premier roman, publié aux Éditions de Minuit et salué par Marguerite Duras, dont l’influence se fait alors sentir. S’en suivront L’Attente puis Nous Deux (qui obtiendra le Prix Rossel), Da Solo et À l’étranger (nominé au Prix des Lycéens de Belgique en 2005). Cette fois, c’est dans la matière familiale que l’autrice puise ses sources d’inspiration. Entre-temps, Hôpital silence et L’Attente (publié en 1989) sont réédités chez Espace Nord. Elles est mis en scène et joué au théâtre des Bateliers à Namur, au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris puis au Rideau de Bruxelles. En 1996, Nicole Malinconi reçoit une bourse d’écriture de la Communauté française de Belgique, une deuxième bourse lui sera octroyée en 2001. En 1998, Rien ou presque, publié en 1997, reçoit le Prix triennal de la ville de Tournai, un an après avoir reçu le Prix Lucien Malpertuis de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises à Bruxelles. En 2006, le Petit Abécédaire des mots détournés paraît aux éditions Labor et obtient le Prix France-Belgique de l’ADELF en 2007. En 2014, Nicole Malinconi participe à la Chaire de Poétique de l’UCL. L’autrice écrit également à partir de vagues souvenirs : des instants, des visages, des lieux qui sont restés en elle et qu’elle définit elle-même comme « des instants fugitifs, des épisodes ordinaires que l’on oublie ». Elle rédige donc des « brèves » qu’elle rassemble parfois en recueils. Ainsi sont nés Rien ou presque, Jardin public et Portraits.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Bruits du dehors, le nouveau livre de Nicole Malinconi s’inscrit à plus d’un titre dans ce qui caractérise son œuvre, depuis ses débuts dans les années 1980 : l’attention à ce qui se perd, s’anéantit notamment dans la parole dite, non dite, la parole impossible à se dire. À une différence près.Paru dans la collection « en extension » des Éditions de l’insu, une collection accueillant des ouvrages qui « bien que n’étant pas strictement des livres de psychanalyse, contribuent par leur thématique, leur contenu et leur forme au maintien et à l’avancée du discours psychanalytique », Bruits du dehors est un recueil de textes courts qui cherchent à débusquer dans la société actuelle…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Bruits du dehors"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 10367 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Nouvelles de Belgique

La littérature serait-elle le meilleur moyen de découvrir une région ? Comment percevoir autrement l’esprit d’un lieu qu’à travers la perception intime qu’en donne un écrivain ? Les éditions Magellan & Cie ont répondu avec conviction à ces questions en imaginant leur collection « Miniatures », qui vient de consacrer un de ses derniers titres à la Belgique.«  Alors que la mondialisation des échanges progresse, que le monde devient un pour tous, des mondes-miniatures s’imposent, des pays et des régions entières affirment leur identité, revendiquent leur histoire ou leur langue, réinvestissent pleinement leur espace. Quoi de plus parlant qu’une miniature, la nouvelle, pour lever le voile sur ce monde-là, celui d’une diversité infinie et porteuse d’espoir ?  », voilà en quelques mots comment l’éditeur, Pierre Astier, présente cette initiative qui a déjà publié une quarantaine de titres aussi variés que ceux consacrés à Cuba, Haïti, Montréal, le Liban, le Mali, le Congo, la Corse ou la Bretagne, la Catalogne, la Serbie ou la Corée, etc. Lire aussi : notre recension de  Nouvelles du Congo Ce recueil consacré à la Belgique a ceci de particulièrement réjouissant qu’il est le reflet du cosmopolitisme de notre petit pays, terre de passage et d’échanges, à la croisée de grandes cultures. C’est également un superbe florilège d’écritures et d’univers que nous révèlent les six auteurs de ces nouvelles : si les noms de Nadine Monfils et Patrick Delperdange ont des connotations bien francophones, ceux d’Alfredo Noriega, Aïko Solovkine, Katia Lanero Zamora et Kenan Görgün ne seraient pas a priori rangés dans un rayonnage français. Regrettons au passage qu’aucun auteur flamand ne figure au sommaire puisqu’il s’agit d’un recueil intitulé Nouvelles de Belgique . Une suggestion à glisser à l’éditeur pour un deuxième tome ! Ne boudons pas notre plaisir cependant.Si l’on retrouve sans surprise la verve osée et franchouillarde de Nadine Monfils et les ambiances lourdes, voire sombres, de Patrick Delperdange, cette fois dans la touffeur d’une forêt ardennaise, les registres d’Alfredo Noriega, Aïko Solovkine et  Katia Lanero Zamora nous sont moins connus et nous réservent de belles surprises. Le premier n’a rien à envier à ses confrères latinos : il nous conte une histoire à la grande puissance imaginative entre une enfance équatorienne et des rencontres singulières dans le quartier des Marolles. Les deux textes suivants nous immergent dans des humanités en déshérence, tantôt confrontées aux restructurations, délocalisations, grèves et paysages industriels décrits avec une force visuelle rare, tantôt perdues entre deux appartenances culturelles surgies de l’exil d’une famille espagnole en pays liégeois. Si Solovkine nous confronte à la brutalité sociale, la nouvelle de Katia Lanero Zamora nous émeut par une dignité familiale retrouvée. Nous partageons le choix de l’éditeur s’il a voulu nous réserver le meilleur pour la fin : dans « Résurrection de Cyrano », Kenan Görgün met en scène deux frères turcs établis en Belgique. Ils y ont développé deux visions opposées de la vie professionnelle, de la vie tout court et de l’engagement, alors que du temps de leur jeunesse, ils se retrouvaient à l’unisson dans les…

Deux

Dans ce nouveau recueil de nouvelles, Catherine Berael nous offre sept histoires où elle fait la part belle à des…