RÉSUMÉ

En fin d’après-midi, l’été, quand on va s’asseoir avec son livre sur le banc au fond du jardin, il y a de grandes chances pour que, à peine installé, on l’entende, du haut de la cheminée de la maison. C’est toujours elle qu’il choisit, à cette heure-là. (…)
Sur le banc, on quitte un instant son livre et on lève les yeux vers lui qui, là-haut, vous fait face, tête dressée, bec grand ouvert, et lance sans se presser ses phrases flûtées par-dessus les jardins et les toits du quartier, s’arrête un instant après sa tirade, se lisse une plume ou l’autre, étire une aile, puis reprend.

À PROPOS DES AUTRICES
Nicole Malinconi

Autrice de Poids plumes

Née en 1946 à Dinant, Nicole Malinconi passera quelques années de son enfance en Italie, où son père, Omero Malinconi est retourné pour ouvrir une fabrique de chaussures. Diplômée de l’École sociale de Namur, elle entame sa vie professionnelle en tant qu’assistante sociale avant de se diriger vers le secteur culturel. Elle revient ensuite à son premier métier à la Maternité provinciale de Namur où elle rencontre Willy Peers, médecin engagé pour le droit à l’interruption volontaire de grossesse. De cette expérience naît Hôpital silence, son premier roman, publié aux Éditions de Minuit et salué par Marguerite Duras, dont l’influence se fait alors sentir. S’en suivront L’Attente puis Nous Deux (qui obtiendra le Prix Rossel), Da Solo et À l’étranger (nominé au Prix des Lycéens de Belgique en 2005). Cette fois, c’est dans la matière familiale que l’autrice puise ses sources d’inspiration. Entre-temps, Hôpital silence et L’Attente (publié en 1989) sont réédités chez Espace Nord. Elles est mis en scène et joué au théâtre des Bateliers à Namur, au Centre Wallonie-Bruxelles à Paris puis au Rideau de Bruxelles. En 1996, Nicole Malinconi reçoit une bourse d’écriture de la Communauté française de Belgique, une deuxième bourse lui sera octroyée en 2001. En 1998, Rien ou presque, publié en 1997, reçoit le Prix triennal de la ville de Tournai, un an après avoir reçu le Prix Lucien Malpertuis de l’Académie royale de Langue et de Littérature françaises à Bruxelles. En 2006, le Petit Abécédaire des mots détournés paraît aux éditions Labor et obtient le Prix France-Belgique de l’ADELF en 2007. En 2014, Nicole Malinconi participe à la Chaire de Poétique de l’UCL. L’autrice écrit également à partir de vagues souvenirs : des instants, des visages, des lieux qui sont restés en elle et qu’elle définit elle-même comme « des instants fugitifs, des épisodes ordinaires que l’on oublie ». Elle rédige donc des « brèves » qu’elle rassemble parfois en recueils. Ainsi sont nés Rien ou presque, Jardin public et Portraits.
Kikie Crêvecoeur

Illustrateur de Poids plumes

Bruxelles, 1960. Vit et travaille à Bruxelles. Diplômée de l’Atelier Gravure, Graphisme et Images de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles Professeur de gravure et de lithographie à l’Académie des Beaux-Arts de Watermael-Boitsfort (depuis 1988) Membre du jury de le 9ème Biennale Internationale d’Estampe Contemporaine de Trois-Rivières, Québec (2014) Professeur de gravure et de lithographie à l’Académie Internationale d’Eté de Wallonie (1989-2005) Assistante du cours de gravure de l’Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles (1994-2000) Membre du collectif d’artistes Razkas, Bruxelles (depuis 1985) Participation à des échanges culturels et résidences d’artistes au Frans Masereel Centrum Kasterlee, à l’Atelier Presse-papier à Trois-Rivières, Québec et à l’Atelier de gravure de l’AJAC à Moutier, Suisse Participation à des workshops et des conférences à l’Université du Québec à Trois-Rivières, département des arts (2014), à l’Université PUC, Campinas, Brésil (2009), à l’Université de l’UNIACC, Santiago, Chili (2008), à la Bibliothèque BMS Strasbourg, France (2005) et au 3ème Marché du livre de Mariemont (2001). Réalise et collabore à de nombreux livres et éditions d’artistes
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Qu’allait écrire Nicole Malinconi, après avoir donné voix à Theresa Stangl, la veuve de Franz Stangl, ex-commandant du camp d’extermination de Treblinka (Un grand amour, 2015) et entrepris sa première fresque historique (De fer et de verre. La Maison du Peuple de Victor Horta, 2017) ? Où son écriture allait-elle la mener ? Elle qui n’œuvre jamais dans la compétition, le calcul, le bruit et la fureur du temps présent n’a pas surenchéri ; elle est revenue à nu, sans documentation, au départ ; elle a retrouvé son fidèle regard, l’a ouvert sur l’alentour, le pas très loin ; elle est retournée vers ces vies minuscules à qui elle a toujours accordé une place de choix dans ses livres, vers les plus minuscules des minuscules, ces/ses oiseaux…


Karoo

Autrice confirmée dès son premier roman, Nicole Malinconi prouve encore une fois sa géniale humilité à travers ce texte d’où elle tente de s’effacer afin de faire place aux oiseaux de chez nous. Le résultat, illustré par les gommes de Kikie Crèvecoeur, est paru cet automne chez Esperluète sous le titre Poids plumes



à l’affût
Nicole Malinconi déplie une chaise, s’installe dans un jardin et scrute les buissons, les branches, les clôtures, les graviers. Elle cherche les oiseaux, lesquels lui fourniront la matière première de son prochain livre. Son regard balaye l’horizon, à l’instar…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:oiseau écriture livre être humain Être - "Poids plumes"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9548 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Riquet à la houppe

Un nouveau roman d’Amélie Nothomb en ce mois d’août ? D’aucuns haussent déjà…

Pour tout l'or du monde

David vit avec ses parents au fond des bois, dans un chalet près d'un lac. Un jour, il trouve dans la maison des outils de bûcheron ayant appartenu à son grand-père et se lance dans l'activité, espérant impressionner son père, homme sévère qu'il craint particulièrement. Lors de ses sorties, il va rencontrer un chien-loup, que beaucoup d'humains n'apprécieront pas… Jean-Marie Defossez a une âme de poète, et, dans ce roman, la nature et les éléments prennent autant d'importance que les personnages, en des expressions qui bercent la lecture : « une après-midi où dansaient ensemble le vent et la pluie » (p. 16), « Le temps passa, doucement, comme l'oiseau bâtit son nid, branche par branche, jour après jour » (p. 81). Sur ce fond de douceur (notre apprenti bûcheron s'excuse auprès des arbres), se déploie une histoire relativement classique, celle d'un petit garçon hyper-sensible, qui trouve réconfort dans ses rêveries et auprès des animaux, en réaction à un monde adulte masculin qui le rebute. Le narrateur est centré sur les émotions, que ce soient celles de David ou de Miloup. Une nécessaire réconciliation entre tous s'opèrera, le père se rapprochant du fils, ainsi que de la mère. C'est plein de bons sentiments,…

Sébastien

Le Sébastien du roman de Simone Bergmans n’est pas le saint martyr transpercé de flèches mais Dom Sebastião,…