Rien ou presque


RÉSUMÉ

Cinquante récits brefs, semblables à des instantanés photographiques, évoquent les petites choses du quotidien et abordent le silence, la vie, la mort, le hasard, les paroles et les gestes de tous les jours. Fragiles ou anodins, ils frappent par leur profondeur. Forts ou familiers, ils touchent par leur vérité. Ces petits riens en viennent à parler de tout ou presque.

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PRIX
  Prix triennal de la ville de Tournai, 1998  Prix Lucien Malpertuis de l’Académie royale, 1997

À PROPOS DE L'AUTEUR
Nicole Malinconi
Auteur de Rien ou presque
L’idée d’écrire, elle m’est venue par un travail que j’avais dans un hôpital, à une époque, mais c’est resté une idée tant que je pouvais faire autre chose, être dans l’hôpital, écouter les gens, les mots que les gens disaient de leur vie, tâcher qu’ils entendent eux-mêmes ce qu’ils me disaient à moi, me demander pourquoi l’hôpital n’avait pas l’air de trouver que ces mots-là comptaient, ne pas savoir comment faire pour nous faire entendre à l’hôpital, les mots des gens et moi. Ce travail-là me tenait au corps, j’y étais prise, à ce moment-là, complètement ; écrire, j’y pensais, mais ça n’aurait été qu’une revanche sur la surdité de l’hôpital, presque un acte militant : un jour, faire connaître ce que j’entendais. Ce n’était qu’une éventualité. Il a fallu la perte brutale de mon travail, un échec, donc (et d’autres choses, mais celle-là surtout), pour qu’écrire cesse d’être une idée, que cela me prenne au corps, que cela devienne ce qui restait à faire alors que, comme on croit au moment même, tout était perdu. Ce n’était plus une revanche, c’était comme une trace laissée de ce qui était perdu, de mots perdus, prononcés dans les chambres, les couloirs, les salles d’attente pendant que l’hôpital tournait, et laissés là par le monde extérieur à l’état d’insignifiance, de rebuts, alors qu’ils disaient au plus fort l’humanité de ceux qui les avaient prononcés, ces mots-là. J’en ai fait de l’écriture. Si j’étais restée à l’hôpital, je ne l’aurais peut-être pas fait. Après d’autres livres, j’ai vu que ça continuait sur ce mode-là, qu’à chaque fois il avait fallu une perte, de quelque chose, de quelqu’un, n’importe, une sorte de désastre ou de ratage, que ça ne naissait pas de ce qu’on nomme le bien être, ou le positif, ou la plénitude, mais comme à partir d’occasions manquées. Je crois que c’est cela, l’écriture, ou plutôt ce qui fait que l’on écrit ; c’est ce qui est perdu et pourtant a été, ce qui file de l’existence, l’espèce de désastre inscrit dans l’existence et dans les choses à tout moment, qui fait que ça s’échappe, que quelque chose échappe, de tout ce qui est. Et tenter d’approcher ça. C’est dans la langue, ce désastre-là, dans le ratage de la langue ; les mots ne disent pas ce qui est, ils sont à côté, ils balbutient, ils mentent, ils font ce qu’ils peuvent. Quelques fois, des fois qui sont comme des moments de grâce, ils sont plus forts que vous, ils vous font penser à autre chose que ce que vous pensiez en les écrivant, ils deviennent comme des objets, tels qu’en eux-mêmes, avec entre eux du silence qui prendrait la place du vacarme intérieur. Alors, les mots existent avant ce qui est raconté. Mais c’est rare. Ecrire est un travail qui va vers ça, vers des instants de vérité des mots, qui s’approche, à l’occasion, de l’impossible à dire, qui ne dira jamais vraiment ; comme en ce moment, par exemple, où il s’agit encore de communiquer quelque chose, où écrire sur écrire est déjà ne pas écrire, sans doute. 2 ŒUVRES QUE JE SOUHAITE FAIRE CONNAÎTRE Marguerite Duras, La Maladie de la mort Samuel Beckett, Compagnie 3 LIVRES DE MA BIBLIOGRAPHIE Hôpital silence Nous deux A l'étranger

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