Résultats de recherche pour “Dominique Bar” 451 à 480 (547)
Flamboyant crépuscule d’une vieille conformiste
Octogénaire atteinte de la maladie d’Alzheimer, Dominique Biron se donne cinq jours pour balayer…
Enseigner une littérature «invisible» à l’Université. Le cas de la littérature en langue picarde
En avril 2023, la Société organisait une journée de mise à l’honneur de nos membres correspondants. À cette occasion, quatre d’entre eux ont eu l’occasion de prendre la parole sur des sujets de leur choix, soit en lien avec les langues régionales de Belgique romane, soit à propos de sujets d’études proches de nos considérations. Les intervenants ont accepté de faire part de leurs présentations par écrit et nous nous proposons de les publier dans Wallonnes, au fil des numéros. Voici la deuxième contribution: celle d’Olivier Engelaere, introduite par Baptiste Frankinet. * Présentation Il est presqu’impossible, à l’heure actuelle, d’évoquer la langue et la littérature picardes, sans arriver rapidement à mentionner le nom d’Olivier Engelaere . Historien et documentaliste de formation, Olivier a été chargé dès 1999 de développer des projets de défense, de soutien, d’illustration de la langue picarde au sein de l’Office Culturel Régional de Picardie. Et, dès cette première mission, force est de constater qu’il s’est pris d’une passion incommensurable pour le picard, sous tous ses aspects. Sa passion n’a d’égal que l’investissement et l’énergie immenses qu’il a pu déployer au cours des vingt-cinq dernières années pour mener à bien les missions qui lui ont été confiées à la fin du 20e siècle. En 2009, le département Langue et Culture de Picardie qu’il avait savamment organisé au sein de l’office culturel régional de Picardie, se concrétise en une Agence régionale de la langue picarde. Cette agence, directement missionnée par la Région Hauts-de-France, est placée sous sa responsabilité et développe des opérations de promotion qui prennent les formes les plus diverses: organisation de prix, animations scolaires, développement d’ateliers d’écriture en bibliothèque ou en milieu carcéral, défense militante de la langue, soutien dans l’apprentissage, organisation d’une commission de terminologie picarde, aide à la publication, et j’en passe. Parallèlement, il fonde la maison d’édition Engelaere, une maison d’édition associative spécialisée dans les questions culturelles régionales et notamment dans l’édition en langue régionale. Cet outil vient, incontestablement, en aide aux auteurs et aux écrivains picards, et cherche à leur assurer une diffusion et une promotion convenables face au marché concurrentiel du livre en français ou en langue étrangère. Depuis 2015, Olivier Engelaere assure un cours de langue et culture picardes à l’Université de Picardie-Jules Verne à Amiens. Depuis 2020, il organise également un cours similaire à l’Université Polytechnique des Hauts-de-France à Valenciennes. En 2021, il accepte de devenir membre correspondant de notre SLLW, a fortiori parce que le picard est un de nos objets d’études. La langue picarde, qu’il défend et qu’il promeut depuis des années, déborde sur une grande partie du Hainaut. Depuis 2022, il a entrepris une thèse qui étudie la littérature de langue picarde au 19e siècle, sous la direction de Marie-Françoise Melmoux-Montaubin. C’est donc avec grand plaisir que nous accueillons Olivier Engelaere au sein de notre Société, en qualité de membre correspondant, en espérant qu’il pourra s’appuyer sur les études faites par cette même Société pour toute la région picarde, mais qu’il pourra également nous aider à mieux connaître le picard tel qu’il est parlé outre-Quiévrain. © Baptiste Frankinet, revue Wallonnes 4-2023, SLLW, Liège, Belgique * Enseigner une littérature «invisible» à l’université Le cas de la littérature en langue picarde par Olivier Engelaere Je tiens en premier lieu à vous remercier pour l’honneur qui m’est fait de me proposer de devenir membre correspondant de la Société de langue et de littérature wallonne dont l’objet, la défense et la promotion des langues régionale, a été, pi i est toudis, un des moteurs de mon existence. Lorsque Monsieur Frankinet m’a demandé de choisir un thème pour cette intervention, tout de suite le rapport entre nos langues régionales et le monde universitaire m’est venu à l’esprit. Comme vous le savez certainement, un évènement très important, qui a bouleversé notre paysage, dans le nord de la France, a eu lieu le mardi 14 décembre 2021. Il s’agit de la publication d’une circulaire du ministère de l’Éducation nationale qui ajoute le picard, ainsi que le flamand occidental et le franco-provençal, à la liste des langues régionales qui peuvent être enseignées à tous les niveaux de la scolarité. Je passerai sur l’aventure qu’a été l’élaboration de ce texte et les méandres politiques qui ont permis que le picard ne soit pas oublié. Le picard jouit donc aujourd’hui du même statut dans l’enseignement que le basque, le breton ou l’occitan. Ce qui ne veut pas dire bien entendu qu’il en est au même point qu’eux… bien loin de là, et c’est un euphémisme que de le dire. Cette irruption presque brutale du picard dans l’éducation nationale a engendré de suite la question de la formation des maîtres qui seront en charge de son enseignement. Immédiatement, les regards se portent vers l’Université dont une des missions est de former les futurs enseignants. Le picard et l’Université, c’est une histoire ancienne. Le professeur Jean-Michel Eloy, de l’Université de Picardie Jules Verne, a consacré un article, non publié à ma connaissance, sur ce sujet. À l’Université de Lille, une chaire de «langue et littérature picarde et wallonne» existe depuis 1892. L’enseignante actuellement en poste est Esther Baiwir, dialectologue liégeoise que vous connaissez très probablement. Cette chaire a d’abord été occupée par des médiévistes et aujourd’hui la présence du picard à l’Université de Lille dépend du Centre d’études médiévales et dialectale. Ni les mots langue picarde ni les mots littérature picarde n’apparaissent dans la présentation des composantes de ce centre sur le site internet de l’Université. Les étudiants lillois de lettres peuvent donc suivre une option «langue, littérature et culture régionale». Le nom de la région concernée n’étant pas précisée, on imagine qu’il s’agit de langue et de littérature picardes, et non flamande puisque le flamand occidental est également une langue régionale des Hauts-de-France. À Amiens, le picard est présent à l’Université depuis sa création en 1971. C’est à la demande de son premier président, Dominique Taddéi, qu’est créé le Centre d’Etudes Picardes alors sous la responsabilité de Jacqueline Picoche, professeure de linguistique. Ici aussi, l’étude du picard est proposée aux étudiantes et étudiants sous la forme d’une option dont la forme a beaucoup varié selon les époques. Ce sont essentiellement des linguistes qui ont été en charge de cette option et je me dois de citer le nom de l’infatigable René Debrie. Cette option a eu une ampleur parfois assez considérable en termes d’horaires et a recouru à de nombreux vacataires. Depuis le départ de Jean-Michel Éloy, qui avait succédé à Jacqueline Picoche, plus aucun enseignant titulaire n’est responsable directement de cet enseignement, qui se poursuit et est donc aujourd’hui entre les mains de chargés de cours, dont je fais partie. Enfin, le picard est enseigné depuis l’année 2019-2020 à l’Université Polytechnique du Hainaut à Valenciennes dans le cadre d’un module d’ouverture de 18h par semestre. La demande de l’Université était de proposer un cours d’apprentissage de la langue. Là également, l’enseignement n’est pas assuré par un titulaire mais par un vacataire, ch’est toudis mi. Il n’y a donc, aujourd’hui, qu’à l’Université de Lille, qu’une enseignante titulaire se charge elle-même les cours de l’option «picard» entre guillemets. La présence du picard à l’Université, l’enseignement de la langue, ou plutôt son étude, est surtout une affaire de linguistes,…
Lisez-vous le belge 2023 : une sélection de 45 livres belges pour la promotion à l'international
Wallonie-Bruxelles International…
Les résultats du concours Ad@ptez une classique sont connus !
Plus de 500 élèves ont participé à l'édition 2022-2023 du concours, qui mettait à l'honneur deux femmes…
Textyles 46 : Figurations de la vie littéraire
« (…) Si l'usage des clés est si fréquent, c'est que l'image du monde littéraire est partout grimaçante. La fictionnalisation des lieux,…
Dossier pédagogique : L'enragé
Dossier pédagogique consacré au roman L'enragé de Dominique Rolin La première partie du dossier présente l’autrice, son œuvre, les contextes de rédaction et de publication.…
Appel à candidatures : Prix du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles
Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles décerne chaque année…
Stéphane Lambert lauréat du Prix Rossel 2022 de littérature
Le journal Le Soir a dévoilé le lauréat de son prix Rossel de littérature : Il s'agit de Stéphane Lambert…
Concours « Ad@ptez une classique » : les inscriptions sont ouvertes
Le concours Ad@ptez une classique met cette année à l’honneur Jacqueline Harpman et …
Poste restante. Un journal littéraire (1954-1993)
Il vient de paraître aux Éditions de Paris / Max Chaleil un mince volume intitulé Poste restante et décrit…
La montagne a toujours fasciné le commun des mortels. Qui ne s’est jamais extasié depuis un avion survolant quelque massif ? Qui n’a jamais levé les yeux vers ces grandes dames…
Lettres à Philippe Sollers 1958-1980
Dans le sillage du premier volume Lettres à Dominique Rolin 1958-1980 de Philippe Sollers (un volume établi, présenté et annoté…
Une autre fin du monde est possible. Vivre l’effondrement (et pas seulement y survivre)
Après le remarqué Comment tout peut s’effondrer sorti en 2015, les ingénieurs agronomes Pablo Servigne, Gauthier Chapelle et l’écoconseiller Raphaël Stevens, « chercheurs in-Terre indépendants », poursuivent leurs réflexions dans un essai qui prolonge la « collapsologie » (dont ils sont les pionniers) en une collapsosophie. L’axiome des collapsonautes se définit comme « apprendre à vivre avec », avec la catastrophe en cours, avec la débâcle environnementale, avec l’effondrement de la société actuelle. De ce diagnostic condensé dans le vocable de collapsologie découle la mise en œuvre d’une éthique, d’une collapsosophie. S’appuyant sur un tableau clinique précis, incontestable (l’humanité menacée d’extinction dans le sillage de l’hécatombe de la biodiversité), les auteurs proposent des pistes fécondes qui réconcilient « méditants » et « militants », qui explorent l’idée de ré-ensauvagement, de nouvelles manières de coexister avec les non-humains, d’habiter la Terre. Lire aussi : un extrait d’ Une autre fin du monde est possible Croire que les choses peuvent encore être modifiées, redressées globalement relève à leurs yeux d’une illusion. Le futur n’existe que barré par l’impossible. Face à cet impossible, l’appel est lancé : creuser des niches, des îlots au cœur de l’apocalypse, inventer à la fois un chemin, un salut intérieur et des actions collectives dotées d’un impact sur l’extérieur. On a parfois l’impression que, pour les auteurs, les jeux sont faits. Il ne resterait qu’à assister au déferlement du pire en assortissant la course à l’abîme d’une morale stoïcienne. Un stoïcisme prônant, dans le fil du stoïcisme antique et de Descartes, de changer soi-même, son rapport au monde plutôt que l’état des choses. Or, les jeux ne sont jamais faits même lorsqu’ils semblent l’être. L’accent porté sur le « l’activisme de l’âme » minore par endroits la recherche d’une collapsosophie vue comme un prérequis à la politique, à une tentative d’infléchir la marche des choses. Dans cet « apprendre à vivre avec l’effondrement », on peut lire une sagesse mais aussi l’acceptation d’une défaite. Le présupposé discutable du (sur-)vivalisme, de la collapsologie est celui de l’inéluctable : l’effondrement, la pulsion de mort, l’autodestruction est un fait entériné sur lequel nous n’avons plus prise. Tout se réduit alors à un sauvetage moral, à une prise de conscience, à une résilience qui s’accompagne, certes, d’activités locales de résistance, ZAD, laboratoires de créativité, activisme. La phrase de Valéry, « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles » engage le choix d’un « Changement de Cap » (Joanna Macy), à savoir l’alliance entre activisme, proposition d’alternatives concrètes et changement intérieur. « Au service du vivant », les auteurs en appellent à des mobilisations collectives créant les rapports de force nécessaires afin de rompre avec le néolibéralisme. Le principe de responsabilité à l’égard des générations futures formulé par Hans Jonas implique de léguer un monde viable, digne d’être vécu, tissant de nouveaux « liens réels avec le sauvage retrouvé », dans une harmonie entre les formes du vivant.Louons les auteurs de parier pour la mise en œuvre des passions joyeuses de Spinoza, pour une résistance au camp de ceux qui détruisent la Terre, ses écosystèmes, ses collectifs humains et non-humains. À l’heure où le deuil de l’idée de révolution affaiblit en un sens la logique de la résistance, Une autre fin du monde est possible oppose salutairement un contre-feu au nihilisme, et ce, en dépit de l’oscillation relevée. La possibilité de prendre les armes, de lutter contre ceux qui mènent le monde à la ruine se dessine. « Le contrat politique avec les autres qu’humains n’est pas à réinventer, il est d’abord à découvrir chez eux ! À quoi pourrait ressembler un immense parlement interspécifique ? (…) Les animaux, les arbres, les champignons et les microbes ne sont pas des êtres passifs, ce sont de redoutables politiciens. Ce sont même des paysagistes, et même des activistes, car ils transforment la terre depuis des millions d’années, contribuant ainsi à former et à maintenir la zone critique , ce minuscule espace de vie commun sur lequel nous vivons, et dans lequel nous puisons sans relâche. Autrement, ils nous donnent (…) Cette obligation [de rendre ce qu’ils nous donnent] peut enfin se lire selon son autre acception : si nous ne le faisons pas, il se pourrait bien…
Au téléphone, Jean-Marie Corbusier me dit qu’il est perfectionniste et pessimiste. Quel paradoxe ! Vouloir atteindre le sommet et ne pas y croire……
sous ton pas / le ruissellement / et le flux d’humus et de mousses / la danse des rhizomes / des mycéliums / le style entrelacs des stolons / et le tricot des secondes et le texte du…
André BÉNIT , Légendes, intrigues et médisances autour des « archidupes » Charlotte de Saxe-Cobourg-Gotha, princesse de Belgique Maximilien de Habsbourg, archiduc d’Autriche Récits historique et fictionnel , Postface de Marc Quaghebeur, Peter Lang, 2020, 437 p., 62 € / ePub : 65.41 € , ISBN : 978-2-8076-1472-7Dans la brève histoire (moins de deux siècles) de la famille royale belge, les noms qui suscitent encore aujourd’hui le plus de controverses sont ceux de Léopold II et Léopold III, respectivement associés aux mains coupées du Congo ou à la main serrée d’Hitler. L’attention des hagiographes s’est aussi davantage concentrée sur les mâles couronnés, pour saisir les états d’âme de Léopold Ier à régner sur un peuple de « petits esprits », pour forger le mythe du « Roi- Chevalier » Albert Ier ou pour magnifier le doux sourire du « binamé » Baudouin. Il fallait une tragédie pour que soit sacralisée la Reine Astrid ou encore les qualités du dévouement ou du bon goût artistique, pour que prenne consistance la Reine Élisabeth… Mais à côté de ces figures forcément majeures et monopolistiques se ramifie tout un embranchement généalogique qui s’avère passionnant à explorer, où s’entrecroisent la grande et la petite histoire. Ainsi du couple atypique formé par la princesse belge Charlotte de Saxe-Cobourg-Gotha et l’archiduc autrichien Maximilien de Habsbourg. Si ces deux-là suscitèrent une littérature pléthorique – explicable par la fascination que leur trajectoire exerce ainsi que par l’intérêt des psychanalystes envers la composante de folie qui la caractérise – ils ont désormais trouvé en l’universitaire André Bénit leur meilleur raconteur .Il fallait en effet, pour traiter de leurs destinées commune et individuelles, un spécialiste des rapports entre histoire et fiction. Rien de surprenant dès lors à trouver, en exergue du volumineux ouvrage qu’il consacre à ce duo que l’on se plut à surnommer « les archidupes », pas moins de trois citations de Pierre Mertens, toutes extraites du roman Une paix royale , dont celle-ci : « Il appartient aux grandes nations d’écrire l’Histoire. Il revient aux petites de conter, çà et là, quelques fables dont la morale est secrète, autant que si elle s’était cachée longtemps derrière une porte ».Porté par une telle conviction, André Bénit déploie en alternance, dans chaque chapitre, la narration historique des faits et gestes, via les témoignages de contemporains, qu’il fait ensuite entrer en résonance avec leur écho fictionnel, pour aboutir à un moment de « réflexion » plus personnelle et métadiscursive, qui propose la synthèse des deux dimensions précédentes au libre examen du lecteur. Remarquable application d’une pensée dialectique, qui épouse et résout les complexités inhérentes à l’intelligence d’un propos éminemment complexe à débrouiller.Les écrivain(e)s Horace Van Offel, Robert Goffin, Marthe Bibesco, Juliette Benzoni ou Patrick Roegiers, les dramaturges Maurice Rostand ou Michèle Fabien, la poétesse Liliane Wouters, la Comtesse Hélène de Reinach Foussemagne, les historien(ne)s Alain Decaux, Michel de Grèce, Patrick Weber, Laurence Van Ypersele ou Dominique Paoli… Il suffit de consulter la bibliographie de l’ouvrage pour se rendre à l’évidence : ils et elles furent légion à s’emparer de la dramaturgie passionnelle qu’incarnèrent les mythiques « Max et Charlotte » et à tenter d’apporter leur éclairage sur les inépuisables questions qu’énumère Bénit en introduction : Qui était le père biologique de Maximilien ? Le mariage de Maximilien et de Charlotte fut-il d’amour ou d’intérêt ? Les époux eurent-ils une descendance ? Leur mariage fut-il seulement consommé ? Maximilien était-il homosexuel ou avait-il contracté une maladie vénérienne au Brésil ? Charlotte était-elle stérile ou trop étroite ? Eurent-ils, l’un et l’autre, des aventures extraconjugales ? Charlotte fut-elle empoisonnée au Mexique ? Que se passa-t-il réellement lors de ses entrevues avec Napoléon III en août 1866 et avec le Pape Pie IX le mois suivant ? De quand datent ses premiers troubles mentaux et quels en seraient les stimuli ? Quel fut le traitement qui lui fut infligé par la Cour de Vienne au cours de son séjour à Miramar, d’octobre 1866 à juillet 1867 ? Quels motifs, affectifs et/ou financiers, poussèrent son frère, le roi Léopold II, à la rapatrier en Belgique après l’exécution de son mari ? Maximilien fut-il victime d’une trahison à Queretaro ou organisa-t-il lui-même sa reddition ? Son comportement fut-il lâche ou chevaleresque après son arrestation par les hommes de Benito Juarez ? Charlotte était-elle vraiment folle ou feignait-elle la démence ?… André Bénit a conscience d’évoluer en permanence sur une très délicate ligne de crête, celle qui sépare la rigueur de la suggestivité, la vérité historique de la fiction romanesque – voire du mensonge. Son impeccable méthodologie critique nous convainc au final que les racontars, les médisances, le pathos surajouté, les interprétations les plus fumeuses, font partie intégrante de la réalité vécue par les personnages, et sont à la fois germe et fruit de chacun de leur acte, de chacune de leur parole. Un autre écrivain est convoqué pour étayer cet alliage irréfragable du réel et de l’imaginaire, et c’est Laurent Binet, qui constatait dans HHhH que : « pour que quoi que ce soit pénètre dans la mémoire, il faut d’abord le transformer en littérature. C’est moche mais c’est comme ça ».Outre par son sujet, qui réexplore une facette troublante de notre passé national, le travail d’André…
Le système poétique des éléments
LABORATOIRE NOVALIS , Le système poétique des éléments , Invenit, 2019, 312 p., 35 € , ISBN : 978-2-376800-33-0 Quelle…
Sous un titre joliment original, Sprimont s’enlivre , un recueil de treize textes nous invite à découvrir, à la porte des Ardennes, Sprimont et des villages environnants.Chemins verdoyants…
Une énième étude sur le fantastique belge ? Le sujet n’est-il pas rebattu ? Et des spécialistes de la carrure d’un Baronian ne se sont-ils pas assez exprimés sur la question pour qu’on puisse enfin considérer le terrain comme défriché, balisé, connu ? Le spécialiste en comparatisme dans le domaine francophone Bacary Sarr anticipe cette remarque en avertissant d’emblée que son étude ne fera intervenir nul bestiaire à cornes ou à canines et ne convoquera aucun esprit à coup de table tournante. Se démarquant en effet du « fantastique conventionnel », il privilégie celui « qui se fonde sur une perception intérieure particulière de la réalité ». Les auteurs réunis dans son corpus sont loin des Jean Ray, Thomas Owen, Franz Hellens et autres « maîtres-fantastiqueurs » traditionnellement convoqués quand il s’agit d’investiguer dans l’imaginaire de nos Lettres. Sarr s’est penché sur des œuvres que l’on rattache a priori avec moins d’évidence à la veine fantastique, signées par Pierre Mertens, Dominique Rolin, Guy Vaes, Jean Muno et Jacqueline Harpman. Entre ces étoiles d’apparence bien éloignées se dessine une subtile constellation, dont les traits communs s’appellent d’une part « belgitude » et d’autre part, « étrangeté ».« Belgitude » car ces plumes, majeures dans notre historiographie littéraire, émergent dans un contexte pétri de doutes et d’interrogations quant à leur situation par rapport à l’institution littéraire et aux instances de légitimation. En porte-à-faux entre les identités, « périphérique », « marginal », l’écrivain francophone belge de l’après-guerre part immanquablement en quête de soi. Il plonge vers ses racines les moins stables pour affronter ses angoisses les plus profondes. Il évolue en perpétuelle zone d’inconfort à l’égard de sa langue comme de son identité culturelle.L’étrangeté du monde qu’il perçoit se réverbère dans l’intime conscience du sujet, en prenant un tour « moins spectaculaire, mais insidieusement discret ». Avant d’étudier les cas, Bacary Sarr propose une relecture globale de notre tradition littéraire de l’étrange, déjà bien présente à la fin du 19e siècle au cœur du naturalisme et du symbolisme. Le fantastique y figure à la fois un point de communion (parce qu’il franchit la barrière des genres pour se diluer dans toutes les œuvres de l’époque, même à très faible dose) et de rupture (en conférant une coloration « nationale » à ces deux écoles littéraires, il les singularise au sein d’un espace européen où elles sont omniprésentes).La matrice de nos lettres semble dès lors vouée à enfanter, selon « une implacable mécanique des doubles », une kirielle de Janus à l’identité complex(é)e, en équilibre entre le réel et… Et quoi, en fait ? Le surréalisme ? L’irréel ? L’imaginaire ? La fiction ? Tout cela, et autre chose encore, qui hante sourdement le « moi inhabitable » de nos romancières et romanciers.En offrant ce nouveau cadre de réflexion, Bacary Sarr ouvre des perspectives multiples. L’une d’elle est peut-être l’ébauche d’un nouveau paradigme pour situer les lettres francophones de Belgique : les œuvres analysées ( Dulle Griet , Ripple-Marks , Octobre long dimanche , Terre d’asile , Le bonheur dans le crime ) ne sont-elles pas emblématiques d’une création littéraire davantage en quête de centre que de sens ? Ce qui en fait alors la beauté n’est pas leur but ultime, mais le voyage intérieur qu’elles…
Afin de célébrer et de prolonger la campagne « Lisez-vous le belge ? » qui a eu lieu entre le 16 novembre et le 25 décembre 2020, le PILEn vous invite à la Maison européenne des Auteurs et des Autrices (MEDAA) dès le 1er juin 2021 pour retrouver les textes poétiques et les illustrations mis en avant durant l’opération. Au total, 24 œuvres d’auteurs et d’autrices de la Fédération Wallonie-Bruxelles se répondront grâce à une scénographie conçue par Colombine Depaire. Lisez-vous le belge, c’est quoi ? Lancé par Wallonie-Bruxelles International, ce programme met en avant la littérature belge francophone et s’adresse à un public international. Il a été inauguré au Salon de Genève 2019 et se poursuit depuis via les réseaux sociaux. C’est également une campagne de promotion du livre belge francophone destinée au grand public wallon et bruxellois, financée par la Fédération Wallonie-Bruxelles en réponse aux recommandations du PILEn pour soutenir le secteur du livre face à la crise du COVID-19. Cette opération s’est étendue du 16 novembre 2020 au 25 décembre 2020 et a rassemblé près d’une trentaine de partenaires. Durant trois semaines, les réseaux sociaux de « Lisez-vous le belge ? » ont mis à l’honneur la création en Belgique francophone via le hashtag #LisezVousLeBelge. Réservation Réservation gratuite mais obligatoire en passant par la page Weezevent. Merci de réserver une séance de 1h par bulle. Par exemple, si vous êtes entre colocataires ou en famille, un seul ticket suffit. Nous vous demandons cependant de ne pas réserver un ticket pour plus de 4 personnes (enfants compris). Les auteurs & autrices Vous aurez l’occasion de retrouver les illustrations de Geneviève CASTERMAN, Geoffrey DELINTE, Xan HAROTIN, Monsieur Iou, Félix LAURENT, Annick MASSON, Vincent MATHY, Benjamin MONTI, Victor PELLET, Lisbeth RENARDY, Marine SCHNEIDER et Morgane SOMVILLE. Cette exposition accueillera aussi les textes de Serge DELAIVE, Anna AYANOGLOU, Catherine BARSICS, Soline DE LAVELEYE, Aurélien DONY, Zaïneb HAMDI, Françoise LISON-LEROY, Dominique MAES , Jean-Louis MASSOT, Camille PIER, Milady Renoir et Jérémie THOLOMÉ. Vous découvrirez également du contenu inédit comme des esquisses et œuvres originales, du contenu sonore et serez invités à participer à une bibliothèque belge… Alors, rendez-vous le 1er juin ! Ailleurs sur Lettres Numériques : Lancement de la campagne « Lisez-vous le belge ? » Les chiffres de l’édition belge francophone en 2019 dévoilés par l’ADEB Comment lire le belge sans sortir de chez vous ? Retrouvez Lettres Numériques sur Twitter, Facebook et LinkedIn. — Rédaction…
Il-a in-anvè d' ça lès cats f'sin’tè la lwa mès tanincoûp, v’la l' coron qu'abaye dè sès tchîns rinvèyîs. La 'yu ç' qu’on d-a léchî lès batantes font 'ne clignète…
èl mouchon d'aunia - 2-2021 - Février 2021
Sommaire • Djoû d'iviér' par Dominique Heymans • Dè nos djoûs par Raymond Honoré • Cwayances dè Walonîye par Mouchon d'Aunia • Twâs…
" De l’Ulenspiegel de Charles De Coster est issue la littérature belge. " Romain Rolland Jubilons ! En 2017, Ulenspiegel sera jeune de trois jubilés, et le…
INTRODUCTION: La vie et ses limites
Le 13 novembre 2020 , on enregistrait 1 338 100 morts du COVID. Si nous n’avions lancé notre appel dès 2019, l’actualité nous aurait…
Le Carnet et les Instants - 1er trimestre 2021 - Le Carnet et les Instants 206
Sommaire • Laurent de Sutter, philosophe électrique par Michel Zumkir…
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