Daniel ou Israël




À PROPOS DE L'AUTEUR
Françoise Lalande
Auteur de Daniel ou Israël
Dès l'origine, c'est-à-dire dès la naissance, il y a une impression d'étrangeté, comme si je m'étais trompée de planète, il y a une silencieuse stupéfaction, d'abord devant mes familles, maternelle et paternelle, étonnement parfois horrifié qui s'est étendu au monde entier, "est-ce ainsi que les hommes vivent ?", alors, et c'est une nécessité, j'écris le monde qui est le nôtre, parce qu'il renvoie à mon monde intérieur, j'écris la souffrance des autres, parce qu'elle renvoie à mon monde intime, il y a en moi une petite fille qui pleure, donc écrire, sur le mal, non pour affaiblir les cœurs, mais au contraire pour les affermir, étant convaincue que toute vie est, bien entendu, un processus de construction, et que chacun de mes livres est une pierre à l'édifice humain, depuis les poèmes de "La Fumeterre" jusqu'à la trilogie des nouvelles "L 'Homme qui aimait", "Moi aussi j'ai une histoire", "Ils venaient du Nord", en attendant le roman qui embrassera tout cela et qui s'intitulera "L'Amour du monde". Je ne crois pas en une littérature des bons sentiments, en une littérature bourgeoise. Que je sois née en Ardenne, dans la maison de mon grand père maternel, pendant la guerre, constitue un fait de première importance et, en même temps, n'a pas la moindre importance.ec Première importance parce que cette caractéristique de ma petite histoire personnelle crée mon mythe familial et nourrit mon écriture. Un questionnement sur les origines, une révolte devant les petits et grands crimes des familles : le sujet est, pour moi, inépuisable. Tous mes romans et mes nouvelles prennent ces thématiques à pleine plume. Le lieu et la date de ma naissance n'ont pas la moindre importance parce que, en réalité, je suis une bruxelloise nomade, contemporaine de mon temps. Je me suis adaptée au mieux à la Capitale du Petit Royaume. Après avoir vécu en Afrique et en Amérique latine, j'y suis revenue. C'est ma ville. J'y suis comme un poisson dans l'eau. Mais, parfois, je trouve que l'eau est trop trouble, ce qui me donne l'envie d'aller voir ailleurs. D'aller vivre ailleurs. Je suis plus curieuse qu'un chat de la vie des autres. D'ailleurs, j'ai une valise prête en permanence, si pas dans ma chambre, au moins dans ma tête. Alors, je parle de ceux qui sont partis, eux aussi : Rousseau, Rimbaud, Dotremont. Des poètes chercheurs de bonheur. Des marginaux, des rebelles. Et des femmes qui ont eu des vies difficiles, mais qui ont fait face, qui ont eu le courage de vivre : Alma Mahler, Madame Rimbaud. Là, dans ces textes, j'ai voulu abattre des clichés. D'une façon générale, mon écriture fait la chasse aux évidences qui mentent et aux injustices qui tuent. 2 ŒUVRES QUE JE SOUHAITE FAIRE CONNAÎTRE Claude Simon, L'Acacia Marguerite Duras, La Douleur 3 LIVRES DE MA BIBLIOGRAPHIE L 'Homme qui aimait Moi aussi j'ai une histoire Ils venaient du Nord _

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Soren disparu

«  Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu  », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ? Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt dissonent, elles livrent au lecteur une reconfiguration de ce mystérieux Soren, tentant de lui éclairer le mobile de son départ. Chacune y va de sa modulation. «  On dira Soren ceci, Soren cela.. on dit tant de choses, mais au fond, qu’est-ce qu’on sait ?  » Lire aussi : un extrait de  Soren disparu  La construction du roman joue sur un décalage entre temps de narration et temps de récit. Tandis que cette volatilisation du personnage principal orchestre les interventions des différents narrateurs – celui-là l’a appris par téléphone, l’autre en écoutant la radio, celui-ci l’annonce à son père, un autre encore y songe à partir d’une photo de chanteuse dans un magazine etc. –, les récits font appel à une mémoire narrative qui reconstruit, rend présente une antériorité qui parcourt la vie du disparu, de son enfance à cette nuit sur le pont. «  Un souvenir entraîne l’autre. Quand on commence, on n’en finirait plus…  »Cette temporalité se déploie dans une spatialité qui accroît le côté mémoriel des interventions. Le lecteur arpente un Bruxelles d’autrefois ; de l’auditoires de l’ULB au Monty, le piano-bar-cinéma d’Ixelles, près de Fernand Cocq, de la chaussée de Ninove au Mirano Continental, la capitale se fait le lieu de ce festival narratif. [L]es soirs où je glandais, on traînait ici ou là, au Styx, on attendait une heure du mat’, avant ça, rien de bien ne se passait nulle part. À pied la plupart du temps, on allait jusqu’à la Bourse, au Falstaff, à l’Archiduc…, on se faisait parfois refouler à l’entrée quand on était trop murgés ou trop nombreux, ou qu’un truc nous avait énervés, un film ou un bouquin, et que la discussion déraillait. On buvait du maitrank ou des half en half, ou rien, ça dépendait de qui payait la tournée, ensuite, on montait le nord, sous le viaduc, vers l’Ex, ou alors à la rue du Sel parfois.  Cent-douze récits rythment ce roman choral où la musique est omniprésente . Fitzgerald, Les Stranglers, Wire, Chet Baker, Branduardi, Kevin Ayers, Neil Young, … La compilation forme une constellation où luisent les traits saillants qui permettent d’appréhender, par fragments, le disparu, de retracer son parcours, avec, en fond, ces musiques qui résonnent et accompagnent la lecture.Le duo Biefnot-Dannemark, déjà connu pour La route des coquelicots (2015), Au tour de l’amour (2015), Kyrielle Blues (2016) et Place des ombres, après la brume (2017), offre un nouveau quatre mains avec Soren disparu . Un roman kaléidoscope où se font échos les témoins de la vie de Soren ; lesquels, dans l’exploration du pourquoi et du comment d’une perte, mettent en lumière le temps qui passe, la complexité de l’existence et sa fugacité.Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n'a eu de cesse d'arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins…

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