Une nuit, traversant un pont, Soren disparaît. Tour à tour producteur, musicien, organisateur de festivals, cet homme multiple n’a eu de cesse d’arpenter le monde de la musique. Pour percer le mystère de sa disparition, une centaine de témoins racontent l’homme tel qu’ils le connaissaient.
Auteur de Soren disparu
Autrice de Soren disparu
Véronique Biefnot est née à Colfontaine en 1961, et vit à présent en Brabant wallon avec son époux et ses trois enfants.
Après une agrégation en philo et lettres à l’ULB, l’étude de la peinture aux Beaux-Arts et de l’Art Dramatique au Conservatoire, Véronique Biefnot a interprété plus de quarante grands rôles sur la plupart des scènes théâtrales belges (théâtre du Parc, des Galeries, Varia, Public, Jean Vilar, ….). Elle a ainsi eu l’occasion d’interpréter quelques grands rôles emblématiques du répertoire, de Suzaneke Beulemans à Macha, Héléna ou Irina chez Tchékov, Elmire dans « Tartuffe » dans trois mises en scène différentes, Hélène dans « La guerre de Troyes » et « Les troyennes », …etc…sans oublier le récent grand succès « Le Dieu du carnage » joué pendant deux saisons au Public et en tournée…
Parallèlement à cette vie d’actrice, de présentatrice de télévision et de metteur-en-scène (« Garbo n’a plus le sourire » au Théâtre Royal du Parc et « Les Combustibles » au théâtre Le Public), elle a toujours mené des projets en solitaire, creusant le sillon artistique grâce à la peinture et l’écriture.
Ainsi, outre quelques adaptations théâtrales, elle a écrit et dirigé un moyen métrage : « Alme »; elle a mis en espace, pour le Magasin d’écriture théâtrales, des textes inédits de Régis Debray, Jacqueline Harpman, Jean-Marie Piemme…. etc. (pour plus de détails, voir la carrière ci-dessous)
En mai 2011, son premier roman, « Comme des larmes sous la pluie », est paru aux éditions Héloïse d’Ormesson, suivi du second, « Les Murmures de la terre », en mai 2012, le troisième tome de cette trilogie devant paraître en 2013.
Depuis un an, elle collabore régulièrement à la revue littéraire « Marginales » pour laquelle elle a écrit trois nouvelles : « Le Fauteuil », « A-Mazon » et « La Grande Maison ».
En octobre 2012, elle sortira un roman dans la nouvelle collection de Luc Pire, les nouveaux romans de gare, « Kiss & Read » dont le titre provisoire est « Sous les ruines de Villers ». Parallèlement à ces divers projets,elle entamera une collaboration avec une maison d’édition bordelaise : « Myriapode » pour une série de romans destinés à la jeunesse (16-18 ans) dont le premier tome « Animalter » paraît avant Noël 2012.
En 2013, elle rencontre le romancier belge Francis Dannemark, avec qui elle collabore sur l’adaptation de son roman « Histoire d’Alice,qui ne pensait jamais à rien (et de tous ses maris,plus un) ». Mais l’adaptation cinéma ne se fait pas. Cette collaboration n’est pas pour autant perdue. Au contraire, elle va donner naissance à une autre collaboration. Véronique Biefnot termine l’écriture de « Là où se pose la lumière », tandis que Francis Dannemark termine son roman « Aux anges ». Ils décident d’un commun accord de croiser leurs deux romans, de telle manière que des personnages d’un roman se retrouve dans l’autre.
En 2014, Véronique Biefnot continue cette collaboration en écrivant un roman à quatre mains « La route des coquelicots » qui est sorti en 2015 au Castor Astral. En parallèle à ce livre, un second livre sort chez le même éditeur, toujours écrit à quatre mains, « Au tour de l’amour » qui mélange poésie et peinture. C’est l’occasion pour Véronique de montrer un autre de ses talents, la peinture.
Devenue romancière à part entière, elle continue d’écrire ses propres histoires, tout en continuant sa collaboration avec Francis Dannemark. Plusieurs projets de livres devraient voir le jours dans les années qui suivent.
« Il a réglé la course, est sorti en sifflotant et, sans se retourner, il a soulevé son chapeau en guise d’adieu », telle est la dernière image qu’a laissée Soren. Nous sommes à Bordeaux, en novembre 2017, et ce musicien et producteur âgé de cinquante-huit ans a demandé au chauffeur de taxi de le déposer à l’entrée du Pont de pierre. Après, plus rien… plus de Soren. Qu’est-il advenu ?Le roman de Francis Dannemark et Véronique Biefnot s’ouvre sur cette disparition et met en récit plusieurs voix. Elles ont toutes connu Soren, de près ou de loin. Chacune d’elles plonge dans ses souvenirs, exhume des moments passés en sa compagnie, des instants de sa vie et, dans une polyphonie où les sonorités tantôt se répondent tantôt…
Thomas J. Willson, ses filles, son fils, et la fin des temps
Tom est un jeune quadragénaire qui élève seul ses trois enfants, Agnès, Axel et Aude, qui ont respectivement 15, 9 et 6 ans. Même s’il exercice un métier qui le passionne – auteur pour la jeunesse –, le quotidien est une épreuve pour lui depuis le décès de sa femme. Il s’efforce de garder le cap un jour après l’autre pour aller de l’avant malgré sa tristesse. Heureusement, ses enfants sont là, avec leur caractère bien trempé, pour animer ses journées et combler le silence de la solitude. Il faut dire qu’avec une ado en guerre contre le patriarcat constamment greffée à son portable, un garçon hyperactif qui pose beaucoup de questions et une petite fille particulièrement intelligente, il n’a pas de quoi s’ennuyer. Grâce à eux, Tom se laisse porter par ce joyeux bordel, qu’il doit tout de même recadrer de temps à autre pour éviter les débordements. C’est donc en compagnie d’un reportage sur la famine grandissante sur le continent africain que nous dégustons notre poulet rôti, notre salade de maïs et notre pain, accompagnés d’une sauce aux champignons un peu trop liquide. – Pourquoi n’ont-ils rien à manger ? demande Axel. – Le capitalisme et les puissances mondiales les privent de leurs propres ressources en attisant des conflits internes pour s’approprier leurs terres, lui explique Aude. Ils alimentent la guerre civile afin de faire du profit au détriment du peuple qui souffre. Je suis fasciné par son intellect. Moi, à son âge, j’avais pour ambition de lécher tous les marqueurs de ma trousse afin de déterminer si le goût changeait en fonction des couleurs. La réponse est non. Du moins pour l’arrière-goût. – Ne t’occupe pas de ça, dis-je à Axel. Ça se passe loin d’ici. Un jour, Aude annonce l’arrivée des signes de la fin des temps. Au début, Tom n’y croit pas et tente de la convaincre du contraire en associant cette lubie au décès de sa femme, symbole de la fin du monde pour sa fille. Des événements étranges apparaissent cependant dans le monde entier : une vague de violences inexpliquées, des intempéries suivies de pillages, des lucioles rouges figées dans l’air, des milliers d’animaux qui disparaissent dans tel pays, se multiplient dans tel autre… Ces phénomènes interpellent Tom, d’autant plus qu’il est amené à vivre des situations inexplicables troublantes qui le poussent à croire de plus en plus à la prophétie de sa fille…Lorsqu’une folie meurtrière se manifeste dans le monde entier suite au passage d’une comète, Tom ne doute presque plus de l’issue des événements récents. Sa seule priorité est alors de protéger ses enfants et de les rassurer face à leurs questions dont il ignore les réponses : est-ce vraiment la fin des temps ? Que faut-il faire ? Essayer de l’arrêter ? Si oui, comment ? Ou accepter l’issue inéluctable et faire comme si de rien n’était en l’attendant ?On pourrait imaginer que le récit Thomas J. Willson, ses filles, son fils et la fin des temps est une dystopie grave et pesante, mais il n’en est rien. Le récit de Julien Léonard est davantage une histoire drôle sur la fin des temps, même si cela parait difficile à croire de prime abord. Nous voyons évoluer au quotidien une famille qui tente de ne pas disjoncter face à un événement grave qui se profile à l’horizon, et comme le protagoniste ne se prend pas au sérieux et est animé par un pragmatisme prudent face à toute cette absurdité, nous pouvons lire des scènes cocasses assez savoureuses (« Je me souviens qu’autrefois j’étais son héros. Désormais, je crois qu’elle me prend pour une sorte de chimpanzé moitié savant moitié débile »).Mais ne vous y trompez pas, derrière cette folie douce se cache une vraie profondeur, avec des questions existentielles sur le sens de la vie et des vérités générales justes parfois cruelles.– Faut qu’on refasse le cinéma 4D ! dit Axel. – Non, on retourne au manoir hanté ! revendique Aude. – Eh ! C’est grâce à moi qu’on est ici, alors c’est moi qui décide, intervient Agnès. On se refait le Super Flash ! J’ai déboursé deux cent cinquante euros pour les tickets et bravé les embouteillages durant plus de quarante-six minutes pour arriver jusqu’ici, mais apparemment, c’est grâce à Agnès qu’on y est. Soit ! Après tout, ressentir l’euphorie et l’excitation de mes gosses n’a pas de prix. Quelques jours plus tôt, nous étions terrés dans une cave, apeurés, guettant les échos d’un monde devenu cinglé, et nous sommes là à nous demander quelle sera la prochaine attraction. Le monde se remet toujours à tourner. L’être humain est fragile, il fait ce qu’il peut pour se détourner de ses peurs et se mettre à l’abri de la folie du monde. Tom Willson arrivera-t-il à protéger ses enfants face à la fin des temps ? Séverine…