Virginia Woolf, écrire dans la guerre

RÉSUMÉ
Essai sur l’engagement pour les causes féministe et pacifiste au XXe siècle. Les textes et la riche correspondance de Virginia Woolf sont un témoignage de sa lutte contre les préjugés du milieu bourgeois dont elle est issue.
À PROPOS DE L'AUTEUR
Pascale Seys

Auteur de Virginia Woolf, écrire dans la guerre

Docteure en philosophie, Pascale Seys partage son temps entre l’enseignement et la radio où elle produit et présente des émissions consacrées à la vie des idées. Elle est l’auteure de plusieurs ouvrages dont Connais-toi! Toi-même! (2021), Si tu vois tout en gris, déplace l’éléphant (2019) et Et vous qu’en pensez-vous ? (2018), publiés aux Éditions Racine. Elle a également publié La Poésie comme mode d’emploi du monde aux Éditions des Midis de la Poésie (2019).
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

De Virginia Woolf nous ne connaissons que peu de portraits. À vrai dire, toujours le même, présenté sous différentes nuances de gris. Fantomatique, transparente, Woolf nous apparaît sous un angle unique. Dans cet essai concis et parfaitement maîtrisé, Pascale Seys et Carine Bratzlavsky ajoutent une dimension à l’image fatiguée de l’autrice anglaise : on l’y découvre mouvante, mordante, habitée d’un feu que ni les conventions ni l’épouvantable marche du monde ne parviennent à étouffer.Il est rare, au cours de l’Histoire, qu’un homme soit tombé sous les balles d’un fusil tenu par une femme ; la vaste majorité des oiseaux, des animaux tués, l’ont été par vous et non par nous.À travers l’étude rigoureuse…


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Plus de soixante ans après le Traité de Rome, peut-on dire que l’Europe est démocratique ? C’est l’une des questions que pose Véronique De Keyser, ancienne députée socialiste européenne (de 2001 à 2014) et professeure émérite de psychologie à l’ULiège, dans son livre Une démocratie approximative. L’Europe face à ses démons, lauréat du Prix du livre politique 2018 . La création de l’Europe après la Deuxième guerre mondiale symbolisait la réconciliation des peuples sur un champ de ruines. Jusqu’au début des années 2000, les crises qu’elle a traversées ont été surmontées et son existence n’a jamais été vraiment questionnée. Il n’en est plus de même aujourd’hui (…) L’Europe a encore ses défenseurs, mais ses détracteurs se font de plus en plus nombreux . Ces dernières années, la fragilisation des services publics, l’austérité consécutive à la crise financière de 2008, la question de l’immigration et des réfugiés, l’irruption des attentats islamistes sur le continent ont transformé l’Europe de l’ouverture et de la solidarité en une forteresse frileuse, repliée sur ses états.Certains signes interpellent l’autrice : le succès électoral des partis d’extrême-droite souligne le retour des discours de haine de l’Autre, parallèlement à la montée de l’euroscepticisme, fondé sur «  une rhétorique du complot ; c’est la faute à l’Europe, l’Europe totalitaire, l’Europe des technocrates  ».Or, l’UE fait face à des procès infondés : «  on reproche souvent ‘à l’Europe’ de ne pas faire de social, de ne pas avoir une politique d’immigration commune, de favoriser le dumping par manque d’harmonisation fiscale européenne – mais, il s’agit de domaines sur lesquels, pour l’instant, elle n’a pas de compétence  ».Dès lors, pour éclairer ce qui se passe en Europe et l’émergence des «  démons  » qui la guettent, Véronique De Keyser fait appel à des notions définies par le psychanalyste Jacques Lacan : le symbolique, l’imaginaire et le réel.À l’origine, l’Europe s’enracine dans une volonté de transcender un réel historique tragique : proposer «  une réponse à l’horreur de la Seconde Guerre mondiale. Mais une réponse solidaire, née dans la résistance et les camps de concentration  ». Une Europe soucieuse d’altérité, de coopération entre les peuples.Mais l’Europe n’a pas tenu ses promesses démocratiques : elle a échoué à incarner un pouvoir symbolique tutélaire. Soumise à l’influence des lobbys économiques, à la remorque des grandes instances financières (Banque mondiale, Fond monétaire international), guidée par des fonctionnaires ultra-libéraux non élus, elle n’apparaît pas garante de l’intérêt général et n’a cure de protéger les populations, ce qu’a clairement démontré le traitement indigne qu’elle a réservé à la gestion de la crise grecque.Pour corser le tout, l’Europe ultra-libérale, non contente de torpiller les démocraties en difficulté, a contribué à l’essor des «  dérapages de l’imaginaire  » réactivant les démons de l’extrême : «  Exploitant le sentiment d’injustice et de frustration de communautés ou de groupes objectivement défavorisés, les tribuns populistes produisent une rhétorique qui mobilise exclusivement l’imaginaire (…) Le populisme c’est d’abord l’absence de pluralisme. Et donc de confrontation à l’Autre  ».Suivant Jürgen Habermas, Véronique De Keyser détecte, à travers ces mouvements contradictoires, une «  dialectique ouverture/fermeture  » (Jürgen Habermas, Après l’état-nation ) à l’œuvre en Europe : des «  réseaux d’échange  » , économiques et financiers, ouverts tous azimuts face à des « mondes vécus » par les citoyens, fermés sur eux-mêmes. En un mot, une Europe qui enchante les capitalistes et inquiète les populations.Serait-il dès lors possible de réconcilier l’Europe avec les peuples qu’elle a si longtemps snobés ? Pour Véronique De Keyser, il n’y a pas quantités de solutions : «  1) ou l’Europe implose en sauvant les meubles (comme sa zone de libre-échange) et alors chaque état membre est nu par rapport à ses propres démons nationalistes 2) ou l’Europe intègre une dimension sociale et citoyenne qui lui manque totalement. Il n’y aura pas de troisième voie  ».Pour résoudre cette équation, Véronique De Keyser fait confiance aux jeunes générations qui, en quelques années, ont appris à maîtriser efficacement les outils numériques et investi massivement les réseaux sociaux avec une capacité de mobilisation politique étendue, sinon planétaire. De quoi promouvoir, selon l’autrice, une démocratie approximative , positive, bien que dépourvue de fonctionnement institutionnel, à l’image de la «  connaissance approximative  », multiple, massive, vivante et non hiérarchisée, qui s’est développée…