Capucine est très claire : elle avait vingt-trois et vingt-six ans. Avec le même garçon, précise-t-elle. La première fois, il s’agit d’un oubli de pilule, mais comme ses règles sont irrégulières, elle ne s’en rend pas compte tout de suite. « Tant mieux si vous n’avez pas vos règles de temps en temps », lui avait dit une fois sa gynéco. Quand les nausées commencent, elle s’inquiète. « J’avais vingt-trois ans, j’étais aux études, et je n’avais même pas réfléchi à la possibilité d’avoir un enfant. C’était une évidence que je n’en voulais pas et mon copain non plus. »
La parole féminine se libère peu à peu dans de nombreux champs jusque-là secrets, ou discrets : les règles, le harcèlement, le viol, l’injonction à la jeunesse et à la minceur, le post-partum, et plus récemment l’endométriose ou la maternité regrettée. Pourtant, l’avortement reste toujours un tabou. De quoi ce silence est-il le signe ? Entre les discours clivants, il ne reste guère de place pour le vécu, le sensible, la singularité des expériences.
Forte de sa pratique d’écrivaine du réel, Dominique Costermans a rencontré douze femmes qui ont eu recours à l’IVG. Avec ces douze récits, ces douze confidences courageuses et souvent bouleversantes, l’autrice espère entrouvrir la porte à un autre discours sur l’avortement, bienveillant, respectueux, libérateur.
Autrice de L’impensé de l’IVG
Une situation d’appel, une secousse, des pourcentages mais « [d]errière ces chiffres cependant, pas de chair, pas de vécu, pas d’histoire, guère de contexte ». Une question de départ donne alors corps à cet Impensé de l’IVG : « Qui sont ces femmes qui avortent ? » ou, à plus forte mesure, « que disent les femmes quand elles peuvent parler de leur IVG ? »L’on assiste alors à l’éclosion de la parole de Garance, Marguerite, Églantine, Lilas, Flora, Capucine, Iris, Rose, Daphné, Violette, Anémone et Jasmine. Douze récits d’expérience d’interruption volontaire de grossesse, d’histoires vécues glanées et cueillies, sans effluve débordant, par Dominique Costermans.« Ces…
Lamartine critique de Chateaubriand dans le Cours familier de littérature
À propos du livre (4e de couverture) Les historiens contemporains des lettres françaises de Belgique tiennent avec raison que La Légende d'Ulenspiegel en est le livre fondateur. Toute fondée qu'elle soit, cette assertion a tardé à prendre forte d'évidence. Lorsque Charles De Coster fait paraître sont livre, en 1867, seuls quelques lecteurs perspicaces y prêtent attention sans parvenir à lui assurer une quelconque reconnaissance. Et c'est aussi pauvre qu'inconnu que l'écrivain meurt en 1879. Il est vrai que «La Jeune Belgique», quinze ans plus tard, reconnaît son rôle, mais le statut de son livre n'en est en rien changé : il a peu de lecteurs, il n'est pas pris au sérieux. Tel n'est pas le cas du jeune Joseph Hanse dont l'Académie royale de langue et de littérature françaises s'empresse, dès 1928, de publier la thèse de doctorat consacrée à Charles De Coster et dont Raymond Trousson écrit aujourd'hui dans sa préface : «Ce coup d'essai était un coup de maître. Soixante-deux ans après sa publication, ce livre demeure fondamental, indispensable à quiconque entreprend d'aborder l'uvre magistrale qu'il mettait en pleine lumière.» Devenu introuvable, enfin réédité aujourd'hui, le Charles De Coster de Joseph Hanse, qui a ouvert la voie à toutes les études ultérieures et internationales sur le sujet, fera figure, pour beaucoup, d'une découverte et d'une…