Réinventer le roman


RÉSUMÉ

« À l’époque du Nouveau Roman, on ne se concevait pas comme mineurs. Nous avions des ambitions démesurées qui n’avaient aucun rapport avec ce qui est avouable… »
Dans ces entretiens entre Benoît Peeters et Alain Robbe-Grillet, filmés en 2001 et retranscrits pour la première fois dans cet ouvrage, le maître du Nouveau Roman frappe par son intelligence, son humour et sa joyeuse mauvaise foi.
En conteur brillant, il évoque sa jeunesse dans une famille d’extrême-droite et ses débuts comme ingénieur agronome, avant de se livrer sur son métier d’écrivain. Grand connaisseur de l’oeuvre de Robbe-Grillet, Benoît Peeters parvient à l’entraîner au-delà des sentiers battus et ressuscite avec lui le climat de toute une époque, peuplée de figures incontournables comme Roland Barthes, Jean-Paul Sartre et Marguerite Duras…
Ce portrait à deux voix séduira autant les spécialistes de Robbe-Grillet que ceux qui ignorent presque tout de son œuvre.


À PROPOS DE L'AUTEUR
Benoît Peeters
Auteur de Réinventer le roman
Benoît Peeters est né à Paris le 28 août 1956. Il vit à Bruxelles depuis 1978. J’écris depuis bien longtemps. J’ai publié de nombreux livres – trop peut-être. J’ai la chance de vivre surtout, comme on dit, «de ma plume». Mon plus grand plaisir est dans la variété : je me suis défini un jour comme un “pervers polymorphe de l’écriture”, c’est-à-dire un grand enfant. Je me serais vite sclérosé, ou ennuyé, si je n’étais que scénariste de bande dessinée et j’aurais manqué bien des choses si j’étais resté uniquement romancier. La réflexion me passionne autant que la fiction, le cinéma autant que la photographie.. Je continue de le croire : entre ces domaines, les échanges peuvent se faire avec souplesse, loin de tout cloisonnement et de toute hiérarchie des genres. Je serais incapable de définir mon style, mes contenus de prédilection. Ma seule envie est de changer sans cesse, d’évoluer, d’aborder de nouveaux territoires. Mais je sais que j’aime à la fois le récit et l’innovation formelle, l’analyse et le mystère, l’étrange et le vraisemblable. J’écris pour continuer, à ma façon, à ma mesure, le plaisir que m’ont procuré ceux que j’admire depuis toujours : Hergé, Verne et Dumas, Kafka, Borges et Winsor Mc Cay, Paul Valéry, Julien Gracq, Georges Perec — tant d’autres. Sans oublier Proust dont l’œuvre immense continue de me faire peur au moins autant qu’elle me fascine. Je ne sais si je suis écrivain. Peut-être le deviendrai-je un jour.  

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Vivre au milieu des livres, quel amoureux de la littérature, quel fervent lecteur n’en a rêvé ? Une vision romantique de la vie de libraire, née à l’adolescence, et que le passage des années, le sens des réalités ont tempérée sans l’altérer. Une librairie demeure un royaume, un monde où palpitent des histoires, des pensées, des émotions, des songes… Et rencontrer un libraire de vocation, de passion, de conviction nous ouvre des horizons, des vibrations… Singulièrement un libraire bouquiniste, si l’on en croit l’ode exaltée de John Cowper Powys : « Ah ! le splendide conservatoire de toutes les folies humaines qu’une boutique de livres d’occasion  ». Serge Meurant et Frédérique Bianchi ont longuement conversé, alors qu’il était hospitalisé, avec Jean-Pierre Canon, libraire de La borgne agasse , qui ouvrit sa première enseigne au cœur de Bruxelles en 1970, les trois suivantes à Ixelles, habitant, animant chacune d’une présence intense sous sa discrétion. Lire aussi : Libraire, une passion pour la vie , hommage à Jean-Pierre Canon La maladie l’a emporté, mettant fin à une aventure, un engagement personnels qui rayonnent dans le petit livre d’entretiens qui paraît aujourd’hui aux éditions Les carnets du dessert de lune sous le beau titre Dans l’odeur des livres et le parfum du papier d’Arménie . La borgne agasse (La Pie borgne), ainsi s’appelait une auberge de son pays natal de Beaumont, explique d’entrée de jeu le libraire. Ses domaines d’élection étaient depuis toujours la littérature prolétarienne, l’anarchisme, le monde des Tsiganes. Voisinant avec un rayon très dense d’écrivains belges, des livres et albums pour enfants, une moisson de romans policiers, d’Arsène Lupin aux auteurs scandinaves actuels. Et une section dédiée à l’Afrique, qui s’est étoffée depuis son installation, la dernière, dans le quartier Matonge.Au fil des saisons, il s’est lié d’amitié avec plusieurs écrivains venus signer leurs livres à La borgne agasse . Raymond Ceuppens, le plus proche. André Dhôtel, «  un grand ami  ». Jean-Claude Pirotte : «  Nous avons entretenu une correspondance qui a duré plusieurs années, de 1986 à 2014, année de sa mort  ». Claude Haumont, dont il retient particulièrement Trom , petit livre attachant et poignant. Christine Van Acker, qui lui écrit souvent…Parmi ses auteurs de prédilection, il nomme Henri Bosco, Jean Giono qu’il a rencontré lorsqu’il était adolescent. Et réserve une place à Neel Doff, sur qui Henry Poulaille avait attiré son attention, et dont il a préfacé la réédition en 2015, chez Plein Chant, d’ Elva , suivi de Dans nos bruyères , après avoir publié sa correspondance avec Poulaille.Il confie le plaisir captivant, irremplaçable, de découvrir des textes méconnus, presque ignorés, de mener des recherches autour d’eux, et de les faire connaître. «  Le côté passionnant du métier, c’est de continuer à apprendre parce qu’on apprend toujours, c’est un domaine qui n’est jamais clos.  »Dans cet esprit, il suit aussi certains éditeurs, tels Georges Monti (Le temps qu’il fait) etEdmond Thomas (Plein Chant), qui, loin de Paris, constituent des catalogues d’une richesse rarement mise en lumière.Jean-Pierre Canon ponctue cette retraversée d’un sourire : «  J’ai conscience d’être parfois anachronique. On me dit : « Oh, ça existe encore des librairies comme ça ? »  »Oui, elle a existé pendant plus de quarante-cinq ans, et tissé des liens précieux avec de nombreux amoureux des livres.Ces entretiens, même s’ils nous laissent un goût de trop peu, en gardent la trace vive, l’empreinte fidèle.Jean-Pierre Canon fut libraire bouquiniste à Bruxelles pendant plus de quarante ans à l’enseigne de  la Borgne Agasse . Cet entretien, réalisé peu avant sa mort en janvier 2018, relate son parcours de libraire, ses rencontres, ses amitiés et ses correspondances avec de nombreux auteurs (Pirotte, Ceupens, Dhôtel…) et revient sur la littérature ouvrière dont il possédait un fonds extrêmement riche et varié qui pourrait faire le bonheur des chercheurs.…