Sophie Pirson nous donne à lire les fragments de ses nombreuses conversations avec Fatima Ezzarhouni, une femme rencontrée dans un programme de médiation. Rien n’est anodin dans l’espace de parole qui a permis une entrevue surprenante entre les deux femmes, l’une étant une Bruxelloise dont la fille a été blessée lors de l’attentat de Maelbeek, et l’autre, une Anversoise d’origine marocaine dont le fils radicalisé est parti en Syrie.Nous comprenons rapidement que les 2 protagonistes refusent de devenir ennemies. Cette évidence partagée ouvre la voie vers leur rencontre, à la découverte de leur part commune d’humanité, mais aussi de leur altérité. Elles auraient toutes les raisons de basculer dans la haine, la tristesse ou l’amertume, mais les larmes suscitées…
Durant les saisons qu’a duré le procès des attentats de Bruxelles, Sophie Pirson tient un carnet de bord. Quatre saisons plus une offre une immersion poétique dans le procès des attaques terroristes de Bruxelles et parait aujourd’hui aux éditions L’Arbre à Paroles, dans leur collection « iF » dirigée par Antoine Wauters. L’autrice, à la suite de ce jour funeste du 22 mars 2016, y avait déjà consacré deux récits Le printemps c’était hier (Indekeuken éditions, 2018) – lequel clôt la présente édition – et Couvrez les biens, il fait froid dehors… (Éditions du Cerisier, 2021).En approchant la date du procès des attentats de Bruxelles, j’imagine que dans ce lieu de justice, des mots comme pardonner, abolir, amnistier, effacer, excuser, gracier, oublier, réhabiliter,…