Quelqu’un à qui parler

RÉSUMÉ

Le 9 novembre 1959, Télé-Accueil recevait ses premiers appels de personnes en quête d’une oreille attentive, de « quelqu’un à qui parler ». Depuis, soixante-cinq années se sont écoulées et aujourd’hui encore, des citoyens bénévoles, formés et soutenus par des professionnels, écoutent 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, celles et ceux qui ont besoin d’une oreille attentive.
Cette association, remarquable par son travail et sa longévité, a également toujours œuvré pour que l’art et le public se rencontrent. C’est dans ce double esprit que ce livre anniversaire est né. Au-delà de la commémoration, ce recueil de nouvelles donne la possibilité à de belles plumes des lettres belges d’explorer le thème de la parole et de l’échange.

 

Les autrices et auteurs réunis pour ce recueil explorent le thème avec nuance et l’ancrent dans l’ici et maintenant.
Nicole Malinconi plonge le lecteur dans l’émergence de la parole tandis que Xavier Deutsch rappelle l’espace dont elle a besoin pour s’épanouir. C’est dans l’entre-deux de la complicité et de l’image prise ou donnée que se tisse le récit de Veronika Mabardi. François Emmanuel explore les dits et les non-dits du couple. Céline Delbecq rappelle combien la parole peut être destructrice ou porteuse d’espoir. C’est tout en douceur que Bérénice De Waen-Gaudissart fait se rencontrer deux personnages dont les solitudes se répondent et s’apaisent. Virginie Jortay brosse un tableau grinçant de mots creux et violents avant ceux de la reconstruction de son héroïne. C’est dans les pas de prévenus que Geneviève Damas se glisse pour une rencontre avec son narrateur-journaliste. Et Laurent Demoulin s’interroge sur la nécessaire parole à donner aux sans-voix tout en posant la question de la légitimité.
Les dessins tout en puissance de Kitty Crowther accompagnent les nouvelles sans les illustrer. Ces personnages donnent une nouvelle dimension aux paroles échangées.

NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Le premier centre de Télé-Accueil belge a été créé à Bruxelles le 9 novembre 1959 par le Chanoine Raymond Van Schoubroeck. Sorti assez rapidement du giron de l’Église, il a évolué au cours des décennies tout en maintenant son objectif premier : accueillir par téléphone, vingt-quatre heures sur vingt-quatre, dans l’anonymat, toute personne désirant parler à quelqu’un et sortir de son isolement. Avec l’évolution des techniques, l’écrit conversationnel a aussi trouvé sa place, avec le chat. Si on le sait moins, on ne peut que saluer une autre fonction de cette ASBL. Témoin de l’évolution des phénomènes sociaux, le Télé-Accueil agit en tant qu’Observatoire social. Avec d’autres acteurs, il répercute les tendances, les questions émergentes aux…


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Stagiaire au spatioport Omega 3000 : et autres joyeusetés que nous réserve le futur

Avant d’être nouvelliste, Ploum , alias Lionel Dricot, est blogueur. Celles et ceux qui le suivent sur ploum.net y découvrent régulièrement, en français et en anglais, des réflexions sur les logiciels libres, sur les monopoles des GAFAM ou sur notre dépendance aux médias sociaux. C’est que l’impact des technologies sur l’humain préoccupe Lionel Dricot, qui est ingénieur de profession. Sur son blog, il raconte son départ des réseaux, puis, à partir de janvier 2022, son expérience de déconnexion totale, lors de laquelle il ne s’est plus autorisé que quelques minutes quotidiennes d’accès au web. Ses billets, volontiers didactiques, nourris d’expériences personnelles ou professionnelles, sont ponctuellement prolongés par des textes de fiction, récits d’anticipation ou uchronies. On ne s’étonnera donc pas que Ploum signe cet ouvrage de science-fiction, paru dans la collection sous licence libre de l’éditeur suisse PVH.Comme tous les premiers recueils d’écrivains travaillés par la fiction depuis l’adolescence, Stagiaire au spatioport Omega 3000 … présente une certaine hétérogénéité, heureusement amoindrie par l’omniprésence d’un humour tantôt absurde, tantôt sardonique. On y trouve des nouvelles de dimensions diverses, écrites de 1999 à 2022. La huitième, « Le mur du cimetière », est une microfiction de cinq lignes ! La majorité des autres se séparent en deux catégories : des écrits plus anciens, souvent inspirés de rêves et qui regardent vers l’âge d’or de la science-fiction, et des écrits récents qui s’inscrivent dans le champ de l’anticipation et empruntent certains codes du cyberpunk. Au fil de notre lecture, nous passons dès lors d’Isaac Asimov à David Graeber.Le livre lui-même semble vouloir s’inscrire dans une tradition : sa couverture monochrome, qui mélange aplats et points de trame, rappelle l’époque de la sérigraphie. Quant au choix du papier, il évoque nécessairement les pulp magazines . La posture de blogueur ressurgit aussi à chaque détour, car Ploum fait suivre ses nouvelles d’un encart explicatif, où il décrit son objectif ou ses inspirations. Notons en outre le procédé original du « titre caché » : une nouvelle non renseignée au sommaire est insérée tête-bêche à la fin du recueil, à la manière des chansons bonus rencontrées dans certains albums de musique.En deux-cents pages à peine, Ploum couvre un large panel de thèmes : l’aliénation par le travail vide de sens, l’absurdité administrative, l’escalade sécuritaire, les arnaques marketing, le danger du tabagisme… Je ne sais si je redoutais le plus de prendre la parole ou de devoir écouter les longues jérémiades de ces inconnus persuadés de pouvoir apprendre quelque chose en racontant leur vie et dormant quelques heures sur une chaise. J’avais assez d’expérience professionnelle pour savoir que toute compétence durable ne s’apprenait qu’à travers un processus long et laborieux, que le terme « formateur » n’était qu’un pudique néologisme pour « assistant social en charge des employés qui gagnent leur vie, mais qui s’emmerdent ». Il existe, le long de tels fils rouge, quelques méchantes ornières : en premier lieu, le cynisme et la démagogie. Ploum s’en garde généralement, mais glisse parfois dans certaines facilités, telles les poncifs des «  irresponsables politiques  » ou des «  cancers causés par les fumées de cannabis  ». C’est surtout dans quelques nouvelles de la veine anticipative que tout son talent se révèle. Deux d’entre elles, en particulier, sont issues des « lettres du futur » qu’il publiait sur son blog. Dans « La nuit où la transparence se fit » (encore un clin d’œil à Asimov), il évoque les transports du futur, la recherche d’emploi via algorithme, la finance décentralisée et la fuite générale de données personnelles. Ce récit, d’une actualité brulante, vise juste et rappelle que la science-fiction touche au politique. Le technocapitalisme est magique : les pauvres ne peuvent pas le remettre en question. Les riches ne veulent pas le remettre en question. 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