Pardonne oui pardonne
qu’aucune parole ne porte
si elle n’est répétée par la foule
contrairement au poète
son chant n’est pas l’entièreté
de l’oiseau
Longue litanie, prière, évocation du toujours vivant dans cela même qui s’est fait invisible et qui depuis l’autre côté de la frontière nous inspire encore. Celles et ceux que notre souffle a côtoyés, en les accompagnant, attisent le feu du poème qui leur est dédié.
Otto GANZ, Prière de l’exaltation, MaelstrÖm, coll. « 414 », 2021, 16 €, ISBN : 978-2-87505-390-9Affaire de maîtrise quecette pureté dont l’existencene se retrouve qu’à l’état sauvagela lumière brute frappantdroite ligne affleurée aurevers du thorax et des paumes Encres, gouaches, acrylique, café, liquides organiques émulsionnés : à l’instar de la technique de la « tempera » utilisée avec ces matières pour le dessin d’Otto Ganz reproduit en liminaire au recueil Prière de l’exaltation, le verbe du poète détrempe les contorsions du monde, en délaie les spasmes et les larmes. La langue d’Otto Ganz navigue à vue, du « voir » à la « voix »,…
Anna AYANOGLOU , Sensations du combat , Gallimard, 2022, 88 p., 13 € / ePub : 9,49 €…
Petits poèmes pour passer le temps
Derrière une jolie couverture qui fait penser à l’univers d’ « Alice au pays des merveilles », on découvre un monde en-dehors du temps. Un monde de poésie imaginé par Carl Norac, et mis en images par Kitty Crowther. Avec de simples crayons de couleur, l’illustratrice réalise des merveilles. Il y a du rêve, de l’étonnement et de l’étrange dans ce recueil de poésie, qui parle du temps, des saisons et des fêtes rythmant notre quotidien. Il y a des comptines à dire et d’autres à chuchoter, il y a de fausses fables et de vrais dialogues. L’auteur s’amuse à nous surprendre avec ses petits textes gentiment absurdes qui délivrent des images relevant du merveilleux. L’auteur joue avec la langue et tous les éléments liés au temps : de l’horloge au coucou en passant par l’hirondelle qui fait le printemps. Les illustrations méritent qu’on s’y arrête. Elles appartiennent à l’univers des songes et du conte. Un sentiment d’exaltation se dégage parfois des gestes des personnages. Certains ont de grands yeux, les yeux de ceux qui voient loin,…
Ma dernière cendre sera plus chaude que leurs vie… Ce premier exergue ouvre le recueil Incandescence…