Pour être simple, et même simpliste, disons qu’un écrivain est quelqu’un qui bien sûr écrit, mais qui surtout écrit pour être publié, le contrat d’édition pouvant être établi après coup. Internet sans doute a changé la donne, en permettant de se publier, au lieu d’être publié. La posture de l’autofiction dispose désormais des techniques de l’autopublication. Mais enfin un traducteur ne pratique pas l’autofiction, du moins dans un sens direct, et reste un praticien qui a obtenu un contrat de traduction rémunéré d’avance, pour se mettre à traduire ce qui peut être une œuvre qu’il a lui-même proposée. Si, concernant les milliers de pages de James que depuis une trentaine d’années j’ai traduites, organisées, préfacées, commentées, presque toujours de ma propre initiative, après m’être assuré un éditeur prêt à me suivre, on parle d’identification ou d’empathie, ce suffrage pourrait flatter ma vanité avide d’homologation et blesser mon orgueil anxieux…