André Sempoux. L’écrit bref : comme givre au soleil




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Le Carnet et les Instants

André Sempoux est un écrivain doublement discret : il investit peu d’énergie dans son image publique et son écriture très concise convient mal aux lecteurs pressés. Poète, nouvelliste et romancier – mais aussi spécialiste renommé de la littérature italienne –, il a pourtant produit en quelques décennies une œuvre sensible, exigeante, profondément originale, saluée par de nombreux critiques et plusieurs prix littéraires. Âgé de 80 ans, il reçoit aujourd’hui un hommage insigne : la monographie que vient de lui consacrer Ginette Michaux, naguère professeure de littérature à l’U.C.L., directrice de la Chaire de Poétique, auteure de nombreuses publications scientifiques dont la postface de Moi aussi je suis peintre, réédité avec d’autres…


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Camille Lemonnier, Et s’il entrait dans la Pléiade ?

L’écrivain, critique, collaborateur du Carnet et les Instants , Frédéric Saenen persiste et signe. Il finissait son précédent essai, Camille Lemonnier, le « Zola belge » par ces mots : «  Le tour du Maréchal des lettres n’est-il pas venu d’être le prochain Belge à entrer de plein droit dans la collection de la Pléiade, après Simenon, Michaux et Yourcenar ?  » Un an plus tard, dans L’article , le mensuel des éditions Lamiroy, il propose Camille Lemonnier, Et s’il entrait dans la Pléiade ? une critique fiction d’anticipation. Nous sommes à l’automne 2029, sur le point de fêter le bicentenaire de la Belgique, la France a ratifié son adhésion à l’extrême-droite, Maurice Barrès a fait son entrée dans la Pléiade et le succès est fulgurant. À Paris, Frédéric Saenen est reçu dans les bureaux des éditions Gallimard par Céline Paridael, directrice de la Pléiade – il s’agit d’une anticipation optimiste, jamais une femme n’a encore dirigé la prestigieuse collection. Avec des racines anversoises, un patronyme sorti de La nouvelle Carthage et un grand professionnalisme, elle ne semble pas réticente à ce qu’un nouvel écrivain belge se retrouve envolumé sous la fameuse couverture de peau dorée à l’or fin, même si elle ne connaissait pas Camille Lemonnier avant la demande de rendez-vous de Frédéric Saenen (qu’elle prononce « Sénenne » ; tout comme elle dit « écoute » pour Eekhoud). Mais elle s’est renseignée, a lu partiellement Un mâle , Happe-chair , La fin des bourgeois et tient quelques avis et réserves sur le romancier. Pour les exposer, Frédéric Saenen a mis en place une disputatio pleine d’ironie, de finesse, d’enthousiasme où ses réponses à l’éditrice justifient la place de Camille Lemonnier parmi les plus grands écrivains de langue française (avec quelques incursions dans le wallon) : son incarnation de la complexité belge, son naturalisme en connexion avec «  les forces de l’instinct, quasi surnaturelles  » ; sa «  compénétration  » des tempéraments et des destinées, son lexique vertigineux, l’approche intimiste de la question sociale…Cet opuscule (environ cinq mille mots comme le prescrit la collection) est un exercice plein de vivacité, d’esprit pour donner envie de découvrir (sourire ironique) Camille Lemonnier, notamment aux professeurs de français de Belgique qui devraient le proposer en lecture à leurs élèves sans plus attendre – d’autant que la collection Espace Nord compte plusieurs de ses titres en son catalogue. Espace Nord, notre Pléiade à nous ? Michel Zumkir…