Malicieusement subversif et foncièrement indépendant, l’esprit d’André Blavier (1922-2001) frappe toujours ! D’un premier texte publié en 1938 à la préface d’Ubu Dieu en 2001, les textes rassemblés ici témoignent de cette « esthétique de la complicité » dont se réclamaient les membres de l’Oulipo et dont Blavier fut un des représentants belges. Les connivences, les centres d’intérêts se font jour, portés par un amour fou des mots ainsi qu’une inventivité jubilatoire. De la passion pour l’œuvre de Magritte à l’écriture de scénario, de la création de la revue temps mêlés en 1952 à la curiosité pour la littérature populaire d’un Malet ou d’un Mac Orlan, Blavier, le bibliographe des fous qui se disait « bibliofilou » fut au fond, presque malgré lui, un animateur incontournable de la vie littéraire en Belgique, hors tout académisme. Il aura fureté, « bricolé », fouiné dans les recoins les plus sombres des bibliothèques pour dénicher les plus obscures notes de bas de page.
Un parcours où l’humour et la légèreté font écho à une gravité plus essentielle oscillant entre l’intuition pataphysique de Jarry et la studieuse facétie de Queneau.
Auteur de Un bibliographe au pays des fous
Le terme de « bibliographie » entre dans le Dictionnaire de l’Académie française aux environs de 1760, mais on considère généralement le savant Gabriel Naudé (1600-1653) comme le premier bibliographe français en tant que tel. Et comment définissait-on Naudé en son temps ? Par sa fonction de bibliothécaire (notamment pour Mazarin), sa haute érudition, ses qualités de lettré, et son inscription personnelle dans le mouvement des penseurs libertins. Lui-même rédigea une Bibliographia politica, réunissant un vaste corpus de références et de textes consacrés à la chose politique. André Blavier (1922-2001) aimait à citer, au gré d’une conversation, cette « révérence » à Naudé, en qui il voyait…
Les influences anglo-saxonnes sur les lettres françaises de 1850 à 1880
À propos du livre Cette étude voudrait retracer l'action générale des influences anglo-saxonnes sur nos Lettres françaises de Belgique, de 1850 à 1880. L'Angleterre victorienne resplendit alors; les États-Unis conquièrent leur rang, imposent leur génie ; notre littérature, elle, malgré Van Hasselt, de Coster, Pirmez, semble marquer à peine sur la carte du Réalisme international. Il semble même que des temps ingrats soient revenus pour l'art, après ces années de 1815 à 1850, dont M. Gustave Chartier, dans Le Mouvement romantique en Belgique, a entrepris de révéler tout l'intérêt, montrant le dynamisme des influences étrangères et, parmi elles, des anglo-saxonnes. C'est le destin de ces dernières que nous suivons au cours des trois décades qui nous séparent encore de la Jeune-Belgique. Nous tenterons de dire leur sens dans sa plénitude, tel que nous le démêlons de l'écheveau cosmopolite et comme nous l'a livré l'analyse d'une vie intellectuelle, où littérature, philosophie et politique…
Préface de Jean Tordeur Textes de Jacques Detemmerman, Georges-Henri Dumont , Philippe Jones , Raymond Troussson À propos du livre (4e de couverture) Quelque soixante ans après sa mort (1936), la personnalité…
Est-il possible de revenir sur un texte aussi fondamental que la Genèse? Oui, répond Paul Nothomb, car toutes…