Un bibliographe au pays des fous

RÉSUMÉ

Malicieusement subversif et foncièrement indépendant, l’esprit d’André Blavier (1922-2001) frappe toujours ! D’un premier texte publié en 1938 à la préface d’Ubu Dieu en 2001, les textes rassemblés ici témoignent de cette « esthétique de la complicité » dont se réclamaient les membres de l’Oulipo et dont Blavier fut un des représentants belges. Les connivences, les centres d’intérêts se font jour, portés par un amour fou des mots ainsi qu’une inventivité jubilatoire. De la passion pour l’œuvre de Magritte à l’écriture de scénario, de la création de la revue temps mêlés en 1952 à la curiosité pour la littérature populaire d’un Malet ou d’un Mac Orlan, Blavier, le bibliographe des fous qui se disait « bibliofilou » fut au fond, presque malgré lui, un animateur incontournable de la vie littéraire en Belgique, hors tout académisme. Il aura fureté, « bricolé », fouiné dans les recoins les plus sombres des bibliothèques pour dénicher les plus obscures notes de bas de page.

Un parcours où l’humour et la légèreté font écho à une gravité plus essentielle oscillant entre l’intuition pataphysique de Jarry et la studieuse facétie de Queneau.

À PROPOS DE L'AUTEUR
André Blavier

Auteur de Un bibliographe au pays des fous

Né dans un milieu ouvrier, il accomplit des humanités modernes avant de se spécialiser dans la gestion des bibliothèques. Avec la guerre, il est déporté comme ouvrier en Allemagne et, à son retour (1942), il occupe une fonction de bibliothécaire à Verviers. Il s'éprend rapidement et accidentellement de l'oeuvre de Raymond Queneau (Chiendent et Les Enfants du Limon), avec lequel il entre en contact. André Blavier décide d'en faire la biographie... et écrit à Queneau. Les deux hommes se lient d'amitié. Entre eux, une véritable osmose s'installe.  Après la mort de Queneau (1976), Blavier crée un centre de documentation Raymond Queneau, à Verviers, et organise tous les deux ans un colloque international en son honneur. Ecrivain, poète, co-fondateur, avec Jane Graverol, du groupe Temps-Mêlés (1952), il organise des conférences (Andrée Sodenkamp, les exposés de Blavier sur les fous littéraires), des expositions (Magritte en 1953, Maurice Pirenne...), du théâtre, du cinéma, de la musique (Froidebise). En décembre 1952, sort le premier numéro de la revue Temps Mêlés. Pataphysicien, André Blavier adhère au Collège de Pataphysique (1950) et crée la Fondation de l'Institut luxembourgeois des Hautes Etudes pataphysiques (1965). Il décède en 2001.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Le terme de « bibliographie » entre dans le Dictionnaire de l’Académie française aux environs de 1760, mais on considère généralement le savant Gabriel Naudé (1600-1653) comme le premier bibliographe français en tant que tel. Et comment définissait-on Naudé en son temps ? Par sa fonction de bibliothécaire (notamment pour Mazarin), sa haute érudition, ses qualités de lettré, et son inscription personnelle dans le mouvement des penseurs libertins. Lui-même rédigea une Bibliographia politica, réunissant un vaste corpus de références et de textes consacrés à la chose politique. André Blavier (1922-2001) aimait à citer, au gré d’une conversation, cette « révérence » à Naudé, en qui il voyait…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Un bibliographe au pays des fous"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9174 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Le mouvement romantique en Belgique (1815-1850). II Vers un romantisme national

À propos du livre Nonum prematur in annum… L'exigeant précepte d'Horace a trouvé, cette fois, sa rigueur dépassée, puisque c'est de 1948 qu'est daté le premier tome du présent ouvrage. Bien malgré nous, il est vrai : des occupations professorales absorbantes, la maladie ensuite, puis de cruelles épreuves familiales ont, trop longtemps sans doute, retardé la rédaction, la mise au point et l'achèvement de ce tome II et dernier. On s'en excuse. Après un tel délai, peut-être n'est-il pas inutile de rappeler à cette place le dessein qui n'a pas cessé d'être le nôtre. C'est de poursuivre, dans le milieu belge, entre 1815 et 1850, une enquête attentive sur l'évolution des idées, des tendances et des réputations littéraires. La suivant à la trace, nous avons cherché à en préciser la marche dans les esprits et dans les écrits de ce temps. Revues et journaux, préfaces et critiques nous ont fourni l'essentiel de notre documentation. Nous avons tenu le plus grand compte des influences étrangères, et singulièrement de celle du romantisme français, dont la contrefaçon multiplie alors les oeuvres parmi nous. Et nous n'avons pas négligé de mesurer, quand il y avait lieu, les répercussions des événements politiques ou sociaux sur le devenir, en nos provinces, de la «chose littéraire». Notre propos a donc été, dans l'essentiel, l'étude d'un mouvement d'idées. On aurait tort de chercher ici un relevé complet des auteurs belges de l'époque romantique et un catalogue de leurs ouvrages. Nous avons, pour notre modeste part, essayé de tracer un tableau abrégé de cette époque de notre passé littéraire dans quelques chapitres de la grande Histoire illustrée des lettres françaises de Belgique, dont nous avons naguère dirigé la publication avec notre savant confrère et collègue, M. Joseph Hanse. On nous permettra d'y renvoyer. Ici, la production nationale nous intéresse avant tout dans la mesure où elle rend témoignage de la marche des idées littéraires ou en illustre le cheminement. Volontairement réduites au minimum, nos indications bibliographiques sont, strictement, celles des textes qui ont fourni nos citations ou autorisé nos conclusions. En d'autres termes, notre dessein a été ici, avant tout d'apporter une contribution valable à l'histoire des idées, er souhaitant qu'elle puisse servir à illustrer un jour ce que notre regretté maître Fernand Baldensperger appelait «une sorte de philosophie de la vie et du mouvement en littérature». Nous ne nous flattons pas d'y avoir réussi. Du moins espérons nous qu'on pourra trouver aux pages du présent tome, comme à celles du précédent, des citations nouvelles ou peu connue: et des témoignages inédits,…

Du toucher. Essai sur Pierre Guyotat

Le point de départ d’un texte philosophique sur l’écriture…

Pour une internationale du genre humain

En renouant avec la tradition du manifeste,…