Poèmes publiés par l’auteur de 1979 à 2011 autour du thème du voyage
Auteur de Amour quelque part le nom d’un fleuve
Alain DANTINNE, Amour quelque part le nom d’un fleuve, illustrations Jean Morette, Herbe qui tremble, 2020, 271 p., 17 €, ISBN 978-2-491462-00-0À vivre depuis quelques mois comme des reclus, on en viendrait presque à perdre le nord et dès lors, la notion du voyage. Étourdis, désorientés, nous n’avons, comme seul horizon, que celui de la chambre autour de laquelle nous bombinons. Dans cette attente de nouveaux départs, la lecture du volume-anthologie d’Alain Dantinne, Amour quelque part le nom d’un fleuve, ravive l’espoir. Celui non seulement d’envisager reprendre la route, entonner une fois encore le chant des pistes mais plus essentiel peut-être, celui de pouvoir choisir son exil intérieur. Et c’est…
Une grenade qui explose. Un bonze en torche vivante. 1963, Saigon suffoque.…
Mon corps, ce lieu de poésie témoin d’expérimentation criminelle
« Le 1 er avril 2020, une journaliste avait réagi à la lettre indignée que j’avais adressée à la Première Ministre belge du gouvernement de transition, Sophie Wilmès, face au scandale Proximus : alors que le peuple belge est confiné depuis le 13 mars en raison de la pandémie de Coronavirus, les médias révèlent que la compagnie de téléphonie belge s’apprête à déployer parcimonieusement la 5G sur l’ensemble du territoire. Vingt-sept communes en Flandre, vingt-six en Wallonie feraient l’objet de zones tests. Les responsables communaux et les citoyens avaient-ils été consultés ? Bien sûr que non ! » Ancrant son témoignage dans les bavures d’un geste politique indécent, l’auteure interroge la fuite en avant technologique et ultralibérale des sociétés numériques fondées sur des impératifs matérialistes et économiques au détriment de l’intégrité de la biosphère et de l’humanité. Illustration de couverture : Théo Bouvier Chanquia « Le 1 er avril 2020, une journaliste avait réagi à la lettre indignée que j’avais adressée à la Première ministre belge du gouvernement de transition, Sophie Wilmès, face au scandale Proximus : alors que le peuple belge est confiné depuis le 13 mars en raison de la pandémie de Coronavirus, les médias révèlent que la compagnie de téléphonie belge s’apprête à déployer parcimonieusement la 5G sur l’ensemble du territoire. Vingt-sept communes en Flandre, vingt-six en Wallonie feraient l’objet de zones tests. Les responsables communaux et les citoyens avaient-ils été consultés ? Bien sûr que non ! » Ancrant son témoignage dans les bavures d’un geste politique indécent, l’auteure, électrosensible, interroge la fuite en avant technologique et ultralibérale des sociétés numériques fondées sur des impératifs matérialistes et économiques au détriment de l’intégrité de la biosphère et de l’humanité. ÉCOUTER UN EXTRAIT : SonaLitté · Caroline Bouchoms - Mon corps, ce lieu de poésie…
Philippe Piette
29 septembre 2021
Un ouvrage de bonne facture, soigneusement imprimé et mis en page sur papier ivoire, dont le texte est agréablement associé aux dessins originaux colorés qu'il inspire à Jean Morette. Un écrin, assurément, pour la poésie de Alain Dantinne dans laquelle on se promène avec plaisir. Parfois pour y butiner une idée lumineuse, mais plus souvent pour y dévaler en quelques instants jusqu'au bout de la page les rapides de rimes presque inexistantes, désencombrées de majuscules et quasiment libres de ponctuations. Des textes qui rappellent donc la fluidité de l'eau sauvage, qui paraissent avoir été écrits sous le coup d'un flash, sur un bout de papier, le coin d'une table, un sous-bock, avant de prendre une forme délibérément buissonnière, plus recherchée qu'il n'y paraîtrait dans un feuilletage superficiel, au cœur de ce beau livre. Plus qu'un livre, une expérience.