Auteur de Amour quelque part le nom d’un fleuve
Alain Dantinne est né le 11 octobre 1951 à Namur.Il a entrepris des études de Lettre dans un premier temps, de Philosophie ensuite. Il a enseigné le Français (dans l'enseignement secondaire) et la Philosophie (à la faculté d'Architecture, à Liège). Cette expérience sera consignée dans un récit-essai, 68 rue des Écoles qui paraît en 2019 aux éditions Academia.
Il publie un premier recueil à compte d'auteur en 1979. Le suivant paraît aux éditions André De Rache en 1985, avec un avant-propos de Jean-Claude Pirotte. Cinq autres suivront. À partir de l'an 2000, il consacre une plus grande partie de son temps à l'écriture, il se met à écrire des romans, dont un pastiche, Hygiène de l'intestin, publié aux Éd. Labor. La Promesse d'Almache et Brise de Mère trouveront place dans la collection "Plumes du Coq" aux éditions Weyrich. Il écrit régulièrement dans Les Amis de l'Ardenne, la revue de Charleville. En 2020, les éditions de "L'Herbe qui tremble" publient une anthologie de ses principaux poèmes, Amour quelque part le nom d'un fleuve.
Fils naturel du Velvet Underground et du surréalisme, Alain Dantinne n'a jamais pu placer ses mots dans les vers cadencés de la poésie élégiaque et, s'il utilise le sonnet ou le rondeau, c'est pour mieux en pervertir la forme, en faire surgir tout le poids de l'Existé. Sa révolte intérieure, son indicible déchirure recherchent de grands espaces telluriques; il prend alors la route, traverse des cordillères, se perd dans des villes gigantesques, où il frotte sa solitude à la peau du monde. La poésie est pour lui le lieu, le seul, de la réconciliation impossible.
Philippe Piette
29 septembre 2021
Un ouvrage de bonne facture, soigneusement imprimé et mis en page sur papier ivoire, dont le texte est agréablement associé aux dessins originaux colorés qu'il inspire à Jean Morette. Un écrin, assurément, pour la poésie de Alain Dantinne dans laquelle on se promène avec plaisir. Parfois pour y butiner une idée lumineuse, mais plus souvent pour y dévaler en quelques instants jusqu'au bout de la page les rapides de rimes presque inexistantes, désencombrées de majuscules et quasiment libres de ponctuations. Des textes qui rappellent donc la fluidité de l'eau sauvage, qui paraissent avoir été écrits sous le coup d'un flash, sur un bout de papier, le coin d'une table, un sous-bock, avant de prendre une forme délibérément buissonnière, plus recherchée qu'il n'y paraîtrait dans un feuilletage superficiel, au cœur de ce beau livre. Plus qu'un livre, une expérience.