Les suivez-vous parfois des yeux, ces Cumulus « Lourds comme des / Boules d’angoisse » ?Regardez-vous comment « Des étoffes de Stratus / Cachent la lune et les étoiles » ?Vous arrive-t-il de reconnaître là-haut « Des Cirrostratus / Comme de légères traces / Laissées par le pinceau / D’un peintre distrait » ? D’imaginer le message que porte peut-être, à notre insu, « Ce Cumulonimbus / Qui s’élève / Et se tortille / Au-dessus des derniers / Toits des maisons / Du village » ? D’attendre le moment où « Le soir venu / Les Altostratus / Ont commencé / À s’enlacer » ?Avez-vous songé un jour, à voir des nuages disséminés, éparpillés, se rapprocher les uns des autres, s’assembler, qu’ils tentaient de se fondre « Pour n’en former qu’un…
Ne gâchons surtout pas notre plaisir en ces temps de rentrée et de prédictions tous azimuts, aussi fatales que dérisoires souvent : L’A.À.F.L.A – L’Appareil À Fabriquer Les Aphorismes est enfin à notre disposition ! Jean-Louis Massot vient de publier aux éditions Cactus inébranlable un nouveau mode d’emploi et on sait que les modes d’emploi sont souvent les textes qui résistent le plus à l’intelligibilité et la compréhension de l’honnête homme.
Abonné·e·s absent·e·s. Le titre intrigue. Laisse entrevoir des attentes déçues ; percer une secrète mélancolie.Jean-Louis Massot effleure des instants de vie en demi-teintes. Petits tableaux où s’esquissent ce qui est aujourd’hui et ce qui adviendra peut-être.Celui-ci, assis sur son balcon, écoute monter jusqu’à lui les bruits de la rue, de la ville. Et perçoit parfois, lorsqu’il ferme les yeux, « les murmures d’une mer de nuages qui s’étend au-dessus des toits de la ville » (« Il »).Celui-là, par les beaux soirs d’été, gagne une terrasse de café où il commande toujours deux verres de menthe à l’eau. Mais personne ne vient le rejoindre (« Menthe à l’eau »).Cet autre entend désormais tourner le dos à une vie conventionnelle. Déserter le…
Ses Opuscules poétiques 1995-1998 viennent de paraître chez l’éditeur Gros Textes, compagnon de route éditorial des Carnets du Dessert de Lune que l’auteur a animés de 1995 à 2020 en publiant poètes, écrivains, illustrateurs et illustratrices sans compter. Cette réédition d’opuscules disparus momentanément dans le temps qui passe vient de nous montrer encore une fois à quel point Massot est un libre-marcheur en cette matière.
Il laissait couler des récits de rivières amoureuses des étoiles. Et ses mains devenaient des berges ouvertes où il faisait bon se rouler. Une dernière écluse à passer avant le grand delta. Et il voguait sur une étoile de mer qui jaillissait de l’eau pour s’envoler vers la voie lactée où des anges aux pieds de ballerines lui…
Il est des livres dont on ne dissocie pas, une fois la lecture achevée, la poésie des mots et celle des illustrations. Il faut pour cela qu’elles se répondent, s’enlacent, se nourrissent mutuellement de ce qu’elles possèdent en propre pour se fondre dans un même mouvement de l’émotion, du rythme, de la musique. Entre deux nuages en alternant les textes de Jean-Louis Massot et les linogravures d’Olivia HB, relève avec éclat le défi de ces noces du mot et de l’image. Ce n’est pas la première fois que le poète et l’illustratrice se rencontrent sous l’enseigne de Bleu d’encre. Il y a quelques années, Olivia HB ornait (de photographies cette fois) les Nuages de saison composés par le poète en 2017.Le recueil s’ouvre avec une « note » extraite de Pauvre H.…