Qu’ont en commun les écrivains ? Ils écrivent. Ils publient. Pour le reste, à chacun sa manière, ses rituels, sa façon de ruser avec la page à remplir. Après Nicole Malinconi, Patrick Delperdange et Thomas Gunzig, c’est au tour de Pierre Mertens de nous faire entrer dans son atelier, qui est aussi une chambre noire. Là où se trouve logé le mystère que, de livre en livre, il tente d’élucider. À force de questions… auxquelles il se garde bien de donner des réponses.
Pierre Mertens me reçoit dans son appartement, au dernier étage d’un immeuble à Watermael-Boitsfort. Une vaste pièce envahie de livres, revues et papiers de toutes sortes. Rangés sur des étagères ou entassés sur des tréteaux, comme dans une librairie. Encore n’est-ce là, me confie-t-il,…
Pierre MERTENS, Nécrologies, Préface de Jean-Luc Outers, Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, 2024, 136 p., 16 €, ISBN : 978-2-8032-0081-8 Virtuose de la nouvelle, Pierre Mertens l’érige en ring, en espace de combat contre soi, contre le monde. Préfacé par Jean-Luc Outers, publié en 1977 par Jacques Antoine, réédité par l’Académie royale de langue et de littérature françaises, le recueil Nécrologies sonde les failles, les ambiguïtés, les faux pas de personnages qui s’adonnent à l’exercice du bilan. Bilan d’une vie, la leur, ou celles des autres, dans le grand art du clair-obscur d’un écrivain qui a bâti l’une des œuvres les plus ambitieuses des 20ème et 21ème siècles.Creuser derrière le miroir des faits divers, interroger…
Pierre MERTENS, Paysage sans Véronique, Préface de Bernard Maingain, Postface de Pietro Pizzuti, Impressions nouvelles, 2025, 216 p., 18 € / ePub : 12,99 €, ISBN : 9782390701859Il est donné à peu d’écrivains de créer un chef-d’œuvre avec la mort, de tendre un chant qui replace une morte dans la danse de la vie. Avec son somptueux récit, Paysage sans Véronique, Pierre Mertens se place au-delà du thrène dédié à Véronique Pirotton, l’amie disparue dans des circonstances opaques. Dans ce dialogue avec Véronique Pirotton, retrouvée sans vie dans une chambre d’hôtel à Ostende le 31 octobre 2013, dans cet hommage taillé dans une inappétence à l’endroit de la Camarde, Pierre Mertens creuse l’espace de la littérature comme contrepoint à la vérité judiciaire.…
On ne soulignera jamais assez combien la littérature francophone de Belgique, lorsqu’elle est mise en valeur dans des éditions de prestige, retrouve la place qui lui revient, dont les effets de mode ou de réputation, et l’absence de vraie promotion l’éloignent trop souvent. Comme d’autres écrivains belges – les « référents » historiques, comme De Coster, Lemonnier , Plisnier, mais aussi les contemporains comme Harpman, De Decker, Jones, Ayguesparse pour n’en citer que quelques-uns parmi les romanciers et nouvellistes –, Pierre Mertens a pris place parmi les « classiques » de la littérature française. À son œuvre, dont on voit aujourd’hui avec le recul des années, et au terme d’une quinzaine de romans et recueils de nouvelles, l’importance et la cohérence,…
Notifications