Grégoire Polet

PRÉSENTATION
Grégoire Polet est un écrivain et traducteur belge né à Uccle le 15 avril 1978.  Il est Docteur en Lettres de l'Université catholique de Louvain, spécialisé en littérature espagnole. Il est l’auteur de plusieurs romans parus aux éditions Gallimard. « Madrid ne dort pas » (2005) a reçu le prix Jean Muno, tandis qu’ « Excusez les fautes du copiste » a reçu le Prix Victor Rossel des jeunes en 2006 et le prix Spécial Ecrivain de la Fondation Jean-Luc Lagardère. « Leurs vies éclatantes » (2007) a reçu le prix Indications du jeune critique 2008,  le Prix Fénéon 2007 et le Prix Grand-Chosier 2007. Ce roman a par ailleurs été retenu dans la première sélection du Prix Goncourt 2007. « Chucho » en 2009 a reçu le prix Sander Pierron de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique. Il collabore également à la revue Décapage.
PORTRAITS ET ENTRETIENS
Karoo

Fin de l’année : on range les cartons, on fouille les recoins et on s’aperçoit qu’il nous restait un article, bien caché, pas encore publié. Du coup, on vous le propose avant péremption. Surtout qu’il s’agit de retrouver Grégoire Polet, en grande discussion avec Camille Burtin.
Habituellement, on y va le dimanche, l’après-midi, en famille. Mais le vendredi 27 février, en fin de journée, je suis allé seul à la foire. À la Foire du livre, pour être précis. Et je n’avais pas rendez-vous avec une jeune fille entre les autos tamponneuses et le marchand de barbe à papa. J’avais rendez-vous avec un écrivain. Il est un peu avant 18 heures et il m’attend sur le stand de Gallimard. Je pensais être retardé à l’entrée, qu’on ne me délivre aucune autorisation…

PRIX
NOS EXPERTS EN PARLENT
Le Carnet et les Instants

Ils sont onze. Onze écrivains à avoir participé à ce projet : un recueil de nouvelles pour adolescents. Onze plumes pour aider les jeunes à penser le populisme, l’obscurantisme, le racisme déguisé en bon sens, l’abandon de l’humanisme au profit d’idées simplistes tenues par des politiciens tantôt marionnettistes, tantôt marionnettes, ou par de simples citoyens passés du côté obscur de la démocratie. Le livre s’ouvre sur un texte de Jang Jin-Sung, poète et ancien haut fonctionnaire nord-coréen. Il raconte sa progressive désillusion face à la propagande de Kim Jong-Il. L’espace séparant la façade montrée par le régime dictatorial et la réalité brutale (à peine) cachée derrière celle-ci est tel que l’effroi pousse l’auteur à fuir son pays au péril…


Le Carnet et les Instants

Amateur de défis littéraires, Grégoire Polet nous a habitués aux récits polyphoniques et aux fictions à entrées multiples. Cette fois, il a décidé de rembobiner le film des dernières années et de réécrire l’histoire en imposant des variantes aux faits tels qu’ils nous sont connus. Pour ce faire, il se déplace aux côtés de protagonistes du mouvement des Indignés par la voix de Carolina Gracq, une Liégeoise d’origine qui nous dévoile dans ses mémoires les sources de son engagement. Infirmière partie en mission avec Médecins Sans Frontières, elle y rencontre Romuald Salis, médecin, et entre eux s’amorce une indéfectible complicité. Revenus en Europe, ils sillonnent les villes et rejoignent les mouvements sociaux qui suivent le crash boursier de 2008.  Cette militance…


Le Carnet et les Instants

Après sept romans et divers opuscules, Grégoire Polet s’exerce à l’art de la nouvelle. L’on sait qu’il ne suffit pas d’avoir fait sa place comme romancier pour être reconnu comme nouvelliste. Ni l’inverse d’ailleurs. Le récit bref est un art en soi qui tient surtout de l’ascèse et les lecteurs francophones ne sont guère portés à ouvrir ces recueils qui séduisent depuis longtemps les anglophones. La nouvelle reste d’ailleurs une aventure éditoriale à risque. Soucoupes volantes, recueil dont la sortie était programmée il y a un an, vient juste de paraître : signe des temps incertains, de la fragilité éditoriale du genre, ou un peu des deux ? Qui nous dira combien de livres se sont perdus au cours des quinze derniers mois ?Dès le premier texte, qui ne tarde…


Le Carnet et les Instants

Quatre copines au seuil de leur vie d’adultes, un journaliste sportif, un vieux libraire bibliophile, un gamin des rues, une artiste peintre, un couple de Français expatriés, un navigateur solitaire, sa mère, son chien, une jeune photo reporter, un homme politique ambitieux, une jeune mariée en robe blanche, un inspecteur de police, un prof de lettres à l’Université, un vieil homme guide bénévole passionné, un chirurgien allemand en colloque, …. à Barcelone.Ceci n’est pas un inventaire à la Prévert.  Ces personnages (et d’autres encore) forment la trame du dernier roman de Grégoire Polet. Mais ce n’est pas tout. Les indignés, Gaudi, la crise, les expulsés de leur logement, le sauvetage des banques, l’économie parallèle d’un squat, les velléités indépendantistes…


Le Carnet et les Instants

Grégoire Polet consacre à la Belgique deux ouvrages parus simultanément : le premier à l’enseigne de Gallimard, le second dans la collection « Belgiquese.Dans Petit éloge de la Belgique, l’éloignement du pays natal pendant plusieurs années a sans doute éclairé d’une lumière nostalgique certains textes. Les épisodes de l’enfance à la Mer du Nord nous valent des pages à la poésie subtile, d’une grâce semblable aux aquarelles de Rik Wouters. Polet y écrit les rêveries d’enfant avec « des mots-voiliers sur l’horizon de la mer ».La diversité des tons du recueil en fait un kaléidoscope scintillant où s’entrelacent l’ironie douce-amère, l’espièglerie et la  tendresse souriantes de l’auteur qui démultiplie les points de vue et les styles. Ainsi s’assied-il…


Le Carnet et les Instants

1919. La grande guerre a laissé de profondes blessures et l’on n’a mis fin au conflit qu’avec l’aide des États-Unis dont le Président Wilson porte le projet de création de la Société des Nations censée notamment garantir le maintien de la paix sur terre. C’est ce momentum de l’histoire de l’humanité que saisit Grégoire Polet dans ce huitième roman qui semble bâti sur un défi littéraire un rien débridé. Il prend soin en prologue de nous mettre au parfum :Tout dans le livre qu’on va lire est soigneusement historique. La seule chose que l’on ait ôtée, peut-être, c’est la mort et l’irrémédiable temps linéaire. Conséquences ? D’abord : de la vie partout. Ça fourmille, ça grouille. Ensuite, le récit n’est pas linéaire non plus. Il n’avance…