C’est un message de vie que nous adresse en quelques vers Carmelo Virone, à la première page de son recueil de nouvelles Battre les cartes. Message d’amour aussi puisque le sang y est chaud et le cœur haut. C’est d’un élan tournoyant que se suivent ces onze récits, si différents les uns des autres qu’ils créent chaque fois la surprise, au point qu’on pourrait se demander s’il faut suivre une piste ou se laisser prendre au hasard de la lecture. La continuité existe bel et bien, dans le ton, on y reviendra, et dans cet ensemble cohérent d’humour et de tendresse que chacun des textes illustre à sa manière. À y regarder de plus près, on découvre entre eux un système de répons.De toute évidence, le premier récit et le dernier se font écho. L’enfance n’en est…
Sous le titre inattendu Danser dessous, Carmelo Virone égrène au fil de ses sentiments, ses humeurs, ses souvenirs, des poèmes aux couleurs changeantes.Ici, l’aveu d’un profond désarroi en appelle aux disparus : « morts que j’ai tant aimés / morts donnez-moi la main / car me voici perdu / au milieu de mon âge ».Là, un survol souriant se teinte d’ironie : « J’ai travaillé pour la culture / l’avenir de la littérature / j’ai mérité ma confiture / et le pain blanc pour l’étaler / mais je préfère le pain gris ».En ce jour de printemps précoce où les fleurs s’épanouissent au jardin, sous le ciel bleu comme ses yeux, « Ma belle n’est pas au bout du fil […] on dit joyau on dit joyelle / c’est comme ça que je l’appelle / au téléphone et dans…
Carmelo VIRONE, Margherita : une enfance sicilienne, Cerisier, 2024, 141 p., 16 €, ISBN : 9782872672516Carmelo Virone, que les fidèles du Carnet et les Instants connaissent bien, alimente nos lettres de contributions qui associent volontiers combats d’idées et créations artistiques, à l’instar des Éditions du Cerisier en compagnie desquelles il nous revient aujourd’hui. Cette fois, il nous offre un récit consacré à la jeunesse de sa maman, Margherita, et il nous conduit sans détour en Sicile où sa famille puise ses racines, précisant :Si l’on aborde la question de l’immigration, c’est généralement à partir du pays d’accueil. On évoque moins ce qu’ont vécu les émigrants avant de quitter leur terre natale. (…) Trop souvent par ailleurs, cette émigration…