En 1991, soit il y a trente ans, paraissait La Folie originelle, texte inclassable d’un écrivain belge tout à fait singulier: Eugène Savitzkaya (1952). Il ne s’agit certes pas du livre le plus célèbre de l’auteur de Marin mon cœur (1992), mais le titre de l’ouvrage en question pourrait surplomber toute son œuvre. Celle-ci est composée de romans, de poèmes, de pièces de théâtre, d’écrits inspirés par des images (tableaux ou photographie) qui sont à la fois sauvage et apaisés, sages et fous. L’ensemble peut se lire comme un hymne à la liberté, à l’enfance éternelle, au désir, à la rencontre de l’Autre, au mariage des contraires, à l’abolition des frontières. Savitzkaya, un auteur belge qui fait de la culture une fête!
Auteur de Savitzkaya ou la nouba originelle
C’est sous l’angle d’une robinsonnade esthétique et conceptuelle que Laurent Demoulin aborde l’œuvre multiforme d’Eugène Savitzkaya. Et c’est à partir du texte théâtral La folie originelle paru en 1991 que l’essai questionne l’ébriété et la charge jouissive des poèmes, romans, pièces de théâtre, contes, essais, scénarios de film d’un des auteurs belges les plus inventifs. Pour approcher l’univers libre et sauvage de l’auteur de Mongolie, plaine sale, Mentir, La disparition de maman, Marin mon cœur, Les couleurs de boucherie, Laurent Demoulin met en place une méthodologie qui allie deux figures complémentaires : l’intuition sensible et la boussole de l’analyse, le filon thématique-onirique et la ressaisie tabulaire.
Mon corps, ce lieu de poésie témoin d’expérimentation criminelle
« Le 1 er avril 2020, une journaliste avait réagi à la lettre indignée que j’avais adressée à la Première Ministre belge du gouvernement de transition, Sophie Wilmès, face au scandale Proximus : alors que le peuple belge est confiné depuis le 13 mars en raison de la pandémie de Coronavirus, les médias révèlent que la compagnie de téléphonie belge s’apprête à déployer parcimonieusement la 5G sur l’ensemble du territoire. Vingt-sept communes en Flandre, vingt-six en Wallonie feraient l’objet de zones tests. Les responsables communaux et les citoyens avaient-ils été consultés ? Bien sûr que non ! » Ancrant son témoignage dans les bavures d’un geste politique indécent, l’auteure interroge la fuite en avant technologique et ultralibérale des sociétés numériques fondées sur des impératifs matérialistes et économiques au détriment de l’intégrité de la biosphère et de l’humanité. Illustration de couverture : Théo Bouvier Chanquia « Le 1 er avril 2020, une journaliste avait réagi à la lettre indignée que j’avais adressée à la Première ministre belge du gouvernement de transition, Sophie Wilmès, face au scandale Proximus : alors que le peuple belge est confiné depuis le 13 mars en raison de la pandémie de Coronavirus, les médias révèlent que la compagnie de téléphonie belge s’apprête à déployer parcimonieusement la 5G sur l’ensemble du territoire. Vingt-sept communes en Flandre, vingt-six en Wallonie feraient l’objet de zones tests. Les responsables communaux et les citoyens avaient-ils été consultés ? Bien sûr que non ! » Ancrant son témoignage dans les bavures d’un geste politique indécent, l’auteure, électrosensible, interroge la fuite en avant technologique et ultralibérale des sociétés numériques fondées sur des impératifs matérialistes et économiques au détriment de l’intégrité de la biosphère et de l’humanité. ÉCOUTER UN EXTRAIT : SonaLitté · Caroline Bouchoms - Mon corps, ce lieu de poésie…