Fabrice vit seul avec un père qui, depuis la mort de sa femme, ne s’exprime plus qu’à travers des maximes et des proverbes. Un dialogue figé, où les phrases se réduisent à de simples aphorismes comme « l’amour est une belle affection de la peau » ou « la vie s’amuse, la mort fait le ménage ». Dans cet univers déconnecté d’émotions, Riga doit affronter ses propres démons : des voix malveillantes qui hantent son esprit.
À travers un quotidien marqué par l’absence de repères, il cherche à comprendre son identité, sa sexualité, et à surmonter l’indifférence ou la maladresse des adultes. Une rencontre fortuite dans un tramway, une communication téléphonique qui tourne au délire, et voilà que Fabrice s’approprie un surnom chargé d’angoisse et de quête de soi : Riga.
Pourtant, au fil de son parcours chaotique, contre toute attente, il apprivoise ces voix et trouve peu à peu un sens à sa vie.
Auteur de Riga le connecté
Fabrice est un jeune homme de 16 ans qui vient de perdre sa mère. Il vit désormais avec son père, un homme coupé du monde par son tempérament et son métier, qui s’exprime quasi exclusivement avec des citations littéraires et des proverbes. Face à ce deuil, Fabrice et son père sont plongés dans la solitude et dans l’obscurité.C’est vrai que c’était difficile de ne pas la remarquer, ma mère. J’étais si fier de marcher à ses côtés et quelquefois en colère contre les regards qu’elle éveillait. De cette lumière, il ne reste rien. Enfermé dans sa cave et ses habitudes, mon père n’a pas encore compris que la mort de ma mère le laisse sans relais à l’extérieur, que l’ombre ne rejaillira dorénavant plus que sur l’ombre. Un…
Voici venir le soleil : Balades avec mon fils
Voici venir le soleil. Balades avec mon fils est présenté comme la suite de Je pousse donc je suis. Balades avec ma fille , qui était un hommage à la promenade urbaine. Dans cet opus, nous sommes amenés à lire un recueil de fragments qui relèvent davantage d’un hommage à la rencontre. Tina Mouneimné Van Roeyen nous livre en vrac ses réflexions de femme de lettres au chômage et de mère débordée avec deux enfants en bas âge. À l’aube de ses 40 ans et installée à Etterbeek, elle s’interroge sur son identité, d’autant plus qu’elle est une immigrée d’origine polonaise et libanaise installée dans un vivier de diversité culturelle. Laissez-moi vous expliquer : là d’où je viens, on fête ce jour [la fête des mères] toujours le 26 mai ; en Belgique, le deuxième dimanche du mois de mai sauf à Anvers où c’est le 15 août. Manque de bol, le petit mari est Anversois. Donc, si je comprends bien, j’envoie un bouquet de fleurs à ma mère qui habite en Pologne pour le 26 mai ; mais, moi mère, je pourrais l’espérer le deuxième dimanche de ce même mois, alors que ma belle-mère le recevrait le 15 août. Mais tenez-vous bien, si ma mère vivait au Liban, ça aurait été le 21 mars. Pourquoi faire simple quand on peut faire compliqué ? Sinon, ça ne serait pas drôle. Des réformes en vue ? Bien ancrée dans un quotidien concret de maman hyper occupée, l’autrice utilise les situations vécues comme des occasions de s’interroger sur le monde, de poser des questions sur ses questions et ipso facto de dévoiler une quête de sens en arborescence. Il est vrai qu’entre la nounou en retard, la gastro du chat, les courriers administratifs absurdes et les urgences pédiatriques, son doctorat en langues et littératures romanes lui sert peu, son objectif principal étant d’apprendre sur le tas et de survivre plutôt que vivre (« mettre la tribu au lit relève d’une séance de marchandage sur un souk africain »). Si possible sans arriver en retard à son nouveau travail avec de la confiture sur ses vêtements…Avec une grande auto-dérision et un regard acéré, Tina Mouneimné Roeyen nous livre ses réflexions sur la vie, pointant l’absurdité de ses contingences. Telle un Sisyphe dont le rocher est remplacé par une double poussette, elle recommence chaque jour une course contre la montre avec une énergie décoiffante. Elle nous insuffle sa joie de vivre à travers un style direct et cathartique à la Susie Morgenstern et se permet de changer constamment de sujet sans transition. Avec elle, des événements banals deviennent festifs ou des questionnements existentiels profonds. Impossible de s’ennuyer. J’ai pourtant essayé. Essayé de changer de vie. Relever le défi de me réveiller à cinq heures du matin et manger du yoghourt maigre aux fruits secs. Pour les flocons d’orge et d’avoine, j’ai remercié d’avance (il y a des limites quand même). J’ ai tenu deux jours. Les deux pires jours de ma vie. L’étiquette du yoghourt me laissera d’ailleurs perplexe. Il serait : Pur natur organic bio eco Cinq adjectifs pour signifier la même chose (et ce n’est probablement même pas vrai) On nous prend pour des idiots, je vous assure. Voici venir le soleil. Balades avec mon fils , un livre à lire un jour de pluie……
Le narrateur a treize ans quand débute le récit, du côté de Liège, il en aura seize à…