Fille unique d’un père fou et d’une mère absente, Clotilde a trouvé dans sa chambre envahie de livres un abri à ses tourments. Livrée à elle-même depuis l’enfance par son père, blanc, issu d’une riche famille belge, Clotilde cherche, à travers la littérature, à combler le vide laissé par sa mère noire et congolaise.
Mais en ce début d’été, un coup de foudre la surprend et son équilibre vacille. Les Fragments d’un discours amoureux accompagnent sa dérive dans les rues et les places de sa ville natale, Bruxelles.
De quartier en quartier, elle erre, en quête d’amour et de ses origines. Les hommes et les femmes qu’elle rencontre la maintiennent debout. Jusqu’à quand ?
« Je veux être l’élue, la mère, la pute, la copine, la salope, la pote, la pire et la meilleure, le plan cul, la baise d’un soir, l’amour d’une vie. J’attends l’amour de mes rêves, il peut venir, je suis prête. Féministe ou pas, j’attends la douceur et la fièvre, le prince Disney, l’amant à la Duras. J’attends qu’il glisse un numéro de téléphone, un regard, me sauve de mes nuits littéraires et solitaires. Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et du lit au lit, mes gestes ont trop de plaies, mon monde est trop confit, une saleté de cerise collante sans gâteau ni bougies. »
Autrice de Ça brille encore
La temporalité : un été fiévreux, un juillet-août nerveux. Le lieu : Bruxelles, dans ses rues, ses espaces et ses endroits familiers, et dans des appartements aussi. La protagoniste : Clotilde, une quadra, métisse, aisée, lectrice compulsive. La situation initiale : un peu beaucoup paumée, Clotilde ne parvient pas à faire le deuil de son amour passé, Antoine, avec qui elle a été en couple un lustre. L’élément déclencheur : lors d’une soirée sur l’Allée du Kaai, où « la jeunesse alternative bronze entre deux taffes », elle croise un inconnu qui lui plaît : « Du regard langoureux à la couleur de la peau, du style décontracté à l’aisance altière, de sa jolie bouche à sa musculature que je devine. C’est lui que je veux, c’est lui que…