Rien sur Nietzsche

RÉSUMÉ

C’est l’histoire d’un homme qui se charge à en crever, qui veut devenir Maître, comme il a été éduqué pour le devenir et qui, trouvant la force de se libérer du système de valeurs dont il a hérité, devient enfant, le Surhomme. Ici et maintenant, il invente son propre système. C’est l’histoire d’un homme qui part pêcher au fond d’une profonde vallée ardennaise. C’est l’histoire d’un homme qui retrouve le rire haut et cristallin d’un enfant qui est, entièrement, ici et maintenant, qui ne se projette plus. C’est l’histoire d’un homme qui retrouve le plaisir charnel, d’un homme qui se réincarne, l’histoire de cette drôle de construction sentimentale qu’on fait autour d’un corps désiré. Rien sur Nietzsche est une vue de l’esprit qui permet à l’auteur d’interpréter les Trois Métamorphoses dans Zarathoustra, là où l’homme est successivement chameau et lion sous le regard inquisiteur du dragon puis enfant ou surhomme. Il faut lire ce livre, qui ne vous quittera pas…

À PROPOS DE L'AUTEUR
Renaud Boucquey

Auteur de Rien sur Nietzsche

Renaud Boucquey est né en 1973, ce qui est sans doutes une information moyennement intéressante sauf que ces années ont marqué son esprit au sceau d’un vent gentiment libertaire. Il découvre la lecture avec des histoires de chevalerie et de flibuste, se rêve Godefroid de Bouillon ou Jean Laffite, la littérature avec Fitzgerald, Hemingway et Conrad et décide d’écrire sous l’influence de Fante, Bukowski, Jim Harrison et Bret Easton Ellis. Il gagne sa vie en cherchant des lieux de tournage de films, ce qui lui fait dire qu’il est promeneur professionnel, ou en les organisant, ce qu’il ne dit pas trop parce que ça pourrait donner l’impression qu’il travaille vraiment et il préfère que ça ne s’ébruite pas.  Il a collaboré avec Spielberg et Carax mais regrette de n’avoir pas connu Max Pecas. Quand il a du temps libre, il fait du poney ou du pédalo au Bois de la Cambre. Il aime rouler vite en décapotable, les pieds nus quand vient l’été, le champagne et l’eau fraîche, il aime aller se coucher quand le soleil se lève ou se réveiller bien avant, il aime l’odeur de la pluie sur l’herbe chaude, celle des moissons à la campagne et celle des petits matins gris en ville, il aime sortir quand les autres vont dormir, il aime le homard grillé et les œufs au plat, le gros rock qui tache et les blues bien gras, les nappes de synthé cold wave et la bossa nova. Il trouve que les espadrilles sont les chaussures des rois mais il ne crache pas sur une paire de John Lobb. S’il n’aimait pas le tweed et le velours, les écharpes en soie et les casquettes de chasse on pourrait dire que c’est un punk. Mais il s’en fout. Renaud Boucquey est un punk. Il rêve de mourir des suites d’un accident de vélo sous acide dans les rues de Deauville. « Rien sur Nietzsche » est son premier roman.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Comment un homme peut-il se libérer, quitter la routine, les valeurs de réussite, de travail qu’on lui a inculquées ? Par quel cheminement intérieur, quelle révolution personnelle, en vient-il à changer de vie, à jeter par-dessus bord les charges d’une vie axée sur la famille, l’argent, la performance, le statut social, la promotion immobilière ? Dans son roman Rien sur Nietzsche, Renaud Boucquey campe l’histoire d’un homme, Bruno Tserstevens, qui après avoir été la parfaite incarnation d’un rouage du système, trouve la force de muer, d’entrer dans des devenirs dont les étapes quasi initiatiques réverbèrent les trois métamorphoses qui, dans Ainsi parlait Zarathoustra, composent le premier discours de Zarathoustra.Les…


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Être son fils : parcours d’un enfant seul

Le récit d’ Isabelle Steenebruggen se présente comme une fiction inspirée de faits réels. Il retrace la biographie d’un narrateur s’adressant à une femme dont nous ne connaissons rien. Nous comprenons assez vite que nous allons lire un récit d’un homme mûr qui, tel Didier Eribon, nous relate sa vie avec une authenticité mâtinée d’un point de vue réflexif.Nous suivons ainsi le jeune Hidli, qui a grandi dans les terres cultivables au Sri Lanka avec une mère travailleuse, deux frères aînés et en filigrane, un père absent. Moins marqué par ses origines modestes que par le caractère bien trempé de sa mère, le héros se gorge de toutes les facettes de cette figure maternelle bienveillante avec qui il vit à son insu des moments fondateurs. Malheureusement, sa maman lui est arrachée beaucoup trop tôt par la maladie. La culture où il évolue fait peu de cas d’un enfant en deuil, c’est donc tout naturellement que le père part refaire sa vie ailleurs et que les deux frères prennent leur envol, laissant Hidli seul dans la maison familiale avec pour rôle d’accompagner sa mère dans l’au-delà. Terrassé par la déréliction et les repères brisés, il trouve un apaisement à sa détresse dans l’ivresse de l’alcool, alors qu’il n’a que treize ans. Terrible, cette période, tellement longue, tellement sombre ! Tout me faisait mal, respirer, parler, manger, marcher. Ne parlons même pas d’aller à l’école. Vivre n’était plus qu’une immense douleur que seul l’arack anesthésiait un peu, le soir. À l’époque, dans ce pays où on commençait déjà à tuer à tour de bras, le sort d’un enfant de treize ans abandonné à lui-même n’intéressait pas grand monde. Rien de ce que je vivais ne paraissait grave aux yeux de qui que ce soit, donc je n’en parlais pas. Seule Anusha semblait se rendre compte des ravages que ces chamboulements et ces disparitions causaient chez moi. Son parcours scolaire devient chaotique, il se laisse aller à la dérive, incapable de sortir de sa prostration, mais il a la chance de nouer de belles rencontres avec des personnes bienveillantes qui le traiteront avec dignité. D’aucuns le voient comme «  celui qui a mal tourné  », d’autres sont toutefois capables de comprendre ses silences et les blessures qui se cachent derrière. Consumé par le manque d’amour, Hidli se bat contre l’injustice et tente constamment de cheminer vers une vie meilleure, même si la honte et la culpabilité reviennent le tarauder lors de ses échecs, même si la violence et les exactions font rage dans son pays.Il grandit, devient un employé engagé dans la Croix-Rouge, un homme d’affaires accompli, un mari, un père. Nous lisons les grands tournants de sa vie, les nouvelles balises qui remplacent les repères perdus, mais également les histoires d’amours déçues, son attachement viscéral à son île, son désir de la quitter aussi et le réconfort constant de l’alcool. Malgré ses failles et ses évitements, il est toujours guidé par la lumière, sa seule obsession : s’en sortir. Je n’ai pas réfléchi ces soirs-là. Je sentais seulement qu’il y avait un moteur à l’intérieur de moi, qui m’indiquait ce que je devais faire. Ma grand-mère inerte sous les jets de pierres, les poules de Nimal qui hurlaient, terrorisées, la ruine de la famille, les odeurs d’essence et de chair brûlée, tout cela s’enchaînait dans un tourbillon de noirceur qui nous emportait tous, nous faisait dégringoler vers un enfer contre lequel il fallait lutter. Remonter à la surface, à tout prix, comme le jour où je me noyais. S’accrocher, s’agripper à la moindre prise pour remonter, pour éviter de se laisser emporter par la vague de haine. Sinon, nous allions tous y passer. Être son fils est un récit de fiction réaliste où l’histoire singulière du protagoniste est décrite avec minutie sur un fond historique tout aussi réaliste caractérisé par la violence des prémices d’une guerre civile. C’est à travers les sensations du héros que nous palpons l’ambiance sur son île, mais aussi les émotions qui ont forgé son caractère et ses décisions. Isabelle Steenebruggen nous offre ici un récit très sensible, authentique et lumineux d’une grande justesse sur le parcours remarquable d’un homme qui a louvoyé sa vie durant entre différentes formes de violences et qui a fait de son mieux pour avoir une vie décente.Une histoire qui fait résonner d’un accent particulier les propos de Jean-Paul Sartre : «  L’important ce n’est pas ce qu’on a fait de nous, mais ce que nous-mêmes nous faisons de ce qu’on a fait de nous  ». Séverine Radoux…