Le Grand Jojo : Le zwanzeur de Mexico (L'Article n°31)

RÉSUMÉ

Editorial :

On sait pas là-contre, mais on a tous dans un coin de la tête un Jules César sans falzar en train de danser un « chinuuse tango » avec Angelina en commandant un p’tit verre, il a soif !! C’est au-delà de la chanson, c’est au-delà du folklore, c’est du patrimoine immatériel qui restera à jamais dans « l’inconscient brollectif » !! Et si on apprend dans ce tof livre qu’il a débuté à trois ans en chantant « J’attendrai » de Rina Ketty, il n’a pas dû non plus ignorer la version typiquement bruxelloise de cette chanson « Zat Andreï » (André le saoulard), peut-être est-ce même de là que lui est venu son sens de la parodie musicale.
Le Grand Jojo, je l’appelle plus volontiers le Lange Jojo vu que je suis davantage fan de ses versions chantées en bruxellois flamand que je trouve encore plus succulentes (mo ça, c’est chaque son goût, tu n’as pas d’affaire avec ça et tu as bien raison !). Ses chansons sont un parfait reflet de cet humour bruxellois surréaliste, la zwanze. La zwanze, pour parler le langage du « jour de mènant », c’est un produit bien local et en circuit court, astableeft !! Ça part direct du zwanzeur pour arriver dans les oreilles du snul qui va tout avaler et si c’est en musique, tu peux compter sur le Lange Jojo, c’est un peï qui connaît la chanson ! J’avoue ne pas être un grand adepte du football mais, par contre, quand il s’agit de chanter et boire un verre, je trouve qu’il devrait y avoir deux mi-temps, en plus de la troisième, il y a une certaine logique dans tout ça, je ne suis pas zot quand même ! Comment un hymne à un club purement bruxellois a pu dépasser toutes les frontières dans une seconde version connue, non seulement des belges, mais du monde entier ?
Comment un chanteur un peu passé de mode a vu son catalogue repris par Universal et s’est retrouvé propulsé à nouveau sur le devant de la scène (Victor le Footballiste aurait dit « aussi vite qu’un avion à réaction ») ? Et repartir en tournée, sortir un nouveau disque (qu’on appelait « une plaque », à Bruxelles, quand j’étais ket) et refaire un hymne belge pour un nouveau Mundial (oué, enfin bon, de ça, on va pas trop parler !) ? Et être Disque d’or à 80 ans ? Tout ça, c’est à Bruxelles que c’est possible. Le Lange Jojo était partout : on passait ses chansons chez les disquaires au Vieux Marché quand j’étais kadei, en même temps que les fables de Virgile (pas le chaud latin, le plattem Brusseleir !). Il était dans n’importe quel juke-box de n’importe quel stamenei de la rue Haute et parfois, dans un café rue Blaes, tu pouvais l’entendre chanter une version à Chapella (puisqu’on est près de l’église de la Chapelle) du Tango du Congo pour quelques pottepeis privilégiés et ravis.
Merci à Brice Depasse qui l’a bien connu de nous rappeler pourquoi ce sacré Jojo était si Grand !

Joske Maelbeek :


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