Autrice de Patti Smith Horses
Un disque culte, ce premier album de Patti Smith, Horses, enregistré en 1975 à New York. Un brasier de poésie rock qui mérite la lecture rapprochée et raffinée qu’en fait Véronique Bergen dans son dernier opus. Elle montre comment Smith est la pionnière d’un nouveau visage du rock au féminin après Janis Joplin dont elle a précédemment évoqué le destin (Janis Joplin. Voix noire sur fond blanc, Al Dante 2016).Hantée par une série de voyants dont Rimbaud, Genet, Cendrars et par le souvenir de stars mortes comme Jimi Hendrix, Jim Morrison, Brian Jones, elle redéfinit le rock en annulant la frontière entre la parole et le son. Ses textes viennent de la poésie et la musique les vivifie. À la complexité textuelle correspond…
Le pacte avec le diable. De saint Augustin à David Bowie
Philosophe, historien dont les essais interrogent les marges, les traits passés sous silence de l’Histoire ( Les illuminati, Les templiers, La religion d’Hitler , Treize complots qui ont fait l’histoire , Himmler et le Graal … ), Arnaud de la Croix analyse dans Le pacte avec le diable la généalogie du motif d’un commerce avec les démons. Apparaissant dans l’œuvre de saint Augustin, l’idée du pacte diabolique se transforme dans ses attendus au fil des siècles, recouvrant diverses pratiques. Dans le chef de l’évêque d’Hippone, père de l’Église, auteur de La cité de Dieu , l’accusation d’entente avec le prince des ténèbres revêt un sens stratégique : à l’heure où, au 4e, 5e siècle, la chrétienté doit affermir ses bases et triompher des restes de paganisme, la condamnation des accointances avec les forces obscures vise à extirper les reliquats du polythéisme romain. Comment rendre compte de la présence du mal sur la terre ? Soit, Dieu est tout-puissant, mais dès lors responsable du mal, soit il est tout-bon, dès lors partiellement impuissant, le mal venant de l’homme. Pour Augustin, dotée d’un libre-arbitre, la créature peut pécher, s’adonner au mal dont l’une des formes se nomme magie, commerce avec les démons. Au Moyen Âge, les cas d’allégeance au démon qu’Arnaud de la Croix étudie (l’évêque Basile, Théophile, Gilles de Rais…) montrent que l’emprise n’est pas irréversible. Celui qui rompt avec la communauté des hommes, en transgresse les lois pour pactiser avec le malin en vue d’un intérêt personnel (omniscience, réalisation des désirs…) peut réintégrer le giron de l’Église moyennant repentirs et brisure du pacte. La pensée de Saint Paul selon laquelle « la loi crée le péché » peut-elle mutatis mutandis se prolonger dans une dialectique de Dieu et du Diable ? L’affirmation de Dieu entraîne-t-elle logiquement celle du Diable ? Comme l’écrit l’auteur, peut-on croire au diable sans croire en Dieu ? Et, inversement, croire en Dieu sans avaliser l’existence du diable ?La séduction du prince des ténèbres, la fascination pour les forces obscures n'ont pas disparu, loin de là. Dans cet ouvrage, Arnaud de la Croix retrace l'histoire inédite d'un pacte qui a traversé les siècles et découvre, derrière les légendes ou les cas bien réels, les raisons qui ont conduit les uns à imaginer et les autres à signer un engagement avec le démon, personnification du mal. Apparu chez saint Augustin vers 427, le thème du pacte avec le diable vise d'abord ceux qui, dans un monde en voie de christianisation, s'adonnent encore à des rites magiques païens. Au Moyen Âge, avec Thomas d'Aquin, ce sont les magiciens savants, praticiens de l'alchimie ou invocateurs d'esprits, qui sont à leur tour incriminés. Le véritable Faust, mage de la Renaissance allemande, sera le plus célèbre mais aussi le plus méconnu d'entre eux. Aux XVIe et XVIIe siècles, les sorciers et sorcières populaires, par milliers, sont soupçonnés de s'être voués à Satan. Au XXe siècle, le blues et le rock, de Robert Johnson à David Bowie en passant par les Rolling Stones et Led Zeppelin, sont également suspects d'accointance…