Les sélection des prix Sorcières | Objectif plumes

Les sélection des prix Sorcières

Les prix Sorcières récompensent chaque année des ouvres de littérature jeunesse, dans différentes catégories. Les sélections de 2020 sont désormais connues. Créés en 1986, les prix Sorcières sont décernés conjointement par les librairies françaises spécialisées en littérature pour la jeunesse et par l’Association des bibliothécaires de France. Ils récompensent des ouvrages dans 6 catégories : « Carrément beau, Mini », « Carrément beau, Maxi », « Carrément passionnant, Mini », « Carrément passionnant, Maxi », « Carrément sorcières, Fiction » et « Carrément sorcières, Non-Fiction ». Pour chacune d’entre elles, cinq ouvrages sont nommés.

Deux livres d'autrices belges sélectionnés

Dans la catégorie « Carrément beau, Maxi », on retrouve ainsi L’ours Kintsugi de Victoire de Changy et Marine Schneider, paru aux éditions Cambourakis. (Lire aussi : la rencension de L’ours Kintsugi sur le Carnet et les Instants)

Dans la catégorie « Carrément passionnant, Mini », on retrouve Akita et les grizzlys, un livre de Caroline Solé, illustré par Gaya Wisniewski (École des loisirs). Gaya Wisniewski est lauréate du prix de la première oeuvre en littérature jeunesse de la Fédération Wallonie-Bruxelles pour son album Mon bison. Le livre figurait également dans les sélections des Pépites de Montreuil, dans la catégorie Fictions junior.

 



FIRST:catégorie - "Les sélection des prix Sorcières"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Prix Pen America : une mention pour Geneviève Damas

Nous vous l’annoncions en janvier :  If You Cross the River , la traduction américaine du roman de Geneviève Damas   Si tu passes…

Stagiaire au spatioport Omega 3000 : et autres joyeusetés que nous réserve le futur

Avant d’être nouvelliste, Ploum , alias Lionel Dricot, est blogueur. Celles et ceux qui le suivent sur ploum.net y découvrent régulièrement, en français et en anglais, des réflexions sur les logiciels libres, sur les monopoles des GAFAM ou sur notre dépendance aux médias sociaux. C’est que l’impact des technologies sur l’humain préoccupe Lionel Dricot, qui est ingénieur de profession. Sur son blog, il raconte son départ des réseaux, puis, à partir de janvier 2022, son expérience de déconnexion totale, lors de laquelle il ne s’est plus autorisé que quelques minutes quotidiennes d’accès au web. Ses billets, volontiers didactiques, nourris d’expériences personnelles ou professionnelles, sont ponctuellement prolongés par des textes de fiction, récits d’anticipation ou uchronies. On ne s’étonnera donc pas que Ploum signe cet ouvrage de science-fiction, paru dans la collection sous licence libre de l’éditeur suisse PVH.Comme tous les premiers recueils d’écrivains travaillés par la fiction depuis l’adolescence, Stagiaire au spatioport Omega 3000 … présente une certaine hétérogénéité, heureusement amoindrie par l’omniprésence d’un humour tantôt absurde, tantôt sardonique. On y trouve des nouvelles de dimensions diverses, écrites de 1999 à 2022. La huitième, « Le mur du cimetière », est une microfiction de cinq lignes ! La majorité des autres se séparent en deux catégories : des écrits plus anciens, souvent inspirés de rêves et qui regardent vers l’âge d’or de la science-fiction, et des écrits récents qui s’inscrivent dans le champ de l’anticipation et empruntent certains codes du cyberpunk. Au fil de notre lecture, nous passons dès lors d’Isaac Asimov à David Graeber.Le livre lui-même semble vouloir s’inscrire dans une tradition : sa couverture monochrome, qui mélange aplats et points de trame, rappelle l’époque de la sérigraphie. Quant au choix du papier, il évoque nécessairement les pulp magazines . La posture de blogueur ressurgit aussi à chaque détour, car Ploum fait suivre ses nouvelles d’un encart explicatif, où il décrit son objectif ou ses inspirations. Notons en outre le procédé original du « titre caché » : une nouvelle non renseignée au sommaire est insérée tête-bêche à la fin du recueil, à la manière des chansons bonus rencontrées dans certains albums de musique.En deux-cents pages à peine, Ploum couvre un large panel de thèmes : l’aliénation par le travail vide de sens, l’absurdité administrative, l’escalade sécuritaire, les arnaques marketing, le danger du tabagisme… Je ne sais si je redoutais le plus de prendre la parole ou de devoir écouter les longues jérémiades de ces inconnus persuadés de pouvoir apprendre quelque chose en racontant leur vie et dormant quelques heures sur une chaise. J’avais assez d’expérience professionnelle pour savoir que toute compétence durable ne s’apprenait qu’à travers un processus long et laborieux, que le terme « formateur » n’était qu’un pudique néologisme pour « assistant social en charge des employés qui gagnent leur vie, mais qui s’emmerdent ». Il existe, le long de tels fils rouge, quelques méchantes ornières : en premier lieu, le cynisme et la démagogie. Ploum s’en garde généralement, mais glisse parfois dans certaines facilités, telles les poncifs des «  irresponsables politiques  » ou des «  cancers causés par les fumées de cannabis  ». C’est surtout dans quelques nouvelles de la veine anticipative que tout son talent se révèle. Deux d’entre elles, en particulier, sont issues des « lettres du futur » qu’il publiait sur son blog. Dans « La nuit où la transparence se fit » (encore un clin d’œil à Asimov), il évoque les transports du futur, la recherche d’emploi via algorithme, la finance décentralisée et la fuite générale de données personnelles. Ce récit, d’une actualité brulante, vise juste et rappelle que la science-fiction touche au politique. Le technocapitalisme est magique : les pauvres ne peuvent pas le remettre en question. Les riches ne veulent pas le remettre en question. L’ultime nouvelle, rédigée lors du festival des Imaginales 2022, évoque les univers de William Gibson. On achève donc sa lecture avec de l’appétit pour un second recueil, qui serait entièrement consacré à la « nouvelle matière » de l’auteur, centrée sur notre rapport aux technologies du quotidien et aux multinationales qui nous les imposent.Un bémol quand même : tout est contemporain ou innovant sous la plume de Ploum — jusqu’à la publication sous licence libre —, mais il y a une exception : l’orthographe, qui est restée bloquée avant 1990. Pour un prochain recueil, il ne serait pas insensé d’appliquer la réforme. Julien Noël Plus d’information Pourriez-vous devenir le premier Madame pipi mâle de la station spatiale Omega 3000? Ou optimiser le rendement des mines de chocolat de la Lune? La vie privée étant abolie, percerez-vous l'identité secrète de l'homme le plus riche du monde? Comment lutter contre les monopoles informatiques si, lassée de vous voir taper à la machine, votre famille vous inscrit à une initiation aux ordinateurs? Jouerez-vous un rôle majeur dans le destin de la galaxie ou resterez-vous…

Quand la vie prend le dessus. Les interactions entre l’utopie bâtie et l’habiter

Maintenant, dans le projet, les murs étaient de la même couleur pour tous. De la peinture blanche, et c’est tout. Mais ma mère, vu qu’elle n’avait pas d’argent pour le matériel scolaire ni pour beaucoup de papier, est allée à la quincaillerie centrale, elle a pris une boîte de peinture noire, et elle a peint un des murs, puis a obtenu de la craie et de la gomme, et c’est devenu notre mur des devoirs. Nous y résolvions les problèmes, nous y exercions notre calligraphie, nous avons tout fait sur ce mur. Puis nous avons reçu un avis du bureau de l’administration qui annonçait une inspection. J’avais tellement peur qu’ils nous excluent du projet, et quand la dame a vu ce mur noir, elle a dit : « Madame Blair, c’est quoi ça ? », et ma mère lui a répondu : « Je n’ai pas d’argent pour le papier et je veux que mes enfants réussissent à l’école, et ils doivent s’entraîner. » La dame était simplement terrassée, elle ne pouvait pas croire que c’était ça la raison, et elle a dit : « Vous savez quoi, vous êtes en train d’essayer d’élever vos enfants, laissez donc ce mur noir, et si vous voulez peindre un autre mur aussi, c’est très bien pour nous. »         Jacquelyn Williams, ancienne résidente de Pruitt-Igoe,         St. Louis (The Pruitt-Igoe Myth, 2011) XX Les simples changements apportés à l’un des murs des 2.870 logements qui composaient le complexe tristement célèbre de Pruitt-Igoe à Saint-Louis dans le Missouri signifient plus que la reconnaissance sommaire de la façon dont les habitants utilisent et ajustent leur milieu de vie sur la base de leurs aspirations et de leurs besoins essentiels. Le témoignage de Jacquelyn Williams démontre l’importance d’adapter son habitat par le biais de transformations matérielles spontanées, bien au-delà des besoins quotidiens de base. Dans ce qui est considéré comme le plus infâme complexe de logements sociaux de tous les temps, comme l’apothéose de tout ce qui a mal tourné dans la conception moderniste XX   XX  , les modifications entreprises par les résidents se révèlent comme une étape fondamentale dans la fabrication de leur espace de vie. Pruitt-Igoe pourrait être considéré comme un cas extrême. Certes, d’autres réalisations comparables à cet exemple nord-américain n’ont pas subi son destin. Pourtant, il est utile de reconsidérer cet ensemble de logements pour comprendre les tensions générées par l’écart entre l’envergure utopique des idéaux modernistes et leur héritage, une fois bâtis et utilisés au quotidien. Même si ce questionnement n’est pas neuf XX , son exploration reste néanmoins capitale pour les contextes du Sud planétaire XX où le modernisme a fait l’objet d’une double réinterprétation au fil du temps. D’un côté, les modèles modernistes prétendument universels ont dû se reconfigurer à chaque « atterrissage » dans un contexte spécifique, mais de l’autre côté, une fois construits, ils ont aussi souvent (mais pas toujours) été significativement transformés par l’usage. Dans ce dossier, les auteurs portent donc leur attention sur le décalage entre, d’une part, l’intention, la réalisation et l’appréciation des utopies bâties par les critiques et l’opinion publique, et, d’autre part, leur usage, qui implique le plus souvent des interventions sur le bâti aussi significatives que signifiantes. Les articles rassemblés ici se focalisent sur la transformation radicale des constructions réalisées – c’est-à-dire sur leur appropriation – sans pourtant négliger de considérer des cas de figure où les architectes modernistes ont pu s’emparer des pratiques sociospatiales locales pour revisiter les modèles que l’on pensait planétaires. Le Sud planétaire est, en effet, un contexte qui appelle des questions fondamentales. Au-delà du débat sur la préservation matérielle des œuvres modernistes, le Sud planétaire invite à repenser les alternatives à venir en matière de pratiques urbaines. Ila Bêka et Louise Lemoine ont bien montré la vulnérabilité de l’architecture européenne à travers des cas illustres, comme celui du Barbican Estate de Londres (Barbicania, 2014 XX ), mais ce sont les pratiques inattendues et spécifiques des espaces de Zouerate, Séoul ou Buenos Aires qui nous interpellent. La rencontre entre, d’une part, les résidus d’un contenu utopique étroitement associé au projet moderniste, et, de l’autre, l’appropriation de ces lieux au fil du temps, dessine des constellations susceptibles d’ouvrir à nouvelle compréhension du phénomène urbain. APPROPRIATE(D) MODERNISMS ou L’APPROPRIATION DES MODERNISMES POUR UN MODERNISME APPROPRIÉ Les vicissitudes de Pruitt-Igoe font écho à celles d’autres lieux construits pour abriter les plus vulnérables dans un monde en voie d’urbanisation, ainsi que pour accompagner l’expansion des villes : des équipements modernes, tels que des hôpitaux, des universités et des musées. Ces interventions, souvent de grande échelle et à forte intensité de capital, ont joué un rôle important dans la mise en valeur de la démocratisation, du processus de décolonisation et dans l’exportation internationale de l’État providence, comme l’a montré une abondante littérature scientifique (Avermaete et Casciato, 2014 ; Avermaete et al., 2010 ; Crinson, 2003 ; le Roux, 2003 ; Lim et Chang, 2011 ; Rabinow, 1989 ; Wright, 1991). Certaines études se sont concentrées sur la circulation internationale des modèles architecturaux et urbains en toute indifférence au contact de conditions autres, ainsi que sur la réception différenciée de ces conceptions modernistes dans divers contextes géographiques et culturels XX . L’« agentivité XX » des architectes, des urbanistes, des autorités locales et des résidents en ce qui concerne la modification et la contestation des projets a été également mise en avant afin de complexifier les récits occidentaux qui décrivaient le modernisme comme un processus facilement transposable et élaboré à partir d’un seul point d’origine.  (Avermaete et al., 2015 ; Craggs et Wintle, 2015 ; Healey et Upton, 2011 ; Mercer, 2005 ; Nasr et Volait, 2003.) La diffusion, au cours du XXe siècle, du modernisme comme un style en soi et de la modernité comme un ensemble d’aspirations disponible à l’adoption est donc désormais aussi contestée par l’historiographie que par les usagers. En effet, les critiques se sont non seulement attaquées au transfert de modèles effectué sous et après la domination coloniale, mais aussi et surtout au pacte scellé entre, d’une part, l’architecture et l’urbanisme modernes, et de l’autre part, l’impératif du développement. (d’Auria, 2012 ; Lu, 2011 ; Muzaffar, 2007.)  Avec le recul, il est devenu clair que, dans de nombreux pays du monde, l’association explicite entre la construction des villes et les formes et normes modernistes ne garantissait ni l’amélioration des conditions économique et sociale des résidents ni le bien-être des territoires au sens le plus large. Lorsque l’urbanisation et l’industrialisation se sont engagées sur des chemins séparés, les villes d’Amérique latine, d’Asie et d’Afrique n’ont plus été en mesure d’accueillir les nouveaux arrivants et de leur fournir un abri, de l’emploi et un environnement socialement juste. Au-delà des critiques spécifiques soulevées par les économistes à l’encontre du « développementisme XX », les théoriciens du post-colonialisme ont également pointé les contradictions inhérentes au processus de modernisation XX . Visant, tous-azimuts, toutes les sphères de la culture, du langage à la planification de villes nouvelles, ils ont dénoncé le caractère insidieux du modernisme et du «développementisme» dans l’élaboration de cultures et d’économies postcoloniales qui ont fini par reproduire les différences et les dépendances caractéristiques du colonialisme. En parallèle, des…