Les couleurs de boucherie

À PROPOS DE L'AUTEUR
Eugène Savitzkaya

Auteur de Les couleurs de boucherie

Eugène Savitzkaya, né en 1955 à Liège, est une figure marquante de la littérature francophone contemporaine, dont l'œuvre se distingue par sa poésie subtile et son regard affûté sur le monde. Très jeune, il publie ses premiers poèmes en 1972, gagnant rapidement une reconnaissance tant en Belgique qu’en France. En 1987, il est pensionnaire à la Villa Médicis à Rome. En 1994, il reçoit le Prix triennal du roman de la Communauté française pour Marin mon cœur, un ouvrage publié aux éditions de Minuit. En parallèle de sa production poétique et romanesque, Savitzkaya s’illustre également dans le domaine du théâtre, notamment en collaborant avec le groupe Transquinquennal. Eugène Savitzkaya a publié dix-huit livres aux Editions de Minuit (romans et poésie) dont Fraudeur pour lequel il reçoit le Prix Rossel en 2015 et l’un de ses derniers ouvrages, Fou de Paris, pour lequel il reçoit le prix Jacques-Lacarrière. Il collabore régulièrement avec des artistes plasticiens (Favier, Poitevin, Velikovic, Kozakis, Kandilaptis, François), ce qui l’amène à créer des œuvres dans l’espace public, à l’esplanade Saint-Léonard à Liège (phrase de 200m de long) et à la place Mansaert à La Louvière. Parallèlement, il réalise plusieurs expositions personnelles de dessins et de peintures à la Galerie Didier Devillez.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Eugène SAVITZKAYA, Les couleurs de boucherie, Flammarion, coll. « Poésie », 2019, 224 p., 18 €, ISBN : 9782081461536Lutin génial des Lettres belges, auteur de romans, de recueils poétiques qui font souffler un vent neuf sur les territoires du verbe (Mentir, Les morts sentent bon, Marin mon cœur, En vie, Fou trop poli, Fraudeur, Mongolie, plaine sale, Flânant…), Eugène Savitzskaya taille les mots comme un cueilleur, un oiseau afin de les ouvrir à la pâte des sensations. Livre fondateur paru en 1980 chez Christian Bourgois, Les couleurs de boucherie est réédité chez Flammarion (coll. « Poésie » d’Yves di Manno), précédé de l’envoûtant recueil poétique L’empire (L’atelier de l’agneau, 1976). Buissonnant la langue,…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:couleur mot - "Les couleurs de boucherie"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9176 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Pierres de vie

Illustré par des sculptures de pierre de Christian Claus, ce nouveau recueil d’Annie Préaux prend un aspect…

Dans nos mains silencieuses

«  À la fin deven[ir] / le contraire / de [sa] souffrance  » ne se fait pas sans arrachement. Véronique Wautier et Pierre Tréfois le savent parfaitement – du moins, c’est ce que rend sensible le recueil Dans nos mains silencieuses , issu de la collaboration entre la poète et l’artiste. «  En nous deux armées s’affrontent  / mais l’une est sans armes / et c’est elle qui l’emportera  » ; jusque-là il faudra s’armer de bienveillance et d’attention pour ce qui nous lie, ce qui nous relie à l’autre, à la présence, à la «  vie rude  ». Il faudra s’armer de douceur, ce «  point d’attache entre les deux mondes  ». De ligne en ligne – les fines et nerveuses de Pierre Tréfois, les bienveillantes et pudiques de Véronique Wautier –, quelque chose s’ouvre, un espoir est finement déposé, du ténu vers le tenace, dans nos mains silencieuses . À l’instar de l’opposition entre l’enfance et la «  chute des pierres  », entre la souffrance et la joie, la douceur des poèmes vient contrebalancer la violence de certains mots (ainsi par exemple de la «  guerre  », du «  cri  », du «  séisme  », des «  lambeaux  »). De même, à l’affrontement de deux poignées de lignes aux couleurs vives répondent des traits parfois finement disséminés sur la page. Le lecteur comprend alors que, certainement, bien davantage que l’espoir, c’est la résonance qui fait vivre : tendre vers l’autre, vers un «  tu  », entrer en résonance, permet de (re)trouver ses mots.De plus, la récurrence de termes confinant à la construction («  fenêtre  », «  maison  », «  chambre  » pour n’en citer que quelques-uns) confère à l’ensemble du recueil un questionnement très fort : que reste-t-il de vivant quand tout s’effondre, à l’intérieur de soi comme à l’extérieur ? Comment rendre le monde habitable ? Crier, se taire, «  compt[er] dix-sept papillons sur ces fleurs  » paraissent des alternatives, certes provisoires et précaires, mais elles sont sous-tendues par de solides lignes de force : la présence, la résilience, ou tout autre charpente que le lecteur bâtira pour lui-même.Le recueil aménage par ailleurs une place importante à la dimension du silence, par sa fonction («  effacer / tout ce qui dépasse  ») ou par ses modulations (tantôt il est ce qui nous humanise ou ce qui nous lèse, tantôt il est absence de volonté d’explication). De ce point de vue, «  le poème est un risque / et un rétablissement  ». En effet, Véronique Wautier et Pierre Tréfois ne laissent pas la faille béante, la blessure ouverte, l’écharde enfoncée : ils cherchent à en prendre soin. L’entreprise paraît ambitieuse, pavée d’incertitudes et de drames inéluctables, mais elle reconduit à l’organe premier qui nous relie à l’autre, à ce qui nous touche : les mains , traçant lignes et traits, ces «  mains…

Guetter les embellies

Depuis peu présidente de l’Association des écrivains de Belgique (AEB), membre…