Comme en français , mais sous la seule forme dè, ce préfixe verbal marque le plus souvent la séparation, la privation, l’opposition comme dans dèpaviner « enlever la pavine, c.-à-d. le chiendent », dèboûoner « enlever les bornes », dècouver « empêcher de couver », dèfèssi « enlever les éclisses », dèbôrer « ouvrir », s’ dèmarier, « divorcer », dèfirnower « défaire un nœud compliqué », dèbrâyi « desserrer le brâyûœ, c.-à-d. le dispositif de serrage (du chariot de culture) », dèhaler, antonyme de ahaler « embarrasser ».
Ce dè à valeur d’opposition concerne bien entendu beaucoup de verbes, mais en moins grand nombre qu’on pourrait le croire.
Ne rentrent pas dans cette catégorie majoritaire des verbes où on distingue sans peine le verbe simple sur lequel ils sont formés, mais sans qu’il s’agisse d’une action simplement contraire. Ainsi dèwâti ne signifie pas « ne pas regarder », mais « regarder de travers », dèbèni…
Auteur de Le préfixe verbal dè dans le vocabulaire d’un village du Sud gaumais (Ethe-Belmont, Vi 33)
 
    Chronique de la réécriture d'un mythe antique par son auteur : Le Dit d'Ariane
Ce texte a paru dans l'ouvrage collectif Métamorphoses du mythe : réécritures anciennes et modernes des mythes antiques , dirigé par Peter Schnyder, qui propose une réflexion sur les mythes anciens et leur pérennité du Moyen Age à aujourd'hui. En ce qui la concerne, Jacqueline De Clercq évoque les particularités qu'induit la réécriture d'un mythe, à partir de l'expérience qu'elle en a faite en écrivant son récit " Le Dit d'Ariane ". Elle analyse ici " le jeu de la contrainte et de la liberté que le mythe offre à l'écrivain " (p. 830). Fonctionnant, à la fois, comme un donné et comme une proposition herméneutique, " la structure littéraire du mythe permet une transgression contrôlée de laquelle une certaine fidélité au donné ne peut s'absenter. La créativité de l'écrivain est certes convoquée, mais elle ne prendra éventuellement la forme d'une réécriture, qu'à la condition expresse de respecter un rapport de proximité suffisant avec le paradigme qui la suscite " (p. 831). " C'est en s'insérant entre les plis du récit mythique, en explorant et en exploitant ses zones de pénombre que l'auteur…