Les deux récits (celui du Vieil homme et la mère et celui de Boschwitz, Le Voyageur), se répondent dans l’urgence imposée par les faits. À 80 ans d’intervalle entre la traque nazie et l’euthanasie de Séléné. Face à ces deux « urgences », subsistent les questions existentielles : l’écrit, le livre, la création ; ces derniers restent seuls à offrir une catharsis vitale : la valeur de l’amitié, la faiblesse des riches, la pertinence ou non de l’Histoire et de l’Ego, le rôle existentiel des livres, de l’animal, de l’absurde, de son acceptation, le triomphe de la bêtise, et un récit de l’ultime création à quatre mains ! Que faire ?
Christian LUTZ, Le vieil homme et la mère, Samsa, 2025, 258 p., 24 €, ISBN : 978-2-87593-544-1Une Histoire de l’édition en Belgique l’a rappelé naguère : Christian Lutz est un monument de nos Lettres. Fondateur du Cri, il a publié Compère, révélé Berenboom et Monfils, Delperdange et de la Croix, Deutsch… Mais il a perdu le Cri, s’est relancé via les éditions Samsa, accompagné par ses auteurs-phares mais abandonné, selon lui, par les pouvoirs publics. Or voilà que Christian Lutz nous revient comme auteur. Avec un livre composite, étonnant. Qu’est-ce donc que Le vieil homme et la mère ?Le pitch ?Un « vieil homme », la septantaine, retrouve sa mère après plus de dix…
Que ce soit doux pour les vivants
On a tourné la page, on dit souvent cela, ou il faut dire cela, on a tourné…