Histoire, forme et sens en littérature. La Belgique francophone (tome 1) : L’engendrement (1815-1914)

RÉSUMÉ
L’auteur met en relation la fin de la révolution de 1830, qui voit la naissance d’une Belgique moderne, et l’apparition d’une littérature francophone belge singulière, en rapport avec le contexte historique, et qui se distingue de la littérature française.
PRIX
  •   Prix Lucien Malpertuis de l'Académie royale de langue et de littérature françaises de Belgique, 2017
À PROPOS DE L'AUTEUR
Marc Quaghebeur

Auteur de Histoire, forme et sens en littérature. La Belgique francophone (tome 1) : L’engendrement (1815-1914)

Dans Tournai, ville en ruines avec près de 50% de son habitat touché par les bombardements, Quaghebeur naît le 11 décembre 1947.Trois ans plus tard commence une enfance auprès d'un grand-père maternel aimé et vénéré, qui vient de fermer son usine de chaussures parce que ses associés, détenteurs du capital, se refusent à moderniser l'outil.Venue au monde, en 1952, de son frère Philippe, avec qui il partagera la passion de l'art, lieu d'un dialogue infini, lieu transcendé d'un monde d'où le religieux s'est retiré.Études primaires dans une école de son quartier, puis secondaires au collège Notre-Dame avec des maîtres sévères qui donnèrent le goût du savoir et des cadres suffisamment solides pour qu'on en puisse sortir. Pratique le scoutisme, ce qui lui permet de découvrir la campagne tournaisienne, devient le chroniqueur de la troupe.Études universitaires à Louvain l'ancienne. Y connaît la dynamique généreuse de la vie communautaire, l'infamie du Walen buiten, le choc profond de 68 et la difficulté d'inscrire ces idéaux dans les faits. Reçoit l'enseignement de Jacques Schotte et de Louis Bolle. Prépare sous leur houlette au FNRS une thèse de doctorat consacrée à L'oeuvre nommée Rimbaud.Publie ses premiers poèmes en 69, dans le recueil collectif Six jeunes poètes, conçu par Robert-Lucien Geeraert, l'animateur d'Unimuse. Rencontre Yves Bonnefoi qui lui fait découvrir Celan; entre ensuite en relation avec Jouve et Mascolo.1975 est l'année de la défense de sa thèse après qu'une camarilla conservatrice a tenté de l'empêcher d'en achever la rédaction, avant de lui barrer par la suite les portes du champ universitaire.Un an plus tard paraît Forclaz, chez Oswald, juste avant la faillite de celui-ci. Assiste au colloque «Tel Quel» à Cerisy-la-Salle avec Frans de Haes.1977 le voit devenir conseiller littéraire et théâtral du Ministère de la Culture française à Bruxelles. Il est amené à promouvoir les méconnues lettres belges francophones et y consacrera désormais l'essentiel de son activité scientifique. Découvre en sa ville natale, à travers Conversation en Wallonie de Jean Louvet, la maîtrise et le projet théâtral du metteur en scène Marc Liebens avec qui il se lie d'amitié tout comme un peu plus tard avec René Kalisky et Jean Sigrid.Voit mourir d'anorexie sa première femme, Danièle Perrot, dit Nanou Richard, dont il est divorcé. Entreprend d'écrire le cycle de la morte dont la composition s'étalera sur quinze ans. Avec Paul Willems, joue un rôle décisif dans les manifestations d'Europalia-Belgique en 1980. Construit et développe avec Joseph Hanse le Musée de la Littérature, tout en promouvant les grandes collections patrimoniales (Passé-Présent, Espace Nord, Archives du Futur) consacrées aux lettres belges et en en multipliant les structures de diffusion. Baises pour l'histoire de nos lettres paraît en 82, suscitent des polémiques violentes dans la mesure où elles lient le devenir des œuvres littéraires à l'histoire. C'est chez Fata Morgana que sortent l'année suivante les poèmes de Chiennelures. À partir de 1985, entreprend une action systématique en faveur des lettres belges à l'étranger, tout en se battant en faveur d'une conception plurielle de la francophonie. Début d'une correspondance régulière avec Henry Bauchau et Jean-Claude Pirotte; rapports amicaux aussi avec Sarah Kalisky, peintre, et Marc Trivier, photographe, d'où naîtront des œuvres en intime collaboration. Devenu en 89 commissaire au livre de la Communauté française de Belgique, prépare diverses expositions consacrées aux Irréguliers du langage et plus tard à Paul Nougé. Découvre le Congo-Zaïre et met en chantier une série d'actions interculturelles sous la dénomination Papier blanc. Encre noire, parmi lesquelles la fondation de la revue Congo-Meuse. En 90 est impressionné par la découverte du palais de Charles-Quint à Yuste, ce qui engendre plusieurs textes autour de la figure de l'empereur et du XVIe siècle. Dégoût accru pour le cirque littéraire et pour l'imposture de la posture de l'artiste. L'ensemble de son œuvre est couronné en Roumanie par le prix Lucian Blaga en 92.Publie, avec des photos de Trivier, Les carmes du Saulchoir où s'enchevêtrent mémoire personnelle, mémoire de sa ville, art du XXe siècle à travers un jeu de constants décalages. En avril 95, à Salvador de Bahia, rencontre Leonor Lourenço de Abreu qui modifie tellement sa vie et sa vision du monde qu'il l'épousera en 97.C'est à la même époque qu'il organise deux expositions consacrées à l'œuvre de critique d'art de Verhaeren, aux musées d'Orsay à Paris et Charlier à Bruxelles, accomplissement d'une enfance baignée par l'approche de la collection Van Cutsem (Musée des Beaux-Arts de Tournai) et de nombreuses réflexions sur l'esthétique. Son frère meurt en 1998 et la dramaturge Michèle Fabien, avec qui il avait une communion littéraire intense, un an après, laissant dans sa vie deux vides douloureux.
NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Dans la collection « Documents pour l’Histoire des Francophonies » qu’il dirige aux éditions Peter Lang, Marc Quaghebeur publie le premier volume d’une somme qui en comptera cinq : Histoire, Forme et Sens en littérature. La Belgique francophone. Si l’auteur y rassemble – encouragé par le regretté Jean Louvet – une série d’articles publiés depuis 1990, il ne s’agit pas d’une simple réédition : sélectionnés avec soin, les textes ont été retravaillés parfois en profondeur, ré-intitulés, ordonnés à la fois selon la chronologie des périodes traitées et selon le point de vue adopté. Ces coups de projecteur mettent en relief avec une grande précision la diversité et la complexité des relations entre histoire générale et œuvres littéraires…


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