« Femmes à Boches ». Occupation du corps féminin, dans la France et la Belgique de la Grande Guerre

NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

Se revendiquant à la fois de l’histoire du genre et de celle de la guerre, l’ouvrage « Femmes à Boches », d’Emmanuel Debruyne, professeur d’histoire contemporaine à l’UCL, examine une question audacieuse, dans sa formulation même : l’« occupation du corps féminin », en France et en Belgique, durant la Guerre 14-18. Quel est le contexte ? « Pendant quatre ans, la quasi-entièreté de la Belgique et de larges pans de dix départements français sont occupés par l’armée allemande » : ces territoires, découpés par l’ennemi en plusieurs zones disposant de leur administration, forment un large périmètre regroupant une dizaine de millions d’habitant-e-s.L’occupation…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:ennemi occupation femme - "« Femmes à Boches ». Occupation du corps féminin, dans la France et la Belgique de la Grande Guerre"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9174 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Réactiver le sens commun. Lecture de Whitehead en temps de débâcle

Isabelle STENGERS , Réactiver le sens commun. Lecture de Whitehead en temps de débâcle , Découverte / Empêcheurs de penser en rond, 2020, 202 p., 18 € / ePub : 12.99 € , ISBN : 9782359251685L’attention à l’aventure des idées et des actes qu’elles engagent questionne l’articulation intime entre pensée et vie, double expression d’un même plan. Pensant avec et depuis Whitehead, Réactiver le sens commun remet en chantier, réagence l’essai Whitehead et les ruminations du sens commun (Les Presses du réel, 2017) au sens où il le fait bégayer et le relance. Là où Whitehead caractérisait la civilisation moderne par son déclin, nous vivons sa débâcle. Nous sommes à un point de bifurcation : rien ne nous dit si nous allons pouvoir civiliser la modernité ou si nous nous engageons dans sa pure débâcle. Un des noms majeurs que Whitehead donna à ce déclin est bifurcation de la nature, à savoir la séparation entre qualités objectives et qualités subjectives. Une séparation qui a signé la défaite du sens commun. Lire aussi : Isabelle Stengers. Philosophie activiste, récits spéculatifs et ouverture des possibles (C.I. n° 198) Civiliser la modernité, c’est s’affranchir de la scène fondatrice ruineuse (dont la matrice est socratique) d’une opposition entre la philosophie, le théoricien qui sait et l’opinion reléguée dans l’ignorance. C’est dès lors obtenir des scientifiques, des spécialistes qu’ils «  lient activement ce qu’ils savent et ce que leur savoir, pour être produit, a dû omettre  », bref, qu’ils ne disqualifient plus les «  ruminations  » du sens commun des citoyens. La tâche que Whitehead attribuait à la philosophie – «  souder le sens commun à l’imagination  », qu’Isabelle Stengers relance, que les activistes réalisent repose sur trois réquisits : 1° une vigilance à l’endroit des modes d’abstraction qui négligent des aspects de l’expérience et disqualifient les savoirs des citoyens, une résistance à l’arrogance des « experts », 2° une défiance entre le criticisme kantien qui borne, limite et juge aussi bien l’opinion que les scientifiques, 3° la construction d’un « nous » qui lutte contre le désastre tout en veillant à ne pas ressembler à l’ennemi, c’est-à-dire à ne pas réintroduire le tribunal d’une vérité…

Nouvelle histoire de Bruxelles. Des origines à aujourd’hui

Comment naît une ville ? Comment croît-elle, évolue-t-elle au fil des siècles ? Comment se bâtit-elle sociologiquement, politiquement, économiquement, culturellement ? Dans son essai Nouvelle histoire de Bruxelles , le philosophe et historien Arnaud de la Croix retrace l’épopée de Bruxelles. Si les physiciens ne peuvent remonter en deçà du Big Bang, franchir le mur de Planck, les historiens, les archéologues sont soumis à semblable contrainte : seules des hypothèses relatives aux traces pré-urbaines des cités peuvent être avancées. L’approche innovante et la méthode qu’adopte Arnaud de la Croix donnent tout leur prix à cet ouvrage qui, étayé par une documentation solide, s’appuyant sur les travaux des historiens, se singularise par deux traits : primo, la convocation de l’histoire sociale, intellectuelle, culturelle, ésotérique de Bruxelles de ses origines à nos jours, secundo, par la mise en récit d’événements négligés, d’épisodes passés sous silence dans les livres d’histoire. On aura compris que, dressant la biographie d’une cité, Arnaud de la Croix ne se range pas sous la bannière de l’histoire officielle. C’est ainsi qu’il exhume et interroge des faits embarrassants, entachant la mémoire collective, forclos de l’histoire dominante (les poussées antisémites au 14e siècle notamment, la « dictature protestante » instaurée à la fin du 16e siècle). Le mouvement de pensée est tout à la fois rétrospectif, comme l’exige la discipline historique, mais aussi prospectif. Quel(s) avenir(s), le passé et le présent de Bruxelles lui dessinent-ils ? Aux affirmations tranchées qui ferment les questionnements et donnent lieu à des vulgates, Arnaud de la Croix préfère la réouverture de controverses. Des controverses qui ont trait à la date de la naissance de Bruxelles, aux circonstances qui ont présidé à son avènement, à l’étymologie de Bruxelles. De la construction, au Moyen Âge, de la première et de la deuxième enceinte fortifiée au développement des artisans, des corporations, de l’évocation de personnalités marginales, controversées (la mystique la Bloemardinne) à celle d’Erasme résidant à Anderlecht en 1521 ou de Bernard van Orley, Breugel, de l’histoire des occupations étrangères à la Révolution belge, de la bataille de Waterloo à Bruxelles capitale de l’Europe, Arnaud de la Croix varie son zoom, entretissant l’histoire des rois et celle du peuple qu’il ressuscite, campant Charles Quint, les Habsbourg, les monarques belges, la décapitation des comtes d’Egmont et de Hornes, la colonisation du Congo d’un côté, les récits autour de Manneken-Pis (leur possible interprétation alchimique), les séjours à Bruxelles de Baudelaire, de Hugo, Verlaine, Rimbaud, le creusement de la Jonction Nord-Midi, la naissance de l’Art nouveau de l’autre. Montrant qu’il n’est pas de « grande » Histoire sans des micro-histoires, Nouvelle histoire de Bruxelles rouvre des pans de ce que Walter Benjamin appelle l’histoire des vaincus.   Éclairant la genèse de Bruxelles, ses mutations, les métamorphoses de ses visages architecturaux, urbanistiques, politiques, religieux, linguistiques, l’essai d’Arnaud de la Croix révèle les strates, les mille et une formes d’une ville perçue comme un organisme vivant, soumis à la croissance, au déclin, à la renaissance. De nous faire découvrir la richesse de Bruxelles, ses affluents linguistiques, ses guerres, ses invasions, de dévoiler des sédiments invisibles sous le visible, nous percevons autrement la ville actuelle dans laquelle certains d’entre nous…

Le policier fantôme

Les années 80 ont vu la (re)découverte de la littérature belge. Cela s’est marqué par la publication…