Des monts et merveilles


RÉSUMÉ

C’est un roman du lien fraternel. Après avoir exploré le roman maternel et grand-maternel dans ses précédents ouvrages (Ça ne se fait pas, Une allure folle), Isabelle Spaak s’attache cette fois à la figure de son demi-frère Michel. Un personnage fantasque, chasseur de chimères, écrivain du dimanche, querelleur polyglotte, épistolier infatigable, Belge avant tout. Un homme qui aime attraper les heures fugitives.

Au cours d’un voyage à Liège, Isabelle et son frère Michel tombent sur une maison où Napoléon a séjourné quand il était premier consul. C’est le début de la grande Histoire qui s’enchâsse dans l’histoire intime et familiale.

Isabelle Spaak commence à mener une enquête sur les deux séjours belges de Napoléon. Le premier est lié à Joséphine de Beauharnais, le second à Marie-Louise. Vont alterner alors un récit familial, intime, l’histoire d’Isabelle Spaak et de son frère, et l’épopée napoléonienne par le prisme de ses histoires d’amour et des femmes.

Ce roman est une double quête : quête d’un grand frère maladroitement aimé, compagnon de songes, de chagrins et de franches rigolades et la captivante saga des amours de Napoléon vue de Belgique. Avec son talent et son sens du détail, Isabelle Spaak conjugue l’intime et l’histoire majuscule.


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À PROPOS DE L'AUTEUR
Isabelle Spaak
Auteur de Des monts et merveilles
Isabelle Spaak est une autrice et journaliste d'origine belge. Elle vit aujourd'hui en France. Son roman Ça ne se fait pas, publié en 2004, a reçu le Prix Rossel la même année.


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Le Carnet et les Instants

« Chasseur de baleines et chimères, éleveur de renards, traducteur de nuages, querelleur polyglotte, clown pour tous les âges, écrivain du dimanche, érudit, poète, Michel est aussi un épistolier infatigable ». Sa disparition, en 2019, plonge sa demi-sœur, Isabelle Spaak, dans un profond chagrin. Très vite, les souvenirs se bousculent, disparates, fragmentaires, soumis parfois aux défaillances de la mémoire. Il y a les vacances d’été sur l’Île de Ré dont les photos en kodachrome prises par la mère reconstituent l’heureux film, les cris et blessures d’enfant que seul Michel semble pouvoir apaiser puis les lettres échangées, innombrables.Ma chère Isabelle, as-tu lu Primo Levi ? La Trêve. J’ai l’impression…


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La Belle Enceinte : Nos amours de Flandre et de Picardie

Qu’est-ce donc que cette « Belle Enceinte » qui fait le titre du dernier opus de l’œuvre foisonnante de Rose-Marie François ? Une ville mythique ? Une somptueuse parturiente ? Un bijou totémique ? Ou la narratrice elle-même d’un livre qu’il serait vain de  résumer sans en détruire la nature, si le sous-titre, lui, en éclaire l’intention : Nos amours de Flandre et de Picardie.  Un sujet qui de l’aveu même de l’autrice l’a hantée pendant trente-trois ans pour comprendre «  comment les mémoires entremêlées de mes ancêtres, tant ouest–flandriens que picards hennuyers, passent des entrailles de la terre aux feux nords du Solstice pour arriver jusqu’à nous aujourd’hui  ». Au-delà de ces « précisions », s’ouvre l’univers fantasmagorique dont la démiurge, avant de s’envoler magnifiquement dans les épiphanies d’une mémoire enchantée, présente les différents « acteurs ». 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