Curieux sentiments


RÉSUMÉ

« De la contemplation des poissons rouges aux couloirs du métro bruxellois, les personnages de Pascale Fonteneau s’égarent souvent sur le chemin du destin et s’écrasent parfois tragiquement contre un mur de cynisme et de fatalité. Avant de s’en aller, ils vous laisseront certainement quelques curieux sentiments. » (Quatrième de couverture.)
Ce recueil contient « Maelbeek », « Tant pis », « Face à face », « Le poète », « Le voisin », « Histoire », « En attendant Momo », « La règle de trois » et « Les douze…

  lire la suite sur  Bela

À PROPOS DE L'AUTRICE
Pascale Fonteneau
Autrice de Curieux sentiments
Si on lui pose la question de ses origines, elle prend une inspiration et commence une phrase par : «Ma mère est Allemande.» Elle ajoute : «Mais je ne parle pas allemand. Je suis née en France, mon père est français. Mes parents se sont rencontrés en Allemagne. Mon père ne parle pas allemand non plus. Nous habitions une petite ville de Bretagne. Nous allions souvent à la mer. Au début des années septante, mes parents sont venus s’installer à Bruxelles parce que mon père devait venir y travailler. Pas aux communautés européennes.» C’est à Bruxelles qu’elle termine ses études primaires, secondaires, puis universitaires. Entre temps, elle est partie s’installer à la campagne, quelque part entre Bruxelles et Liège, mais précise qu’elle n’est pas un rat des champs : «Mon univers, c’est la ville. Mais je reconnais que la campagne est l’endroit idéal pour voir grandir ses enfants. Ce que j’ai fait. Dès qu’ils ont été à l’âge d’avoir envie de se déplacer seuls, on est revenu à Bruxelles. Malgré mes passeports allemand et français, si on me demande d’où je suis, je réponds que je suis de Bruxelles. C’est mon territoire.» Un territoire dont elle parle peu dans ses histoires : «C’est tout le paradoxe, je me sens de Bruxelles, mais je ne suis pas de là. Je ne lui rendrais pas hommage. Je ne peux parler de Bruxelles que sur le mode ironique. Ses errements, ses contradictions, tout ce qui fait son charme. A l’image de la Belgique, Bruxelles est une ville d’initiés. Ça a l’air simple, mais c’est compliqué. Et surtout, au grand étonnement des gens de l’extérieur, ça fonctionne. Et ça fonctionne grâce à quelques règles simples. Bref, c’est difficile d’en parler sans tomber dans l’explicatif. Sans prendre de distance.» Justement, la distance est son poste d’observation favori : «Au premier degré, la vie est insupportable.» Pourtant, elle avance et beaucoup de gens pensent qu’elle est drôle : «Pour rappel, personne ne sait ce que nous sommes censés faire sur cette jolie planète bleue. Pour me rassurer, je donne un sens à mes pas et au temps qui passe. Puis qu’on sait que tout est perdu, autant se retirer avec panache.» Et avec tout cela, on n’a pas parlé de littérature. C’est malin. DES ŒUVRES QUE JE SOUHAITE FAIRE CONNAÎTRE Alexandre Vialatte, Chronique du grand Mic-Mac La collection Série Noire dans sa totalité Jean-Paul Dupuy, Abécédaire raisonné des Shadoks 3 LIVRES DE MA BIBLIOGRAPHIE Les Fils perdus de Sylvie Derijke La Puissance du désordre Du début à la fin

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Curieux sentiments"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 10367 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Belgiques

La collection «  Belgiques  » des éditions Ker poursuit son auscultation d’un pays multiple,…

Stagiaire au spatioport Omega 3000 : et autres joyeusetés que nous réserve le futur

Avant d’être nouvelliste, Ploum , alias Lionel Dricot, est blogueur. Celles et ceux qui le suivent sur ploum.net y découvrent régulièrement, en français et en anglais, des réflexions sur les logiciels libres, sur les monopoles des GAFAM ou sur notre dépendance aux médias sociaux. C’est que l’impact des technologies sur l’humain préoccupe Lionel Dricot, qui est ingénieur de profession. Sur son blog, il raconte son départ des réseaux, puis, à partir de janvier 2022, son expérience de déconnexion totale, lors de laquelle il ne s’est plus autorisé que quelques minutes quotidiennes d’accès au web. Ses billets, volontiers didactiques, nourris d’expériences personnelles ou professionnelles, sont ponctuellement prolongés par des textes de fiction, récits d’anticipation ou uchronies. On ne s’étonnera donc pas que Ploum signe cet ouvrage de science-fiction, paru dans la collection sous licence libre de l’éditeur suisse PVH.Comme tous les premiers recueils d’écrivains travaillés par la fiction depuis l’adolescence, Stagiaire au spatioport Omega 3000 … présente une certaine hétérogénéité, heureusement amoindrie par l’omniprésence d’un humour tantôt absurde, tantôt sardonique. On y trouve des nouvelles de dimensions diverses, écrites de 1999 à 2022. La huitième, « Le mur du cimetière », est une microfiction de cinq lignes ! La majorité des autres se séparent en deux catégories : des écrits plus anciens, souvent inspirés de rêves et qui regardent vers l’âge d’or de la science-fiction, et des écrits récents qui s’inscrivent dans le champ de l’anticipation et empruntent certains codes du cyberpunk. Au fil de notre lecture, nous passons dès lors d’Isaac Asimov à David Graeber.Le livre lui-même semble vouloir s’inscrire dans une tradition : sa couverture monochrome, qui mélange aplats et points de trame, rappelle l’époque de la sérigraphie. Quant au choix du papier, il évoque nécessairement les pulp magazines . La posture de blogueur ressurgit aussi à chaque détour, car Ploum fait suivre ses nouvelles d’un encart explicatif, où il décrit son objectif ou ses inspirations. Notons en outre le procédé original du « titre caché » : une nouvelle non renseignée au sommaire est insérée tête-bêche à la fin du recueil, à la manière des chansons bonus rencontrées dans certains albums de musique.En deux-cents pages à peine, Ploum couvre un large panel de thèmes : l’aliénation par le travail vide de sens, l’absurdité administrative, l’escalade sécuritaire, les arnaques marketing, le danger du tabagisme… Je ne sais si je redoutais le plus de prendre la parole ou de devoir écouter les longues jérémiades de ces inconnus persuadés de pouvoir apprendre quelque chose en racontant leur vie et dormant quelques heures sur une chaise. J’avais assez d’expérience professionnelle pour savoir que toute compétence durable ne s’apprenait qu’à travers un processus long et laborieux, que le terme « formateur » n’était qu’un pudique néologisme pour « assistant social en charge des employés qui gagnent leur vie, mais qui s’emmerdent ». Il existe, le long de tels fils rouge, quelques méchantes ornières : en premier lieu, le cynisme et la démagogie. Ploum s’en garde généralement, mais glisse parfois dans certaines facilités, telles les poncifs des «  irresponsables politiques  » ou des «  cancers causés par les fumées de cannabis  ». C’est surtout dans quelques nouvelles de la veine anticipative que tout son talent se révèle. Deux d’entre elles, en particulier, sont issues des « lettres du futur » qu’il publiait sur son blog. Dans « La nuit où la transparence se fit » (encore un clin d’œil à Asimov), il évoque les transports du futur, la recherche d’emploi via algorithme, la finance décentralisée et la fuite générale de données personnelles. Ce récit, d’une actualité brulante, vise juste et rappelle que la science-fiction touche au politique. Le technocapitalisme est magique : les pauvres ne peuvent pas le remettre en question. Les riches ne veulent pas le remettre en question. L’ultime nouvelle, rédigée lors du festival des Imaginales 2022, évoque les univers de William Gibson. On achève donc sa lecture avec de l’appétit pour un second recueil, qui serait entièrement consacré à la « nouvelle matière » de l’auteur, centrée sur notre rapport aux technologies du quotidien et aux multinationales qui nous les imposent.Un bémol quand même : tout est contemporain ou innovant sous la plume de Ploum — jusqu’à la publication sous licence libre —, mais il y a une exception : l’orthographe, qui est restée bloquée avant 1990. Pour un prochain recueil, il ne serait pas insensé d’appliquer la réforme. Julien Noël Plus d’information Pourriez-vous devenir le premier Madame pipi mâle de la station spatiale Omega 3000? Ou optimiser le rendement des mines de chocolat de la Lune? La vie privée étant abolie, percerez-vous l'identité secrète de l'homme le plus riche du monde? Comment lutter contre les monopoles informatiques si, lassée de vous voir taper à la machine, votre famille vous inscrit à une initiation aux ordinateurs? Jouerez-vous un rôle majeur dans le destin de la galaxie ou resterez-vous…