Bruxelles Nord

RÉSUMÉ

Jadis champêtre, Schaerbeek est aujourd’hui une commune densément urbanisée et peuplée qui réserve au promeneur des réalités contrastées et parfois inattendues. Si son riche patrimoine architectural vaut le détour, les écrivains qui y ont vécu longtemps ou s’y sont arrêtés un moment, évoquent une géographie moins spectaculaire en entraînant lecteur et promeneur hors des sentiers battus. Au-delà de sa réputation, Schaerbeek, parfois jugée peu fréquentable, cache une identité forte et un caractère qui ne laissent pas indifférent.

À PROPOS DES AUTEURS
Laurence Brogniez

Auteur de Bruxelles Nord

Laurence Brogniez est professeur à l’Université libre de Bruxelles, où elle enseigne l’histoire littéraire et la littérature comparée. Dans sa thèse, publiée chez Champion sous le titre Préraphaélisme et Symbolisme : peinture littéraire et image poétique (2003), elle a abordé la question des rapports entre peinture et littérature à l’époque symboliste. Elle a édité plusieurs volumes collectifs (Ecrits voyageurs : les artistes et l’ailleurs Peter Lang, 2012 ; Entretiens d’artistes, Vrin, 2015 ; L’artiste en revues. Arts et discours en mode périodique, Presses Universitaires de Rennes, 2019) et participé à l’organisation d’expositions (Pulsion(s), 2012 ; En route ! Sur les traces des artistes belges en voyage, 2014 ; Fleurs lascives, 2017, Musée Rops). Entre 2012 et 2017, elle a participé à l’ARC "Culture, mobilité, territoire. Émergence et transformation de l’identité métropolitaine bruxelloise (XVIIIe-XXIe siècles)" Lien : http://micmarc.ulb.ac.be/ & https://micmexpo.ulb.ac.be Outre l’intermédialité, ses recherches portent sur l’histoire culturelle de Bruxelles, et plus particulièrement sur la géographie littéraire et les ateliers d’artistes, auxquels elle a consacré un guide avec Tatiana Debroux (Itinéraires des ateliers d’artistes à Bruxelles, 2019).
Paul Aron

Auteur de Bruxelles Nord

Paul Aron est enseignant-chercheur de littérature belge et française. Docteur en philosophie et lettres de l'Université libre de Bruxelles, il est directeur de recherche au Fonds national de la recherche scientifique (FNRS) et professeur de littérature et théorie littéraire à l'Université Libre de Bruxelles. Il s'intéresse à l'histoire de la vie littéraire, principalement des XIXe et XXe siècles, aux relations entre les arts et entre la presse et la littérature.

AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Bruxelles Nord"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 10432 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Tirages de têtes

Portraits d'une centaine d'écrivains belges d'expression française saisis par Jean-Pol Stercq.…

Camille Lemonnier, le « Zola belge », déconstruction d’un poncif littéraire

Les clichés, les lieux communs et les poncifs ont la vie dure et parfois nous polluent. Ils s’imposent à l’esprit, à la bouche et à la plume plus vite que la précision, la complexité et la nuance. Il en est en littérature comme ailleurs. Ainsi Camille Lemonnier ne cesse-t-il pas d’être considéré comme le Zola belge. Comme si, par ces mots, on avait tout dit, de son œuvre. Et cela ne date pas d’aujourd’hui. Dans Camille Lemonnier, le « Zola belge », déconstruction d’un poncif littéraire , le critique Frédéric Saenen, fidèle collaborateur du Carnet et les Instants , explique la genèse de ce lieu commun, met en évidence les mécanismes de sa viralité afin de mieux le défaire et avancer des propositions nouvelles. Faut-il le rappeler, Camille Lemonnier (1844-1913) est un écrivain à l’œuvre riche et variée (critique d’art, romans, contes, récits, etc.) et à l’écriture puissante ; il est l’auteur d’une cinquantaine de livres (plusieurs titres sont réédités dans la collection « Espace Nord »). Frédéric Saenen le tient pour le «  germe et le socle de Nos Lettres  ». Pourtant, au 19e siècle, on le comparait souvent, quand on ne le soupçonnait pas d’en être le plagiaire, à Victor Hugo, Léon Cladel, Jules Barbey d’Aurevilly, Gustave Flaubert. Et bien entendu à Émile Zola, chef de file du mouvement naturaliste, dans lequel Camille Lemonnier s’inscrit en partie, même si, comme le montre Frédéric Saenen, on ne peut l’assigner à un courant littéraire. De là découlera l’appellation de Zola belge. Elle circulera déjà de son vivant, peut-être même dès la parution d’ Un mâle , son roman le plus fameux. Le mot « belge » est d’ailleurs tout aussi important que celui de « Zola » dans ce syntagme car on fera de Lemonnier le premier écrivain belge, et aussi le dernier, si on le considère comme le parangon de l’identité belge. D’ailleurs Frédéric Saenen confirme cette affirmation, tout en précisant, au passage, ce que serait le sillon profond de la littérature belge. Selon lui, il ne s’agirait pas du surréalisme mais de «  l’expression directe des pulsions premières et de l’instinct, qui pousse l’individu au passage de la ligne et au seuil de la tragédie intime.  »Pour déconstruire le poncif de « Zola belge », Frédéric Saenen ne se contente pas de s’interroger sur la manière dont ce dernier s’est forgé et répandu, mais il analyse, à travers la littérature critique, les liens qui unissaient Lemonnier et son collègue français ainsi que leurs œuvres respectives. Aussi, de page en page, remet-il en lumière ce qui est occulté par le cliché : Lemonnier, réaliste décadent, virtuose du style, écrivain de la péri-urbanité, relecteur de la Bible, explorateur halluciné de l’intime, peintre du peuple belge. En refermant Camille Lemonnier, le « Zola belge », déconstruction d’un poncif littéraire , on ne peut que féliciter Frédéric Saenen d’avoir su démontrer, de façon condensée, la grandeur et l’originalité de l’œuvre de Lemonnier. Nous ne pouvons d’ailleurs qu’adhérer à sa proposition de faire de Camille Lemonnier le…