À Ittre, le Musée Marthe Donas consacre une exposition, du 23 novembre 2019 au 19 janvier 2020, à une figure de la peinture et de la poésie francophones belges, Cécile Miguel (Gilly, 1921 – Auvelais, 2001), épouse de l’écrivain André Miguel (Ransart, 1920 – Gembloux, 2008). À cette occasion, le Musée propose sur son site web un dossier pédagogique réalisé par Béatrice Libert à l’intention des enseignants et les éditions du Taillis pré publient, sous la plume d’Yves Namur et avec un avant-dire de Marcel Daloze, un catalogue très substantiel, richement illustré de reproductions, photos, manuscrits et lettres qui rend justice à cette créatrice aujourd’hui occultée : Cécile Miguel, une vie oubliée brosse le parcours existentiel de l’artiste, quittant avec…
Dirigée par Pierre Emmanuel, la jeune collection « Duo » repose sur le principe du « dialogue » cher aux livres d’artiste, mais en associant deux poètes. Sollicité dans ce cadre, Jacques Ancet a aussitôt proposé à son vieil ami Yves Namur de collaborer, avec pour base commune ce vers de Roberto Juarroz – dont il avait traduit des entretiens et des poèmes en 2001-2002 – : La pluie tombe sur la pensée, extrait de Poésie verticale, vol. 4. Ayant reçu le feu vert – l’intérêt de Namur pour Juarroz n’est pas un secret depuis Fragments de l’inachevée –, Ancet écrit alors treize textes de sept vers chacun et les envoie à son correspondant. Celui-ci prend le relai, en adoptant un mimétisme quasi parfait quant au style et à la versification : absence de titre,…
Dis-moi quelque choseQue je puisse interroger le nuageL’ouvrirLe défaire de fond en combleLe creuserL’aimer tout simplement Dis-moi quelque chose épouse le calendrier des saisons, leurs cycles, leurs éléments et leurs couleurs. Au sein de chacune d’elles, « quelque chose » est donné à entendre, à espérer. Le poème vient, dans ce recueil d’Yves Namur publié aux éditions Arfuyen, déposer une voix, vibrant au diapason du ténu, de l’incertain, de l’inespéré. Ainsi, dans le « dis-moi », dans cette adresse – à l’autre, au lecteur, à soi-même – qui ouvre chacun des sizains, s’entend l’espoir d’une parole, d’une formulation. Ce dernier constitue autant le noyau que le fil rouge de ce recueil.Chacune des quatre sections épouse les motifs associés…
« J’avais soudainement l’intime et profonde conviction de naître ». Ainsi débute le nouveau livre d’Yves Namur, inscrit d’emblée dans le scénario de l’illumination, cette expérience bouleversante que plusieurs traditions – hindouiste, bouddhiste, chrétienne – présentent comme une seconde naissance, le moi s’y effaçant au profit d’une sensation souveraine. Chez Namur, toutefois, l’évènement ne présente pas un caractère religieux, si l’on excepte un passage de quelques pages ; en second lieu, il n’est pas le résultat d’un long apprentissage mais surprise pure ; enfin, il relève moins de l’aboutissement que d’une aventure nouvelle… Vers la fin du livre, il est question d’une amie…
Plonger au tréfonds de soi. forer le puits de l’être jusqu’au ressassement. jusqu’au danger d’un exercice où poindrait l’inanité — par l’ébranlement ininterrompu des valeurs et le vertigineux basculement vers le vide —. c’est ce qui est exigé de la poésie, c’est pourquoi elle importe. Pourtant, bien peu s’accordent à suivre un cheminement poétique dont ne pourraient s’éluder la fuite désespérée du sens ni la faiblesse infinie du langage. Car. inéluctablement, finiraient par se saper les raisons d’être et d’écrire, et viendrait au jour, dans sa force tragique, ce sentiment que tout poème est un poème sur la mort. Comme en témoignent ses deux derniers recueils, la mort semble au cœur du parcours mené par Yves Namur. S’il terminait effectivement…
Avec une quarantaine de recueils publiés, Yves Namur n’est plus ni un novice, ni un carabin. D’autant moins, puisque le poète se double d’un médecin, profession qu’il exerce depuis qu’il a prêté le serment d’Hippocrate en 1976. Cette double appartenance d’écrivain-médecin qui n’est pas rare dans l’histoire de la littérature, le relie, de manière imperceptible, à cette lignée d’auteurs qui ont en commun de partager une écriture où se lient rigueur et abnégation. L’œuvre d’Yves Namur, récompensée par de nombreux prix, est de cette trempe-là. Avec ce nouveau recueil, Les lèvres et la soif, le poète poursuit en quelque sorte sa conversation avec l’acte poétique dont on trouve l’amorce dans La tristesse du figuier, paru chez le même éditeur en 2012.…
Yves Namur est un homme-orchestre de la poésie : directeur et fondateur des éditions du Taillis pré, nées voici vingt ans, chroniqueur au Journal des poètes, éditeur d’anthologies (dont Un siècle de femmes réalisé avec Liliane Wouters), il a écrit une trentaine de recueils, traduits pour certains dans plusieurs langues (dont l’allemand, l’espagnol, le chinois, l’hébreu…). Mais sans doute est-il d’abord avant tout un infatigable lecteur de poésie. C’est ce dont témoigne notamment son dernier livre, Les ennuagements du cœur, paru aux éditions Lettres vives : Yves Namur y multiplie les épigraphes et les citations et y montre la variété de ses goûts (Holderlin, Bobin, Jean-Claude Renard, Celan, Israël Eliraz, Jacqmin, Salah Stétié).
Certains…
Après une première période de publication (1974-1978) suivie d’un silence de six ans, Yves Namur fait paraitre deux recueils qui annoncent une poétique moins transgressive quant à la forme linguistique. Or, au même moment, l’académie gastronomique dont il est membre lui propose d’écrire à propos de l’œuf, défi que le poète relève dans un style proche des expériences lettristes ou spatialistes. Le manuscrit n’est pas publié, hormis deux ou trois textes en revue : l’auteur pense qu’il est trop marginal, qu’il n’intéresserait personne. Il envisage même de s’en débarrasser, ou encore de le publier sous pseudonyme… En 2019 pourtant, il le soumet à Francis Édeline, spécialiste de la « poésie concrète »,…
« Toutes ces traces, Les connues, les oubliées Ou les perdues Veulent-elles aussi nous porter De l’autre côté du temps Et du fleuve noir ? », s’interroge leur évocateur poète passionné Yves Namur dans son livre La nuit amère.Ces traces Qu’on laisse chaque jour Derrière soi _ Comme autant de silences Ou de feuilles tombées sur l’herbe. Avec l’auteur, nous vibrons d’espoir (« Tu écris pour rendre visible l’invisible », « Lorsque deux mains se cherchent Et se touchent dans l’obscur, Est-ce cela Qu’on appelle l’aube des cœurs Et des flamboyants ?»)Nous apprenons à écouter les feuilles « qui s’abandonnent volontiers Aux promeneurs Et aux rêveries du solitaire. »Nous croisons les larmes d’un poème « écrit sous la lampe des tristesses. »Nous…
Le recueil de poésie Dis-moi quelque chose, paru aux éditions Arfuyen en 2021, recèle à la fois une prière et une invitation. Son auteur, Yves Namur, y livre une quête verbale, spirituelle et philosophique à l’affût de l’indicible, célébrant autant l’inaccessibilité de la destination que la beauté et la nécessité du cheminement. Le recueil de poésie Dis-moi quelque chose, paru aux éditions Arfuyen en 2021, recèle à la fois une prière et une invitation. Son auteur, Yves Namur, y livre une quête verbale, spirituelle et philosophique à l’affût de l’indicible, célébrant autant l’inaccessibilité de la destination que la beauté et la nécessité du cheminement. Yves Namur (par ailleurs Secrétaire perpétuel de l’Académie royale de langue et de littérature…