Dix suites composent ce livre : « Creuse-nous », « Ce que disent peut-être les mains », « Quinze traces à peine visibles », « Les feuilles le savent bien », « Voyelles pour Anise », « Tombeau pour la unième nuit », « Sept ou la face cachée du dé », « Des poèmes que les oiseaux ont bus », « Une trace scintille dans le vide », « Des poèmes émiettés ».
Les dédicaces de ces différences suites précisent le paysage mental dans lequel elles se situent : Paul Celan, Roberto Juarroz, Anise Koltz, Salah Stétié. Une galaxie de poètes venus de cultures très différentes, que caractérisent tous pourtant un même souci de l’intensité et de la brièveté.
Les poèmes de ces dix suites s’inscrivent eux aussi dans cette recherche, mais y ajoutent une dimension paradoxale qui apparaît déjà dans leurs titres : celle du jeu. « Sept ou la face cachée du dé », ce titre est révélateur. Car les chiffres ne sont pas que sur les dés, ils sont aussi dans le nombre des traces, dans le nombre des voyelles, dans le nombre des nuits. Et ce ne sont pas seulement les dés qui ont à nous dire leurs secrets, mais les mains, les feuilles, les oiseaux, les traces, les miettes.
Ce secret, nous ne pouvons l’entendre. Le poème multiplie alors les interrogations pour essayer de l’obtenir. Mais les interrogations, on le sait, n’obtiendront pas de réponses et il n’est d’autre issue que de faire des suppositions : « peut-être » devient alors le mot clé qui ouvre dans le réel l’immensité des possibles. Comme un jeu d’allusions infiniment démultipliées.
C’est ici le 3e livre de l’écrivain belge Yves Namur chez Arfuyen après Dis-moi quelque chose et Ainsi parlait Maurice Maeterlinck tous deux en 2021. Yves Namur est aujourd’hui l’un des grandes voix poétiques de la Belgique. Il a été en 2020 été élu secrétaire perpétuel de l’Académie royale de langue et de littérature française de Belgique.
Son parcours est singulier puisqu’il a exercé toute sa vie comme médecin généraliste près de Charleroi. Dans le même temps, il a, depuis son premier livre, Soleil à l’échafaud (1971), publié près de 40 ouvrages.
Auteur de La nuit amère
« Toutes ces traces, Les connues, les oubliées Ou les perdues Veulent-elles aussi nous porter De l’autre côté du temps Et du fleuve noir ? », s’interroge leur évocateur poète passionné Yves Namur dans son livre La nuit amère.Ces traces Qu’on laisse chaque jour Derrière soi _ Comme autant de silences Ou de feuilles tombées sur l’herbe. Avec l’auteur, nous vibrons d’espoir (« Tu écris pour rendre visible l’invisible », « Lorsque deux mains se cherchent Et se touchent dans l’obscur, Est-ce cela Qu’on appelle l’aube des cœurs Et des flamboyants ?»)Nous apprenons à écouter les feuilles « qui s’abandonnent volontiers Aux promeneurs Et aux rêveries du…
Les fleuves sont de redoutables pourvoyeurs de poèmes ! De Rimbaud qui en descendait…
Au fond, je n’écris pas. Je balance entre l’oubli et le désir de vivre. Dans Brindilles , les jours s’égrènent en un chapelet d’instants. À l’écoute des bruits…