Une arbre parle :
Je pousse.
Je continue de pousser malgré moi.
Quelque chose de plus fort que moi
me prolonge jusqu’au ciel.
J’ai fait mes chemins de terre,
j’ai fait mes chemins de ciel.
Une arbre, car oui, ici, il s’agit bien d’une arbre parce que l’auteure s’y identifie ; et cette arbre parle et raconte le jour où l’une de ses branches s’est brisée et est tombée sans faire de bruit. Cette arbre traverse une épreuve, elle lui fait face, la surmonte et se reconstruit.
C’est avec pudeur que Sara Gréselle aborde la question de l’avortement. Texte et images font appel à nos sens, plus qu’à notre raison, pour questionner ce ressenti intime du choix, de la perte et de la solitude. Mais aussi, et surtout, ils nous rappellent que nous faisons partie du vivant, de quelque chose de plus grand et de plus fort.
les femmes sont des forêts…
les femmes sont de vivants piliers
dit, le poète, et ces femmes-arbres sont autant de voix de femmes qui s’élèvent, faisant confiance à la vie et à son éternel recommencement.
Autrice de Silva
En latin, Silva désigne le bois, le bosquet et, au figuré, une grande quantité, une matière abondante. Dans la langue de Sara Gréselle, le concret et l’imagé fusionnent, et Silva évoque ainsi à la fois la femme-arbre et la femme-forêt. En termes éditoriaux, Silva se concentre en une plaquette, mince et allongée : 20 pages, seulement, à la sève épaisse et collante qui circule irrésistiblement, irrigue profondément. Silva, pluriellement singulière et singulièrement plurielle.Dans ce texte puissant, Gréselle s’arrête sur une expérience intime, qu’une femme sur quatre connaîtrait, ce qui d’ailleurs « […] ne chang[e] rien à la solitude de l’expérience ». Un jour de Vénus pas très lointain donc,…
Orné de photographies de Victorine Alisse, le recueil Grammaire du vide est l’édition définitive…