Pour lui, le poète se doit de créer de la transcendance, lit-on en fin de volume à propos de Pascal Feyaerts. À elle seule, cette phrase soulève de nombreuses questions, dont de vocabulaire. Aussi parce que le titre du présent recueil est Aspérités. Apposer aspérités et transcendance est paradoxal. Or, on lit un peu plus haut : Il y a chez moi une esthétique du questionnement et de l’ouverture et je vois souvent les choses par le prisme de l’oxymore. Ainsi, l’auteur ne souhaite rien d’autre que lier des réalités très séparées.C’est d’ailleurs ce que semble exprimer le dessin de Catherine Berael sur la couverture : étroitesse ici et perspective au loin, nuances de gris et taches de couleurs vives, noire impasse sous un ciel blanc, fermeture au sol pour un déploiement…
Les Éditons Le Coudrier ont confié à Philippe Leuckx, avec raison et bonheur, « l’avant-dire » du dernier recueil du poète hennuyer Pascal Feyaerts. Entre poètes, surgissent des émotions inattendues lorsqu’ils formulent cette empathie singulière qu’engendre le poème de l’un sous la plume de l’autre. Leuckx met en évidence avec justesse cet « univers de doutes, de clartés et d’ombres » qu’il décèle dans les pages du Locataire.Quant aux illustrations de Derry Turla qui ornent le recueil, elles ouvrent les textes comme autant de vertiges nouveaux, de prolongements de l’énigme irrésolue que propose le poète. Alternant dans les formats rectangulaires des visages estompés et des fragments d’édifices (maison, portiques), l’artiste semble fasciné par…
Alternant créations picturales en noir et blanc et lignes poétiques courtes, Pascal Feyaerts chemine de page en page au fil d’évocations brèves. Le recueil Racines de l’éphémère se compose de méditations – si fulgurantes qu’elles sont proches de l’aphorisme (Il suffit parfois d’une seule / larme pour se noyer) – et d’illustrations réalisées par le poète.Celles-ci entrelaçant racines végétales et engrenages mécaniques d’horlogerie, mêlent dans ces deux symboliques la marche du temps : l’envol immobile de l’arbre et l’irrépressible mouvement horloger. Deux déplacements qui mesurent l’irrémédiable destin des heures qui nous sont données, ces (…) frontières (qui) nous façonnent, / nous fractionnent / en petits dés à coudre. Ces derniers seraient-ils…