Journal de printemps

RÉSUMÉ

Un romancier poète, confiné dans un appartement de la côte en compagnie d’une femme aimée, se souvient d’avoir rencontré tout au long de sa vie des personnalités aussi diverses que Michel de Ghelderode, Montserrat Caballé ou René Magritte.

À PROPOS DES AUTEURS
Yves-William Delzenne

Auteur de Journal de printemps

Une biographie classique d'Yves-William Delzenne, avec dates et événements précis, s'avère proprement irréalisable. L'auteur a cependant à plusieurs reprises affirmé que la vie était pour lui plus prégnante que l'oeuvre - ce qui est contraire, remarquons-le, à la conception émise par la plupart des écrivains. Mais la vie dont, suivant le mot d'Oscar Wilde et la recommandation d'un maître Zen de la dynastie Tang, Delzenne s'attache à faire une oeuvre d'art, cette vie ne se laisse pas prendre au découpage des heures et des jours. Sur ce point, l'auteur est rusé et secret. Cependant, le Dictionnaire des Belges (Éd. Paul Legrain, Bruxelles) nous apprend qu'il est (serait) né en 1948. L'auteur propose comme possible point de repère à notre sagacité le fait qu'il a pu applaudir la grande cantatrice Clara Clerber dans La Dame aux camélias. La mère de l'écrivain est française, mais elle est polonaise par son père. Le recueil de poèmes intitulé Le Polonais trouve peut-être là une source d'explication, tant il est vrai que l'attention de l'auteur à sa filiation, qu'il définit comme "artiste", n'est pas indifférente. Quant au père d'Yves-William Delzenne, il était d'origine française, d'une famille remontant au quatorzième siècle. A seize ans, Delzenne effectue sa première apparition au théâtre, et il y joue jusqu'à l'âge de dix-huit ans. Il rencontre ensuite son épouse, la pianiste Bernadette Notelet, avec laquelle il donne différents récitals, mêlant poésie et art de l'interprétation pianistique, de 1971 à 1979. Ce sont les années les plus heureuses. En 1980, la dramatique Les Désirables est créée au théâtre de l'Esprit Frappeur, dans le cadre d'Europalia Belgique. Tout au long de ces années, la légende d'Yves-William Delzenne n'a pas cessé de se forger, pour aboutir au présent. Dandy naturel : par ces deux termes en apparence opposés - quoi de plus artificiel que le dandysme?, souffle l'opinion générale - Delzenne définit l'élaboration de sa propre existence (dans une entrevue accordée au journal Le Soir). Comment je saisis cette élaboration : à chaque instant, l'attitude de cet homme se plie aux impératifs du dandysme. Depuis sa façon de nouer son écharpe dans un tramway bruxellois, jusqu'à la lettre aux arabesques excentriques qu'il envoie un soir de novembre de l'hôtel Danieli à Venise, Delzenne ne s'arrête pas de construire cet artefact unique : un personnage fin, délicat, sobre et sophistiqué à la fois, reconnaissable immédiatement, à la mèche blond cendré savamment en bataille comme au grain affecté de la voix. Tel Bela Lugosi, se prenant au jeu, devint le comte Nosferatu, ainsi Delzenne ne cesse-t-il plus d'acter le dandy, sa vie est devenue ce texte-là, nouveau naturel. Importance du dandy : s'il s'attire des inimitiés - et Delzenne sait entretenir différentes hostilités - c'est qu'il dénonce le naturel (le mythe de la spontanéité, de la franchise, de la grossièreté) comme artefact, en offrant une autre vie, un autre naturel, à nos regards étonnés.
Sandro Botticelli

Illustrateur de Journal de printemps

NOS EXPERTS EN PARLENT...
Le Carnet et les Instants

« Il m’arrive de croire que tout a été mis en péril du jour où l’on coupa les grands beaux arbres qui formaient une promenade devant la villa de mon enfance. »C’est par ce « saccage » du paysage familier, destiné à faire place à une route élargie (« la folie de l’automobile » s’imposait dès la fin des années cinquante), qui est aussi un « saccage » de sa petite enfance, qu’Yves-William Delzenne ouvre son Journal de printemps.Fréquentant très tôt des théâtres où il jouait de petits rôles, des salles de concerts et l’opéra, sur les pas de son père musicien, il garda longtemps, dans ce monde littéraire et artistique qu’il habite intensément, un visage…


AVIS D'UTILISATEURS

FIRST:xfirstword - "Journal de printemps"
stdClass Object ( [audiences] => [domains] => Array ( [0] => 9548 ) )

Ceci pourrait également vous intéresser...

Thomas J. Willson, ses filles, son fils, et la fin des temps

Tom est un jeune quadragénaire qui élève seul ses trois enfants, Agnès, Axel et Aude, qui ont respectivement 15, 9 et 6 ans. Même s’il exercice un métier qui le passionne – auteur pour la jeunesse –, le quotidien est une épreuve pour lui depuis le décès de sa femme. Il s’efforce de garder le cap un jour après l’autre pour aller de l’avant malgré sa tristesse. Heureusement, ses enfants sont là, avec leur caractère bien trempé, pour animer ses journées et combler le silence de la solitude. Il faut dire qu’avec une ado en guerre contre le patriarcat constamment greffée à son portable, un garçon hyperactif qui pose beaucoup de questions et une petite fille particulièrement intelligente, il n’a pas de quoi s’ennuyer. Grâce à eux, Tom se laisse porter par ce joyeux bordel, qu’il doit tout de même recadrer de temps à autre pour éviter les débordements. C’est donc en compagnie d’un reportage sur la famine grandissante sur le continent africain que nous dégustons notre poulet rôti, notre salade de maïs et notre pain, accompagnés d’une sauce aux champignons un peu trop liquide. – Pourquoi n’ont-ils rien à manger ? demande Axel. – Le capitalisme et les puissances mondiales les privent de leurs propres ressources en attisant des conflits internes pour s’approprier leurs terres, lui explique Aude. Ils alimentent la guerre civile afin de faire du profit au détriment du peuple qui souffre. Je suis fasciné par son intellect. Moi, à son âge, j’avais pour ambition de lécher tous les marqueurs de ma trousse afin de déterminer si le goût changeait en fonction des couleurs. La réponse est non. Du moins pour l’arrière-goût. – Ne t’occupe pas de ça, dis-je à Axel. Ça se passe loin d’ici. Un jour, Aude annonce l’arrivée des signes de la fin des temps. Au début, Tom n’y croit pas et tente de la convaincre du contraire en associant cette lubie au décès de sa femme, symbole de la fin du monde pour sa fille. Des événements étranges apparaissent cependant dans le monde entier : une vague de violences inexpliquées, des intempéries suivies de pillages, des lucioles rouges figées dans l’air, des milliers d’animaux qui disparaissent dans tel pays, se multiplient dans tel autre… Ces phénomènes interpellent Tom, d’autant plus qu’il est amené à vivre des situations inexplicables troublantes qui le poussent à croire de plus en plus à la prophétie de sa fille…Lorsqu’une folie meurtrière se manifeste dans le monde entier suite au passage d’une comète, Tom ne doute presque plus de l’issue des événements récents. Sa seule priorité est alors de protéger ses enfants et de les rassurer face à leurs questions dont il ignore les réponses : est-ce vraiment la fin des temps ? Que faut-il faire ? Essayer de l’arrêter ? Si oui, comment ? Ou accepter l’issue inéluctable et faire comme si de rien n’était en l’attendant ?On pourrait imaginer que le récit Thomas J. Willson, ses filles, son fils et la fin des temps est une dystopie grave et pesante, mais il n’en est rien. Le récit de Julien Léonard est davantage une histoire drôle sur la fin des temps, même si cela parait difficile à croire de prime abord. Nous voyons évoluer au quotidien une famille qui tente de ne pas disjoncter face à un événement grave qui se profile à l’horizon, et comme le protagoniste ne se prend pas au sérieux et est animé par un pragmatisme prudent face à toute cette absurdité, nous pouvons lire des scènes cocasses assez savoureuses («  Je me souviens qu’autrefois j’étais son héros. Désormais, je crois qu’elle me prend pour une sorte de chimpanzé moitié savant moitié débile  »).Mais ne vous y trompez pas, derrière cette folie douce se cache une vraie profondeur, avec des questions existentielles sur le sens de la vie et des vérités générales justes parfois cruelles.– Faut qu’on refasse le cinéma 4D ! dit Axel. – Non, on retourne au manoir hanté ! revendique Aude. – Eh ! C’est grâce à moi qu’on est ici, alors c’est moi qui décide, intervient Agnès. On se refait le Super Flash ! J’ai déboursé deux cent cinquante euros pour les tickets et bravé les embouteillages durant plus de quarante-six minutes pour arriver jusqu’ici, mais apparemment, c’est grâce à Agnès qu’on y est. Soit ! Après tout, ressentir l’euphorie et l’excitation de mes gosses n’a pas de prix. Quelques jours plus tôt, nous étions terrés dans une cave, apeurés, guettant les échos d’un monde devenu cinglé, et nous sommes là à nous demander quelle sera la prochaine attraction. Le monde se remet toujours à tourner. L’être humain est fragile, il fait ce qu’il peut pour se détourner de ses peurs et se mettre à l’abri de la folie du monde. Tom Willson arrivera-t-il à protéger ses enfants face à la fin des temps ? Séverine…

Clark Nova

Dans la préface de Clark Nova , Vincent Tholomé indique que la reprise de personnages mythiques (ici,…