Au début des années 1960, Adèle embarque vers une ville non nommée qui apparaîtra finalement être Stanleyville. Elle est à la recherche de Sainto avec qui elle a vécu une brève mais très forte relation et dont elle est enceinte. Dans la première partie de Toutes les îles et l’océan, Jean-Pierre Orban raconte cette lente remontée sur un bateau, où Adèle est la seule Blanche, et l’arrivée dans une ville à feu et à sang. La deuxième partie a pour cadre Bruxelles, la troisième Londres et une brève quatrième se déroule sur l’océan.Quatre parties très dissemblables, autant par les lieux que par les époques. Les mêmes personnages reviennent d’un récit à l’autre ; tous poursuivent une quête semblable, dans une histoire où tous sont mêlés. La questions récurrente…
Unités de temps, de lieu, d’action : Les rois sauvages, de Jean-Pierre Orban, pourrait sans conteste se plier aux règles de la tragédie classique, et même y trouver quelques qualités. Car cette fiction très contemporaine impose d’emblée une construction bien charpentée, un rythme emballé, et une écriture qui se s’embarrasse d’aucune demi-mesure. Venu des milieux de l’édition et de la publicité, Jean-Pierre Orban sait comment viser juste… sans pour autant frapper son lecteur en-dessous de la ceinture : il s’intègre sans problème à la collection de « micro-romans » (ils font entre 120 et 130 pages tout au plus) publiée par Bernard Gilson, dans sa maison du Pré aux sources. Les rois sauvages nous introduit dans l’une de ces mégapoles d’aujourd’hui…
Inutile de s’interroger sur le genre auquel appartient Nous nous ressemblons tant de Jean-Pierre Orban. Le lecteur, bien libre de convoquer le narrataire invisible du Camus de La Chute, le délire de Molloy, le désarroi des Six personnages de Pirandello ici ramenés à un seul, pourquoi pas même l’écorchement brellien de Ces gens-là, ne trouvera pas dans ces illustres références des besicles interprétatives d’un grand secours. Le ton donné est en tout cas celui de la confession embarrassée, hargneuse parfois, quand ce n’est un tantinet manipulatrice dans sa séduction de l’auditeur.« Tout commencerait-il par un oubli, cette fois et pourquoi pas toujours, peut-être le monde est-il né d’un oubli, d’une erreur, d’un trou ? » s’interroge facticement le narrateur masqué,…