Résultats de recherche pour “Jacques Crickillon” 61 à 89 (89)

Carnets de Kénalon (volume 1) : Le bois de pluie

"Lorna est l'écriture. Lorna est l'écriture qui mène au-delà. Bol de riz, pierres chaudes sous…

Carnets de Kénalon (volume 2) : Le bois de cendre

"Ceci n’est pas un livre, un poème, une narration. C’est un couteau sanglant, c’est un…

Jacques Crickillon ou la littérature en instance d’oubli. Suivi de La poésie est une guerre indienne par Jacques Crickillon

Il fallait un poète pour rencontrer l’œuvre de Jacques Crickillon, pour donner lieu à une danse de planètes mue par la question du geste poétique.   Après la très belle étude de Christophe Van Rossom, Éric Brogniet livre en poète une traversée des créations de l’Apache Crickillon, des cycles d’écriture qui, de  La Défendue  à  L’Indien de la Gare du Nord , de  Colonie de la mémoire  à  Ténébrées , du  Tueur birman  à  Sphère, À Kénalon I et II , portent le verbe au bord du gouffre, sur les cimes de la sécession, loin des bonnes mœurs littéraires. Taillés dans le vif-argent d’une langue réinventant ses pouvoirs comme ses impuissances, la poésie, les nouvelles, les romans de Crickillon se tiennent sur la corde du funambule qui vit la parole comme une expérience de la dépossession, comme une initiation à la diffraction du moi et à la contrée du vide. Si la littérature dans ce qu’elle a de sismique, de réfractaire à l’ordre social naît avec Homère, l’aède aveugle, elle semble parachever son cycle de nos jours, la cécité doublée de la surdité se logeant désormais dans le cirque d’une scène littéraire acquise à l’embourgeoisement, aux grelots du divertissement et du conformisme. La question du devenir, de l’incidence du poème dans un monde qui lui tourne le dos et le piétine — question que pose Jacques Crickillon dans « La poésie est une guerre indienne », son texte en postface — porte en elle le souffle des insurgés, lesquels ne sont les apôtres d’aucune vérité. Le poète comme «  inquiéteur  » (Crickillon), comme horloge qui refuse de marquer l’heure est l’artisan d’une expérience existentielle qui côtoie les gouffres et l’inconfort. On mesurera toute la démesure de l’œuvre «  explosante-fixe  » de Crickillon et de l’analyse qu’en produit Brogniet à sa prégnance relativement clandestine comme si l’époque tenait loin d’elle ce qui la subvertit, ce qu’elle ne peut recycler dans la littérature  trendy , minimalisme creux ou verbiage boursouflé de graisse. Un Indien des lettres ensauvage la grammaire, la sémantique, la Terre, les nerfs, le sang, propage la rigueur de l’anarchie dans une poétique du «  contre  », sœur de celle de Michaux (contre l’état de choses et ses séides). Éric Brogniet plonge à mains nues dans les grands cycles formant des «  cosmographies  », des mondes mythologiques vertébrés par l’amour, le questionnement de la mémoire, la fusion du polar et du chamanique, de l’ivresse et de l’extase. Déchiffreur des convulsions intérieures et extérieures, à rebours de l’assassinat programmé de la poésie auquel on assiste, l’auteur de  Vide et Voyageur , de  Talisman  révèle la nécessité, l’urgence d’un verbe poétique transfigurateur. La ténacité du paria, de l’«  horrible travailleur  » (Rimbaud) enraiera l’extermination des poètes, des Indiens du «  Cinquième Monde  ». Au cœur de sa geste poétique, de son œuvre-spirale comme l’énonce Éric Brogniet, un feu central, le feu de l’amante, de la muse qui a impulsé la poésie de l’amour dont Crickillon est l’un des grands chantres, Ferry C., auteure de nombreux collages qui accompagnent les recueils  Région interdite, Nuit la Neige. Poète, muletier sans provende, qu’on chasse d’une cabane à l’autre, et qui s’en va dormir dans les chapelles abandonnées. Poète : fantôme du muletier sur sa montagne fantôme Élégies d’Evolène.    Véronique Bergen Jacques Crickillon, né à Bruxelles en 1940, nous a donné, depuis  La Défendue,  son premier livre publié en 1968 par André De Rache, jusqu’à Litanies, publié par Le Taillis Pré en 2016, un matériau poétique singulier et brûlant. Et pour tout dire fascinant. Il faut mettre en perspective cette musique lancinante, tour à tour tendre ou violente, qui court tout au long des pages de cette œuvre et la perspective d’écriture qui tend à son propre effacement. Basé sur une respiration interne, qui lui permet, sous la dictée des puissances obscures du lyrisme, d’épouser toutes les formes stylistiques imaginables et de puiser à un vaste répertoire à la fois prosodique et métaphorique, le texte poétique explore, avec une constance remarquable, de vastes territoires imaginaires, fantasmés ou réels, des contrées étranges, une flore et un bestiaire singuliers, souvent, mais pas toujours, exotiques. Le style sensuel, fait de rythmes variés, d’un  double registre verbal, poétique et prosaïque, le recours au procédé de la science-fiction, souvent américaine, à celui des sagesses orientales, du polar, des grands romans d’aventure et de la création d’une mythologie personnelle, définissent la couleur…

Le cycle de la nuit. Régions insoumises, Approche de Tao, Nuit la neige, Létamorphos XIII, Ténébrées

Jacques CRICKILLON , Le cycle de la nuit. Régions insoumises, Approche de Tao, Nuit la neige, Létamorphos XIII, Ténébrées, Introduction et postface d’Éric Brogniet, Arbre à paroles, 2024, 358 p., 20 € , ISBN :  978-2-87406-743-3 Indien des chants d’amour, de la pensée cosmique et des guerres poétiques, Jacques Crickillon (1940-2021) est l’auteur d’une œuvre rare, séditieuse, insoumise. Ce voyageur en rupture de ban, cet infatigable arpenteur des énigmes de l’Être a construit et déconstruit une œuvre tout à la fois poétique, en prose, théâtrale qui procède par cycles comme l’analyse Éric Brogniet dans sa somptueuse préface. Le cycle de la nuit , réédition en un volume d’œuvres poétiques publiées par L’Arbre à paroles, s’avance comme la première figure de proue d’une constellation qui comprendra Le cycle de la montagne et Le cycle de l’amour et de la guerre (2025). Inventeur de mythes qui connectent l’inconscient personnel et le Grand Tout, d’odes poétiques amoureuses qui explorent l’amour comme sortie de soi, comme rencontre avec l’aimée – La Défendue, Hukala, Naïma, Lorna Lherne -, Jacques Crickillon érige la torréfaction du verbe au rang d’étape alchimique, dans la lucidité aiguisée de la colère et du refus de pactiser avec un monde désensauvagé, mutilé. Composé de cinq recueils, ce cycle traversé par la figure de la nuit se place sous le signe du double du poète, ce voyageur-pèlerin qui confronte l’indicible du langage à l’ascension de montagnes tout à la fois physiques et métaphoriques. Dans Régions insoumises , l’érotisme ne fait qu’un avec l’exploration de paysages d’Asie et d’Afrique avant de s’embraser dans Ténébrées en libérant une prière amoureuse qui gravite autour de la figure de la femme aimée, la Lorna de l’Our, Lorna Lherne, hétéronymes de La Défendue, de Hukala, inspirée par Ferry C. comme l’écrit Éric Brogniet. L’expérience de la solitude, du gouffre entre le poète et la société, les combustibles de la révolte, des tourments, du silence en amont et en aval du dire ne cesseront de se métamorphoser au fil d’une quête créatrice d’une rare exigence, consubstantielle à une modalité de survie qui en appelle à la lumière de l’initiation. Le Voyageur est la dernière neige, la première feuille. Le Voyageur est la pierre de glace fleurie. Pour vous, le Voyageur n’est pas  La sève, l’immense palette des formes mutantes et des rythmes, la chair du poème s’affrontent à la nuit. Nuit des corps, nuit du langage, nuit du Tao et de l’adieu au royaume de l’ego. Comme Michaux, Crickillon emprunte les chemins de la haute turbulence, de la déprise de soi, de l’ouverture aux zones de rencontre entre la réalité et le rêve. Rien d’abstrait ni de purement formel dans les mues poétiques vers le dépouillement, le vide et le dénuement : l’outrepassement du savoir est éminemment tactile, charnel, corporel. Poésie : passage des îles vierges sur le front de la guerre. Poésie : liberté clandestine aux corridors des abattoirs. Poésie : robe à la fin effondrée   L’écriture libère des doutes sur ses possibles, sur ses limites, sur ses impostures, elle accompagne sa genèse, son surgissement d’une praxis métapoétique qui ne la surplombe pas. Passage de frontières invisibles, alpinisme d’une parole poétique qui vise le dépassement d’elle-même, le dépassement de l’humain, lyrisme condensé ou stellaire qui génère des « poèmes talismans »… entre oracles et semailles amoureuses, entre avatars du Verbe et communion avec les formes du vivant, avec la nature, l’œuvre de Jacques Crickillon avance son corps de nuit lumineuse qui refuse tout compromis entre le territoire poétique et le corset sociétal. Véronique…

Jacques Crickillon : La vision et le souffle

Cette première monographie de la collection  L’œuvre en lumière  est consacré au poète Jacques…

Rops Musagète

Ce volume de la collection Tiré à part réalisé en collaboration avec Denys-Louis Colaux soumet l'oeuvre de Félicien Rops, le graveur et peintre namurois ami de Charles Baudelaire, à…

Cœurs mis à nu. Seize siècles d'écriture du moi

Édition établie par Marc Lobet À propos du livre Jacques Crickillon définit un jour Marcel Lobet…

Grammaire du vide

Orné de photographies de Victorine Alisse, le recueil Grammaire du vide est l’édition définitive de trois séries de poèmes (« Terre Silence » – « À pierre fendre »…

La poésie francophone de Belgique (Tome IV) (1928-1962)

Par ce quatrième volume s'achève un travail qui nous a pris sept années de lectures, de relectures, de recherches et de…

Quarante années – de pages belges

Avec Littérature belge d’aujourd’hui , Espace Nord propose une sélection des chroniques que Jacques De Decker a consacrées à la littérature francophone de Belgique,…