« Le critique de quotidien est un reporter envoyé en première ligne de la bataille des lettres. Il reçoit les livres de plein fouet, se plonge dans leur lecture avant les autres, et couche sur le papier ses impressions. […] Son guide, c’est la recherche de la qualité où qu’elle se trouve et, au-delà, puisqu’il est aux avant-postes, celle de la nouveauté, de ce qui est prometteur d’une voie inexplorée, d’une voix inouïe. »
Jacques De Decker Le présent volume rassemble une…
Auteur de Littérature belge d’aujourd’hui
Romancier, biographe, auteur de théâtre, Jacques De Decker est aussi un passeur littéraire : de par la profession de journaliste littéraire et culturel qu’il a longuement exercée tout d’abord, en tant qu’intervieweur et animateur de rencontres littéraires ou encore comme adaptateur pour le théâtre ensuite, mais également par son attention jamais démentie pour la littérature belge – qu’elle s’écrive en français ou en néerlandais.
Sous les ors du palais des Académies – « pur décorum », nous dit-il, « l’Académie siège dans un palais parce que personne d’autre ne veut d’un bâtiment assorti de telles contraintes » –, il évoque pour Le Carnet et les Instants l’institution dont il devient secrétaire…
Accents toniques. Journal de théâtre (1973 – 2017)
Le théâtre vu, regardé, lu, écrit, analysé, raconté par Jean-Marie Piemme en trois tranches temporelles permettrait de lire le presque demi-siècle qu’il nous donne à revisiter sur les scènes du monde et en Belgique francophone en particulier.Le public, l’intelligence du jeu, Brecht, le peuple (ce qu’on appelait il y a peu la « classe ouvrière »…), les systèmes de productions théâtrales dans tous leurs détours, les explorations répétées de certains auteurs de prédilections, la mise en scène qui résiste aux exigences du plateau et le transforme, les conflits idéologiques et esthétique majeurs qui ont marqué l’histoire de notre théâtre depuis ce que l’on a appelé le « jeune théâtre » (les années septante), le corps à l’opéra, l’École,…voilà la matière de ce livre capital pour la mémoire d’un art vivant, souvent séduit par les sirènes du succès confortable. Jean-Marie Piemme, né en Wallonie en 1944, entame le sujet en rappelant d’emblée ses origines liégeoises de famille ouvrière, l’université, la découverte d’un explorateur de génie, Marc Liebens, puis peu à peu les familles qui se forment, l’auteur Louvet, le metteur en scène Sireuil, le Théâtre du Parvis (Saint-Gilles), La Monnaie (de Gérard Mortier) et ses déploiements de talents nouveaux, ses embardées dans de nouvelles formes dramatiques…Une phrase résume la dynamique que confie Piemme au théâtre…. « Le théâtre laïcise le monde. Le « comme si » du théâtre, c’est la vérité qui doute, la vérité qui ne colle pas, qui ne veut pas vous étrangler pour vous convaincre, qui ne vous crève pas les tympans pour avoir raison. En des temps marqués par la morsure du religieux, la simple existence du théâtre est son premier mérite. »1973-1986, découvertes, initiations, expériences. Gérard Mortier en 1984 invite Piemme à le rejoindre et ce sera la grande révolution d’un opéra que l’auteur considère comme un art d’un autre temps et, en ce sens, un art extrêmement éclairant sur notre mémoire en dérive. L’auteur y développe un travail de dramaturgie si récent sur nos scènes et le poursuit avec Philippe Sireuil dans nombre de spectacles.1987-2000 : « Avant d’être un réel, contenu, le réel est un contact, un impact. Écrire, c’est boxer (…) » . Écriture et représentations des premières pièces Sans mentir , Neige en décembre (une cinquantaine aujourd’hui), le travail avec le Groupov de Liège. « Je m’intéresse d’abord aux frontières intérieures des gens, à nos frontières intérieures. Moyen de le faire : approcher par les contradictions. (…) ».2001-2017 : la domination de la diffusion sur la création. Le marché, le rendement des tournées, la prolifération des co-productions que nécessitent les nouvelles créations, engendre une glissade jusqu’à aujourd’hui dans le fragile équilibre de la rentabilité d’un spectacle et de sa rage d’indépendance. Écriture de pièces ( Bruxelles printemps noir , autour des attentats, Jours radieux sur la tentation extrémiste…)L’écriture de Piemme, tout au long de cet ouvrage majeur, est fluide, nette, précise. Un pédagogue joyeux l’habite et tout devient plus clair pour comprendre dans la « jungle des villes » les affrontements de genres, de déclarations et de pratiques du théâtre, vivant, encore, toujours vivant. Daniel Simon Alternatives théâtrales, témoin fidèle du parcours artistique de Jean-Marie Piemme, inaugure avec Accents toniques une nouvelle collection de textes théoriques bimedia (papier et numérique) sur les arts de la scène, Alth. …