Gabriel Ringlet est une figure de notre paysage intellectuel. Ce journaliste, écrivain et théologien, né à Pair-Clavier en Condroz en 1946, a été ordonné prêtre en 1970. Il a longtemps enseigné à l'Université de Louvain, où il a développé le département de communication. Professeur de journalisme et d'ethnologie de la presse, il a aussi exercé des fonctions au plus haut niveau de l'Université, puisqu'il y fut vice-recteur aux affaires étudiantes de 1988 à 2001, ensuite pro-recteur aux affaires régionales et culturelles, jusqu'en 2008 : il vient d'être admis à l'éméritat il y a quelques semaines.
Son uvre littéraire comporte bien sûr des ouvrages ayant trait au journalisme, notamment son étude sur la presse locale
Le mythe au milieu du village (1980), ou sur les annonces nécrologiques dans la presse francophone (
Ces chers disparus, 1992), mais aussi bon nombre de livres d'inspiration spiritualiste destinés au grand public, et dont certains ont suscité la polémique :
Éloge de la fragilité : l'actualité à fleur d'évangile (1990),
Dialogue et liberté dans l'église : si l'épine enfantait l'épi (1995). En 1998, la parution de
L'Évangile d'un libre penseur. Dieu serait-il laïque? a donné lieu à de nombreux débats, dans lesquels il s'est investi lui-même d'ailleurs, souvent en dialogue avec des personnalités laïques, et lui a valu le prix de littérature religieuse 1999.
Plus récemment, il a publié des textes inclassables, où la poésie prend une large part, ainsi qu'une forme de confidence intime où il rend compte d'expériences humaines qui mettent à l'épreuve les convictions de chacun. Ce qui se pressentait déjà dans
Un peu de mort sur le visage. La traversée d'une femme se confirme entièrement dans son tout récent
Ceci est ton corps. Journal d'un dénuement qui bénéficie d'un grand retentissement.
Rappelons que Gabriel Ringlet figure parmi les signataires du
Manifeste pour la culture wallonne de 1983.
Gabriel Ringlet a été élu à l'Académie le samedi 8 novembre 2008.