À l’avant-plan, on aperçoit un jeune homme de dos, il tient dans ses mains un chapeau. Je crois reconnaître mon père.
Sur une photographie prise lors de la cérémonie des obsèques de son grand-père, héros de la Résistance à Bruxelles, Fabienne Verstraeten observe la silhouette d’un jeune homme triste en pardessus noir. Ce jeune homme de vingt ans à peine, c’est le fils du héros. Et c’est le père de l’auteure.
Par l’écriture, par le regard – car l’image est au cœur de l’ enquête -, elle interroge son histoire familiale, complexe et pleine de mélancolie. Elle en démêle les fils pour la comprendre et la réinventer.
En avril, la maison d’édition parisienne Arléa publiait dans sa collection « La rencontre » le premier roman de Fabienne Verstraeten, déjà connue des milieux bruxellois de l’art et de la culture. Intitulé V ou la mélancolie (comme référence explicite au roman de Georges Perec, W ou le souvenir d’enfance), le roman que propose Fabienne Verstraeten s’inscrit dans la tradition des sagas familiales.Au départ d’une photographie, prise dans l’immédiat après-guerre, de l’enterrement de son grand-père Aloïs, l’autrice fouille son histoire familiale. Elle l’interroge dans le but de débusquer les causes d’un atavisme bien particulier : la mélancolie.Exécuté au fort de Breendonk le 13 janvier 1943…