V ou la mélancolie

RÉSUMÉ

À l’avant-plan, on aperçoit un jeune homme de dos, il tient dans ses mains un chapeau. Je crois reconnaître mon père.

Sur une photographie prise lors de la cérémonie des obsèques de son grand-père, héros de la Résistance à Bruxelles, Fabienne Verstraeten observe la silhouette d’un jeune homme triste en pardessus noir. Ce jeune homme de vingt ans à peine, c’est le fils du héros. Et c’est le père de l’auteure.
Par l’écriture, par le regard – car l’image est au cœur de l’ enquête -, elle interroge son histoire familiale, com­plexe et pleine de mélancolie. Elle en démêle les fils pour la comprendre et la réinventer.

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En avril, la maison d’édition parisienne Arléa publiait dans sa collection « La rencontre » le premier roman de Fabienne Verstraeten, déjà connue des milieux bruxellois de l’art et de la culture.  Intitulé V ou la mélancolie (comme référence explicite au roman de Georges Perec, W ou le souvenir d’enfance), le roman que propose Fabienne Verstraeten s’inscrit dans la tradition des sagas familiales.Au départ d’une photographie, prise dans l’immédiat après-guerre, de l’enterrement de son grand-père Aloïs, l’autrice fouille son histoire familiale. Elle l’interroge dans le but de débusquer les causes d’un atavisme bien particulier : la mélancolie.Exécuté au fort de Breendonk le 13 janvier 1943…


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Écrire la biographie d’un individu, avec ce qu’elle comporte de révélations, de rencontres, de richesses et d’aléas, relève déjà de la gageure ; mais s’attacher à retracer l’histoire des membres successifs d’une même famille depuis ses plus lointaines origines, quel défi ! L’ouvrage que Paul-Henry Gendebien consacre à sa lignée plaide en tout cas pour une extension des enquêtes généalogiques, qu’il s’agirait de réintégrer dans le récit national commun, et qui pourraient avoir ici pour objets les Nothomb ou les Orban… Docteur en droit, économiste, député à différents niveaux des structures de l’État, Délégué Général de la Communauté Wallonie-Bruxelles à Paris pendant huit ans, auteur d’études sur la Wallonie, l’Afrique et la Francophonie, l’homme est aussi connu pour son combat politique, lui qui fonda en 1999 le mouvement Rattachement Wallonie-France. Afin de dresser cet impressionnant « mémorial familial », Paul-Henry Gendebien a toutefois remisé sa panoplie de militant pour se faire authentiquement historien. Son désir premier est en effet de se situer dans la continuité et le legs d’un héritage tout immatériel mais sans cesse présent à la conscience de ceux qui en sont intimement porteurs. Il l’exprime sans ambages dans son avant-propos : Une communauté de destin lie entre elles un chapelet de générations dont le passé, si l’on n’y prend garde, risque tôt ou tard de se perdre, mais dont le futur doit émerger au-delà des nostalgies et en dépit des incertitudes. Ce fort sentiment d’appartenance, qui relève de l’évidence pour ceux qui ne sont saisis, exige pourtant d’être entretenu, revivifié, retrempé aux sources de la mémoire, contribuant de cette manière à la transmission morale d’une famille. 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