Né en Belgique, Stéphane Mandelbaum (1961-1986) est une comète aux talents fulgurants. Dessinateur, peintre, voyant de sa propre existence, il imagine ses premières funérailles à 4 ans, réalise son premier autoportrait en grand format à 15 ans et tire sa révérence à 25 ans laissant sous nos yeux une oeuvre colossale.
Grand dyslexique et dessinateur prodige, né dans une famille d’artistes, Mandelbaum a très tôt confondu sa vie et son oeuvre. Hanté par la violence, celle du siècle avec la Shoah, celle d’artistes
« sulfureux » qui l’ont fasciné (Pasolini, Bacon, Oshima,…), happé par un imaginaire du banditisme et de la pègre qu’il a en partie partagé avec ses frères, il finira par passer à l’acte à 25 ans, laissant de côté le dessin pour rejoindre le sort tragique des assassinés dans le cadre d’un règlement de compte suite à un vol à main armée.
Autrice de Portrait de Stéphane Mandelbaum
Véronique Sels interroge notre place dans la famille et dans le monde. En 2018, son roman La ballerine aux gros seins est traduit en coréen et adapté au Sinchon Theater à Séoul en 2021. Lauréate de la bourse Sarane Alexandrian de la Société des Gens de Lettres. Même pas mort ! est son cinquième roman.
Véronique SELS, Portrait de Stéphane Mandelbaum, CFC, 2024, 144 p., 18 €, ISBN : 978-2-87572-103-7Peindre-écrire Stéphane Mandelbaum comme Stéphane Mandelbaum n’a cessé de convoquer Pier Paolo Pasolini, Francis Bacon, Pierre Goldman, Luis Buñuel sur ses toiles, tourner autour de l’énigme S.M. en tant que condensé de l’énigme de la peinture, arracher à la mémoire des mots les traces de leur dessin primordial, antérieur à leur fixation dans l’espace du verbe : c’est ce que Véronique Sels nous donne à lire, à sentir dans son éblouissant Portrait de Stéphane Mandelbaum. Écrit à la première personne, porté par la voix du peintre et dessinateur, ce roman-confession s’offre comme le pendant d’un diptyque…