Tarmacs


RÉSUMÉ

Ce livre d’images rapides et d’émotions lentes est séparé en deux par une pliure invisible. C’est son méridien de Greenwich. On franchit une frontière sans la voir et on se retrouve ailleurs, et surtout ailleurs en soi-même. La première partie est consacrée à New York, ou plutôt à certains souvenirs obsessionnels liés à cette ville atlantique, où se sont déroulées quelques-unes des actions les plus singulières de ma vie. Les traces de tourisme et de pittoresque y manquent, comme dans mon souvenir. Tout conspirait à me faire trouver naturelle l’étrangeté du lieu et du temps. La seconde partie explore un continent entièrement nouveau : la terre natale. La jubilation diffuse de ces poèmes tient au fait qu’elle m’était étrangère et l’est restée. Je n’y avais vécu que par contumace. Il a fallu la réinventer, avec des détails rêvés. Ces deux suites combinées sont les deux versants d’une expérience unique : l’exil, qui n’est pas sans charme, la veille du départ.





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Le Carnet et les Instants

L’œuvre poétique, théâtrale, les romans, les récits, les nouvelles, les essais de Luc Dellisse inscrivent la frontière au nombre de leurs motifs obsédants. Le recueil poétique Tarmacs articule son chant, son rythme et sa forme autour de la question du seuil, des frontières qui, tout à la fois, séparent et ont pour vocation d’être traversées. Les cinquante chants se jouent des frontières du temps (des jeux d’invasion, de passage entre passé et présent), des frontières de l’espace (une première partie convoque New York, la seconde partie le lieu natal), du livre en tant qu’architecture bifide, des frontières de l’amour, du désir, de la vie et de la mort.Placé sous le signe de la puissance de l’image et…


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Le Bestiaire n°III de Marcel Broodthaers, Poèmes, 1960-1963

Marcel BROODTHAERS , Le Bestiaire n°III de Marcel Broodthaers, Poèmes, 1960-1963, édition et présentations par Maria Gilissen-Broodthaers et Jean Daive, L’atelier contemporain, 2024 , 208 p., 30 € , ISBN : 9782850351433Inclassable briseur de moules, poète, artiste conceptuel qui, dans une veine postduchampienne, bouleversa les rapports entre écriture, images et objets, d’une liberté de pirate au pays des signes et de l’institution muséale, Marcel Broodthaers (1924-1976) fut un génial brouilleur de frontière entre l’écrit et le dessin, l’humain et l’animal, le concept et la matière. À l’occasion du centenaire de la naissance de Marcel Broodthaers, L’Atelier contemporain publie des poèmes-poèmes, des poèmes-objets placés sous le signe du bestiaire. Remarquablement édité et présenté par Maria Gilissen-Broodthaers et Jean Daive, Le Bestiaire n° III de Marcel Broodthaers, Poèmes, 1960-1963 nous plonge dans l’espace de création physique et mental d’un artiste qui publia des recueils de poèmes, des ouvrages — Mon livre d’Ogre , Minuit, La bête noire, Pense-bête —, qui déconstruisit la poésie en la déportant vers les arts plastiques. Interrogeant les conditions et les limites du voir, du montrer, de l’écrire, de l’exposer, marqué par Magritte, par Mallarmé, casseur des codes de l’expression, inclassable chercheur, il créa en 1968 un musée d’art imaginaire, le Musée d’art moderne, Département des Aigles, Section du XIXème siècle dont il se nomma conservateur. Détournant les Fables de La Fontaine, le Bestiaire de Broodthaers immerge l’humain et l’animal dans des récits, des moralités qui, suivant l’ordre alphabétique, auscultent dans une «  invention sans limite  » comme l’écrit Jean Daive, la comédie humaine, les mondes insoupçonnés de l’araignée, du lézard, du rhinocéros, du lion mais aussi de l’eau, du désert, du feu ou du banquier, du don juan, de l’alcoolique. Dessins, poèmes raturés, dératurés, listes, tableaux, jeux, textes manuscrits délivrent une expérience graphique, visuelle entre ready-made poétique et fable surréaliste. Tout est œuf. Le monde est œuf. Le monde est né du grand jaune, le soleil. Notre mère la lune est écailleuse. En écailles d’œufs pilés, la lune. En poussière d’œufs, les étoiles. Tout, œufs morts. Et Perdu, l’homme. En dépit de preuves, monde, soleil, lune, étoiles, de trains entiers. Vides. D’œufs vides ?  Analogies, glissements d’un plan de réalité à un autre, irrévérence aux taxonomies, au bien-dire, au penser droit, alambic poétique, caviardage de textes, piétinement des lettres par leur redoublement, défaisance et recréation de la fable du Corbeau et du renard de La Fontaine, semences d’absurde et de pataphysique révoltée, pastiche, ironie cinglante et non sense , délires typographiques, déboulonnage des régimes d’autorité… Marcel Broodthaers ne laisse aucun règne en place, il agrandit, soustrait, désœuvre la poésie, la convertit en objet visuel où, comme l’analyse Jean Daive, les ratures explosent. La mouleCette roublarde a évité le moule de la société.Elle s’est coulée dans le sien propre.D’autres, ressemblantes, partagent avec elle l’anti-mer.Elle est parfaite  Dans ses poèmes, ses peintures, ses sculptures, ses gravures, ses films, ses installations, ses photographies, Marcel Broodthaers a empoigné des questions-énigmes, celles des rapports entre coutures des mots et organicité des choses, des liens entre espace imaginaire, mental et espace réel. Dans ce bestiaire jubilatoire, d’une extravagance imaginaire sans borne, il nous livre sa boîte à outils expérimentale.  Stupéfiant.  Véronique Bergen…

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